En 2025, l'irrigation coûtera plus cher
L'irrigation coûtera bientôt plus cher. L'Agence de l'eau Loire Bretagne a annoncé une hausse de 21% de la redevance sur les prélèvements pour l'irrigation qui vise la mise en place de majorations sanction automatique en cas d'absence de dispositifs de comptage "fiable".
L'irrigation coûtera bientôt plus cher. L'Agence de l'eau Loire Bretagne a annoncé une hausse de 21% de la redevance sur les prélèvements pour l'irrigation qui vise la mise en place de majorations sanction automatique en cas d'absence de dispositifs de comptage "fiable".
L'irrigation va connaître une hausse de prix ces 4 prochaines années.
Les membres du comité de l’agence de l’eau Loire Bretagne et du conseil d’administration ont adopté, le 15 octobre, le 12e programme d’intervention pour la période 2025-2030, sur la base d’une augmentation de la redevance pour prélèvement de la ressource en eau.
Plus précisément, le taux de prélèvement d’usage « irrigation » connaîtra une hausse de 21 %, étalée sur quatre ans (+5 % par an de 2025 à 2028).
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2 500 m3 nécessaires pour l'irrigation d'un hectare de maïs
À titre d’exemple, pour irriguer un hectare de maïs – principale culture concernée par les prélèvements d’eau pour l’irrigation –, 2 500 m3 sont nécessaires (fourchette basse), selon l’agence de l’eau Loire Bretagne.
L’augmentation du taux de la redevance ferait progresser le coût de 2 €/ha hors zone de répartition des eaux (ZRE) et de 3,25 €/ha en ZRE. Pour ce qui est du blé, l’augmentation du taux de la redevance ferait progresser le coût de 0,48 €/ha hors ZRE et de 0,78 €/ha en ZRE.
Parallèlement, une mesure issue de la réforme des redevances vise à instaurer un dispositif de « majoration sanction » automatique en l’absence de dispositifs de comptage « fiable » des prélèvements, précise l’agence à Agra. La dite « majoration sanction » s’élèvera à 60 % en l’absence de comptage, 40 % en cas de défaillance de compteur et 20 % en cas de défaut de suivi.
Pour l’heure, les taux des redevances pour pollution diffuse et pour l’élevage de 2024 ont été reconduits pour la période 2025-2030. À noter toutefois que « la maquette des redevances pourrait être révisée pour tenir compte des suites qui seront réservées, au niveau gouvernemental, à la reprise d’une trajectoire sur l’évolution des redevances du monde agricole et au projet de redevance sur l’artificialisation des sols », prévient l’agence.
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« C'est encore l'acte de production qu'on attaque »
Dans le Puy-de-Dôme, les réactions ne se font pas attendre de la part de plusieurs représentants, déjà en conflit avec l'agence de l'eau. Philippe Aymard, vice-président de l'ADIRA, qualifie cette décision de « folle (...) elle n'a rien d'étonnante de la part de cette agence de l'eau ».
Pour l'agriculteur, c'est « encore l'acte de production qui est pénalisé dans un contexte où l'agriculture française est de plus en plus mise en concurrence. »
Bertrand Nicolas, élu en charge de l'eau à la Chambre d'agriculture, s'interroge davantage sur cette hausse du prix de l'irrigation de 21 %, « quatre fois supérieure à celles pratiquées dans les autres agences », que sur les montants.
Aujourd'hui, nous sommes à 1,66 centime d'euros/m³ hors ZRE et on va passer à 2,02 centimes€/m³ à l'horizon 2030. Sur l'agence Rhône-Méditerranée-Corse, ils sont à 0,4 centime €/m³ et ils vont passer à 0,57 centime €/m³. C'est-à-dire que nous sommes en Loire Bretagne sur une redevance 4 fois supérieure à Rhône-Méditerranée-Corse avant l'augmentation mais que nous le serons encore après. Cette différence est incompréhensible surtout pour nous, à l'amont du bassin où l'agence finance très peu de projets.
(avec Agrapresse)