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Eau
Des cours d'eau impactés par le changement climatique

En 2022, un sévère déficit pluviométrique cumulé à de fortes chaleurs ont abouti à une dégradation de la qualité de l'eau des cours d'eau dans notre département. Le Département fait le point sur les rives de la Borne.

Les résultats du réseau départemental de suivi de la qualité des cours d'eau pour l'année 2022 ont été présentés sur les rives de la Borne à hauteur de St Paulien.
Les résultats du réseau départemental de suivi de la qualité des cours d'eau pour l'année 2022 ont été présentés sur les rives de la Borne à hauteur de St Paulien.
© © HLP

Comme chaque été, le Département de la Haute-Loire, qui pilote son propre réseau départemental d'évaluation de la qualité des cours d'eau et dont la gestion a été confiée à Ingé43, a présenté les résultats pour l'année 2022 le 12 juillet dernier : "Une année caractérisée par une situation inédite de déficit pluviométrique aggravé par de fortes chaleurs estivales. Un phénomène qui a engendré la plus importante pénurie en eau potable jamais observée sur notre territoire avec 37 communes citernées" signale la présidente du Département Marie-Agnès Petit à l'occasion de la présentation des résultats sur les rives de la Borne, à proximité du château de la Rochelambert à St Paulien en présence d'élus : Annie Ricoux, vice-présidente déléguée à l'environnement, Nathalie Rousset, conseillère départementale déléguée à l'eau, Marie-Pierre Vincent conseillère départementale et maire de St Paulien. Ces élus étaient accompagnés de biologistes et du directeur de Terana, organisme partenaire.

Concentration des rejets
L'insuffisance des débits conjuguée à des températures élevées a eu des répercussions négatives sur les rivières et les barrages. Le réseau a travaillé sur 42 points de mesures sur 25 cours d'eau, ce qui a donné lieu à 365 prélèvements et 165 mesures de débits. En 2022, les cours d'eau ont été perturbés par la baisse de la pluviométrie et une hausse des températures avec des eaux qui avoisinaient les 26-27 degrés... Autant d'évolutions climatiques qui aboutissent à une concentration des rejets dans l'eau et une augmentation du lessivage causé par les orages. Depuis quelques années, Nathalie Rousset alerte l'agence de l'eau sur les risques "d'à sec" en saison estivale et, en 2022, ils se sont réalisés... C'est pourquoi, le Département demande que les critères du SDAGE (schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux) évoluent et s'adaptent à la situation réelle des cours d'eau de la Haute-Loire. "Nous sommes le château d'eau de la Loire et de l'Allier. L'aval nous doit donc le respect ! Nous distribuons une eau de qualité à la ville de St Etienne, aussi on pourrait en espérer un retour. Et je veux ce retour !" indique Marie-Agnès Petit.
Dans un tel contexte climatique, les résultats écologiques et physicochimiques sont logiquement moins favorables qu'en 2021 mais au bilan, les dégradations n'ont pas été très marquées ; de plus, "on s'attendait à de gros lessivages des sols et à une certaine mortalité piscicole, ce que nous n'avons finalement pas observé" signale le biologiste Ludovic Beyeler. Les très faibles débits n'ont pas généré de dégradation marquée en aval des stations d'épuration hormis quelques déclassements. Une bonne surprise qui est à rapprocher du travail conduit pour améliorer la qualité des rejets des stations d'épuration dans le département. Les apports en nutriments (azote -dont nitrates- et phosphore) restent le facteur de déclassement le plus fréquent en raison des apports domestiques. Concernant les nitrates mesurés en aval de stations d'épuration, "ils l'ont été en situation d'absence de lessivage et sont donc liés au traitement de l'azote par certaines stations d'épuration" explique le biologiste ; pas de quoi incriminer l'activité agricole donc... Si certaines stations d'épuration sont performantes et capables de dénitrifier, d'autres sont plus rustiques. "La Haute-Loire compte 623 stations pour 237 000 habitants et parmi elles, les trois quarts sont de petites stations rustiques qui rejettent encore quelques nutriments" indique Jean-Damien Romeyer, chargé de mission milieux aquatiques. Nathalie Rousset a signalé la volonté du Département d'accompagner les communes sur de l'investissement en matière d'assainissement.

Remontée du climat méditerranéen
L'état écologique et biologique des cours d'eau, révélé par la présence d'invertébrés, de poissons et diatomées, n'était pas vraiment au top en 2022 toujours en raison du contexte global du réchauffement climatique. "Nos zones de moyenne montagne sont très impactées par la remontée du climat méditerranéen et l'on constate depuis 2015, une chute des volumes de nos nappes phréatiques ; une situation que l'on doit anticiper" indique Nathalie Rousset qui signale l'engagement du Département dans le domaine de l'eau à travers 3 chantiers : le schéma départemental de l'eau potable bientôt achevé, le schéma départemental des milieux aquatiques en cours et le schéma départemental assainissement qui débutera bientôt. à ces chantiers, s'ajouteront les premières Assises de l'eau en Haute-Loire en novembre prochain.
 

Cours d'eau en chiffres
40% des sites suivis
affichent une qualité
physico-chimique bonne
à très bonne.
26% des sites suivis présentent une qualité biologique bonne à très bonne
La plaquette sur la qualité des cours d'eau 2022 est consultable sur :
www.hauteloire.fr

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