Des habitudes de consommation
Pour l’économiste Pierre Combris et le sociologue Jean-Pierre Corbeau, les récents scandales de maltraitance dans les abattoirs ne devraient avoir qu’un effet à court terme sur la consommation de viande.
L’économiste Pierre Combris et le sociologue Jean-Pierre Corbeau partagent une même référence pour analyser les conséquences des récents scandales de maltraitance : la crise de la vache folle. Tous deux estiment que ces crises ne changent pas les tendances observées sur un temps plus long. « En 1996, nous pensions tous que la crise de la vache folle accélérerait la baisse de la consommation que l’on observait depuis 1981, explique Pierre Combris. Ce que l’on a finalement observé, c’est une consommation qui a chuté brutalement et qui retrouvé rapidement sa tendance d’avant la crise. » Pour Jean-Pierre Corbeau, « comme lors de la crise de la vache folle, il y a aura une crise de la consommation et un déplacement vers des produits de qualité mais probablement pas d’accélération de la baisse des volumes ». D’après le sociologue, les fondements de la consommation de viande rouge restent solides : « Les habitudes sont fortes. Certes, une partie de la population se végétalise de plus en plus, mais elle garde des habitudes de consommation de viande, notamment au restaurant (…) Les catégories sociales modestes sont dans la revanche sociale en accédant à la viande. »
La suite dans le Réveil Lozère, page 8, édition du 19 mai 2016, numéro 1360.