A 64 ans, Marcel Perbet est libre comme l'air ! Plus aucune vache à traire, plus aucun impératif professionnel pour ce retraité de Beauzac qui se trouvait à la tête d'une exploitation laitière en individuel de 1980 à 2009 ; date à laquelle il a créé un Gaec avec un jeune de son secteur suite à un stage parrainage. "Jusqu'en 2009, j'avais 80 ha, une trentaine de montbéliardes et 220 000 L de quotas. Une fois en Gaec, nous sommes passés à 145 ha de SAU, 400 000 L de lait de quota et 25 primes vaches allaitantes" explique Marcel qui devait encore travailler pendant 10 ans avant de prendre sa retraite. La formule Gaec fut pour lui un moyen de réduire ses contraintes quotidiennes et de se libérer des week-end en alternance. Marcel étant célibataire et sans descendant, cette association professionnelle lui a de surcroît permis d'assurer un avenir à sa ferme familiale. "A ma retraite, mon associé a repris l'ensemble de la ferme. Mes bâtiments sont toujours occupés et mes terrains entrete- nus" : une grande satisfaction pour lui, d'autant que dans son secteur (à Brenas) situé en bordure de Loire, il ne restait plus que lui comme agriculteur à 5 km à la ronde.
Marcel est heureux qu'un jeune ait repris sa ferme et c'est toujours avec plaisir qu'il se tient à sa disposition pour lui porter conseil si besoin.
"J'ai adhéré toute ma vie à la FDSEA"
Si le mot vacances n'a jamais vraiment fait partie de son langage courant, il a toujours fait en sorte de sortir de sa ferme en occupant de nombreuses responsabilités, qu'elles soient syndicales ou pas. "J'ai adhéré toute ma vie à la FDSEA de Haute-Loire d'abord en tant que président du syndicat communal puis en tant que membre du bureau au sein de ce même syndicat. Ensuite j'ai été délégué cantonal chasse sur le secteur de Beauzac, une responsabilité que j'occupe encore aujourd'hui..." et qui n'a pas toujours été un long fleuve tranquille pour lui...
Marcel en est convaincu : "Si l'on veut être défendu, il faut être solidaire. Et le numérique et les réseaux sociaux sont évidemment un progrès, mais cela contribue à diviser tout le monde car chacun obtient les informations dans son coin et poursuit seul son chemin. Quel dom- mage ! Avant on participait aux assemblées générales locales ou départementales pour s'informer et quand les agriculteurs du réseau FNSEA-JA manifestaient leur colère, il y avait du monde dans les rues...".
Convivialité et rencontres
Cet ancien éleveur a toujours occupé de nombreuses responsabilités (président de la section lait du Velay chez Sodiaal et de la caisse locale du Crédit Agricole de Bas en Basset) et depuis qu'il est à la retraite, il consacre du temps à des associations locales (l'association les copains de Brenas qu'il préside depuis fort longtemps et le comité des fêtes de Beauzac) et ce pour la convivialité et les rencontres avec des personnes de milieux différents. C'est dans cet état d'esprit que notre jeune retraité a souhaité rejoindre les rangs de la section départementale des anciens exploitants agricoles (SDAE) de la FDSEA.
Ne pouvant pas concevoir de ne plus adhérer à la FDSEA, son port d'attache, il s'est rapproché de la section des anciens. "Cela me permet de garder un lien avec l'agriculture et de passer du temps avec des personnes de plus de 60 ans qui ont les mêmes problématiques que moi ; en somme, on est tous des "Tamalous" dit-il avec humour. "En plus, la section est dynamique et permet de faire des sorties, et j'avoue que ce n'est pas pour me déplaire. Je n'ai jamais vraiment pris de congés lorsque j'étais actif. Je suis juste parti dans le Tyrol, après avoir gagné un voyage à la tombola de la fête de Beauzac et une autre fois on est parti à l'aventure avec 3 collègues en Savoie". Deux séjours qui l'ont tout de même marqué et qui lui ont donné envie de repartir sur les routes avec la SDAE.
"Cette année, je suis parti, avec la section, aux Baléares, un très beau voyage qui s'est déroulé dans une très bonne ambiance et plus récemment on s'est tous retrouvés à St Paulien pour le repas de la St André. La prochaine rencontre est programmée pour le nouvel an" explique-t-il en ajoutant que la SDAE s'occupe aussi de défendre les droits et les pensions des retraités non-salariés agricoles. "Personnellement, ma pension n'atteint même pas les 1000 € par mois alors que j'ai travaillé toute ma vie ! C'est pour cela que nous avons bien besoin d'être défendus collectivement".
Le moment de profiter un peu de la vie
Désormais, Marcel Perbet prend le temps de vivre. "C'est le moment pour moi de profiter un peu de la vie. Je me lève plus tard le matin ; je prends le temps de discuter avec mes voisins et j'en profite pour faire des travaux de gros œuvre dans ma maison".
Et lorsqu'il regarde en arrière, il ne regrette rien et surtout pas le métier qu'il a choisi : "Même si les contraintes sont parfois lourdes, on travaille dehors, à l'air pur et on peut se libérer facilement au besoin". Par contre en termes de revenu, j'avoue que ça coince un peu : "Dans mon cas, si j'avais eu une famille avec des enfants à nourrir, ça aurait été beaucoup plus difficile".