Des producteurs laitiers cantaliens rejoignent l´AOC laguiole
A la faveur d´une extension de la zone de l´AOC laguiole, les producteurs de la coopérative de Maurines ont choisi de livrer leur lait à la coopérative Jeune montagne.
En janvier prochain, le dernier des douze producteurs (un treizième reste indécis) de la coopérative laitière de Maurines sera à son tour collecté par la coopérative Jeune montagne de Laguiole. Depuis octobre, les uns après les autres, tous les adhérents voient leur lait rejoindre le nord-Aveyron pour intégrer la production du fromage laguiole. Leur choix est mûrement réfléchi. L´appellation d´origine contrôlée laguiole fait en effet partie des cinq AOC fromagères au lait de vache les plus rémunératrices. Son rapport d´un emploi pour 23 hectares exploités est l´un des meilleurs de France (la filière fonctionne avec 79 producteurs et emploie 50 salariés). "Entre Bès et Truyère, nous nous sentons plus proches de l´Aubrac que des monts du Cantal", souligne Raymond Salvan, président de la coopérative de Maurines, dont les adhérents sont répartis entre cette commune et ses voisines de Fridefont et Saint-Martial.
Maintenir l´activité laitière
"Economiquement, il nous fallait trouver une solution pour maintenir une activité laitière sur le secteur avant que tout le monde ne demande à faire de l´allaitant. Nous avons aussi tenu compte dans nos choix d´une éventuelle réduction de la zone de l´AOC cantal qui nous aurait enlevé toute possibilité de valoriser notre lait sous appellation". Il y a 40 ans, la coopérative de Maurines comptait plus de 70 producteurs. Avec un quota annuel de 1 763 810 litres et ne pouvant plus faire face à la gestion de son atelier et sa mise aux normes (il a été fermé en 2002), la coopérative de Maurines s´était tournée en 1996 vers la coopérative laitière de la Haute-Truyère (Union laitière Auvergne Gévaudan). "Nous étions seulement des vendeurs de lait sans pouvoir de décision, reconnaît le vice-président, André Farges. C´est pourquoi, dès 1999-2000, nous avions validé un rapprochement avec Laguiole. L´enjeu était économique avec la recherche d´une meilleure valorisation, mais il s´agissait aussi dans les esprits de participer pleinement à un produit et à une AOC". Le 10 juillet 2003, le Comité national des produits laitiers donnait son accord et, le 29 mars 2004, le décret ministériel autorisait l´extension de la zone d´appellation aux trois communes, les trois dernières du canton de Chaudes-Aigues à rejoindre l´AOC.
Anticiper la réponse
Les adhérents de Maurines auront dû s´y prendre à deux fois et faire preuve de détermination. C´est ainsi qu´en déposant leur dossier, les producteurs avaient, dans l´espoir d´une réponse positive, anticipé sur le cahier des charges. Certains avaient recomposé leur cheptel, vendant holstein et montbéliarde pour acheter des simmental, seule race acceptée pour l´AOC avec l´aubrac. "C´était un investissement de notre part, explique Raymond Salvan. La démarche AOC se fait de façon volontaire, sinon tout apparaît comme une contrainte". Si beaucoup répondait déjà aux exigences du laguiole, en contrepartie, les producteurs en attendent une rémunération à la hauteur. Les premières payes semblent confirmer leurs espoirs. Pour le président de Maurines, "nous intégrons une démarche qui nous rassemble et nous motive. Le prix étant le résultat d´un travail collectif ". Et André Valadier de compléter : "En remettant beaucoup de choses en question, nous pouvons dire qu´ils sont plus fromagers qu´avant avec ce lien retrouvé entre le lait et le produit".
Maintenir l´activité laitière
"Economiquement, il nous fallait trouver une solution pour maintenir une activité laitière sur le secteur avant que tout le monde ne demande à faire de l´allaitant. Nous avons aussi tenu compte dans nos choix d´une éventuelle réduction de la zone de l´AOC cantal qui nous aurait enlevé toute possibilité de valoriser notre lait sous appellation". Il y a 40 ans, la coopérative de Maurines comptait plus de 70 producteurs. Avec un quota annuel de 1 763 810 litres et ne pouvant plus faire face à la gestion de son atelier et sa mise aux normes (il a été fermé en 2002), la coopérative de Maurines s´était tournée en 1996 vers la coopérative laitière de la Haute-Truyère (Union laitière Auvergne Gévaudan). "Nous étions seulement des vendeurs de lait sans pouvoir de décision, reconnaît le vice-président, André Farges. C´est pourquoi, dès 1999-2000, nous avions validé un rapprochement avec Laguiole. L´enjeu était économique avec la recherche d´une meilleure valorisation, mais il s´agissait aussi dans les esprits de participer pleinement à un produit et à une AOC". Le 10 juillet 2003, le Comité national des produits laitiers donnait son accord et, le 29 mars 2004, le décret ministériel autorisait l´extension de la zone d´appellation aux trois communes, les trois dernières du canton de Chaudes-Aigues à rejoindre l´AOC.
Anticiper la réponse
Les adhérents de Maurines auront dû s´y prendre à deux fois et faire preuve de détermination. C´est ainsi qu´en déposant leur dossier, les producteurs avaient, dans l´espoir d´une réponse positive, anticipé sur le cahier des charges. Certains avaient recomposé leur cheptel, vendant holstein et montbéliarde pour acheter des simmental, seule race acceptée pour l´AOC avec l´aubrac. "C´était un investissement de notre part, explique Raymond Salvan. La démarche AOC se fait de façon volontaire, sinon tout apparaît comme une contrainte". Si beaucoup répondait déjà aux exigences du laguiole, en contrepartie, les producteurs en attendent une rémunération à la hauteur. Les premières payes semblent confirmer leurs espoirs. Pour le président de Maurines, "nous intégrons une démarche qui nous rassemble et nous motive. Le prix étant le résultat d´un travail collectif ". Et André Valadier de compléter : "En remettant beaucoup de choses en question, nous pouvons dire qu´ils sont plus fromagers qu´avant avec ce lien retrouvé entre le lait et le produit".