Énergies 15 et le boom de la transition
Énergies 15 peine à recruter alors que la transition énergétique s'accompagne d'une forte activité. L'association était réunie en assemblée générale mercredi 28 juin à Massiac .
En 25 ans d'existence, l'association Énergies 15 ne s'était jamais réunie à Massiac. L'oubli est aujourd'hui réparé avec la tenue de son assemblée générale en milieu de semaine dernière. Le choix de la porte fleurie du Cantal n'était pas dû au hasard. L'association profitait de l'occasion pour présenter aux participants deux nouvelles réalisations : une chaufferie à granules bois pour la mairie et l'installation d'un réseau chaleur bois pour la gendarmerie.
Manque de bras
En l'absence du président Gilles Chadelat, retenu par d'autres obligations, il revenait à Maxime Bonhomme, actuel trésorier, de présenter le bilan moral de l'année 2022 pour l'organisme de promotion des énergies renouvelables ou non fossiles dans le Cantal.
Et l'association se porte bien ! Comment pourrait-il en être autrement dans un monde en pleine mutation énergétique désormais lancée dans la reconversion vers l'électrique et la biomasse.
L'activité ne manque pas pour les deux salariés, rompus au travail de terrain, pour promouvoir et apporter conseil aux candidats au changement d'énergies. "Nous ne pouvons plus faire face à la demande, notamment en terme de communication, indique Annick Fabbi, directrice d'Énergies 15. Et, paradoxalement, nous n'arrivons pas à recruter avec même une absence de candidatures." Pourtant, l'arrivée d'un alternant serait la bienvenue pour donner une peu d'air.
Le chiffre des adhérents, 86 collectivités et professionnels, reste stable par rapport aux années précédentes.
Très présent au plan national, notamment au sein du Comité interprofessionnel du bois énergie (Cibe), Énergies 15 profite de cet engagement pour suivre au plus près les aléas de la conjoncture énergétique et faire bénéficier ses partenaires de terrain de cette source d'information. L'association a un rôle de certificateur Chaleur bois qualité + (Iso 9001 et PEFC) lui permettant de faire le suivi national mensuel des indices de prix des marchés de l'approvisionnement en combustible bois et un suivi hebdomadaire des appels d'offre combustibles bois et chaufferies bois. "Cette vue d'ensemble bénéficie à la filière locale", insistait Maxime Bonhomme à la lecture du rapport d'activité.
Énergies 15 est aussi sur le terrain pour assurer conseils et pré-études au profit des collectivités et
des entreprises. "Nos moyens humains ne sont pas suffisants pour répondre aujourd'hui aux particuliers, déplorait Damien Puech, en charge du suivi des projets. Il est regrettable également de ne pas pouvoir faire le suivi sur la maintenance ou les performances des équipements, points souvent négligés après la fin des chantiers."
Interventions en hausse
En quelques chiffres, l'année 2022 se solde par 32 actions pédagogiques, animations et participations à des événements sur le département. C'est aussi un chiffre d'interventions qui suit la courbe ascendante de la transition énergétique avec un total de 98 accompagnements, 25 % auprès des entreprises et 75 % des collectivités. Réalisés, en cours ou au stade des études, de l'accompagnement technique à la maîtrise d'ouvrage ou de la recherche de subventions, les projets se répartissent entre le bois énergie
(36 dossiers), la maîtrise de l'énergie (27), les réseaux de chaleur (18), le solaire photovoltaïque (8), la méthanisation (2) et la géothermie (7).
Maîtrise des finances
Toujours en chiffre, une chaudière automatique à plaquette a été mise en fonction l'an passé, portant le total en fonctionnement à 56 pour 73 226 tonnes de bois consommés. Onze chaudières automatiques à granulés ont été installées contre deux seulement en 2021, pour un total de 32 unités et 699 tonnes de bois consommées.
Avec la hausse des prix des énergies durant l'hiver dernier, la demande a été soutenue de la part des entreprises pour la solution du photovoltaïque en autoconsommation.
En 2022, les deux principaux partenaires financiers étaient le Syndicat départemental d'énergie du Cantal et le Conseil départemental. La Région a réduit de manière importante sa participation tandis que l'Ademe s'est totalement retirée. L'aide publique permettant une prestation entièrement gratuite. Les conventions et les marchés de prestations permettent à l'association de maintenir un "budget confortable". "Tout en assurant notre fonds de roulement, cette trésorerie, nous l'avons en partie placée (5 000 EUR dans Énergie Partagée Investissement) pour rester dans nos objectifs en s'engageant sur des projets participatifs", précisait Annick Fabbi.