Dernier bureau de l’année
Les membres de la Chambre d’agriculture de l’Allier se sont réunis en bureau, vendredi dernier, à Moulins.
En cette fin d’année, des constats et analyses ont été présentés par les experts de la Chambre aux élus.
Références élevage et conjoncture 2018
Les experts de la Chambre d’agriculture issus des trois réseaux, bovins viande, bovins lait et ovins viande ont, après un état des lieux, exposé la conjoncture 2018 en estimant l’impact de la sécheresse sur les trois productions. Il est bon de rappeler que les différentes expressions de cette sécheresse inédite sont d’une intensité et d’une durée exceptionnelle. Redistributions précoces (pour certains dès début juillet), bilans fourragers déficitaires, baisses de production, pertes d’état sur les animaux d’où une inquiétude pour la reproduction à venir dans toutes les productions, des semis ratés et des prairies fortement dégradées qui induisent une production d’herbe à doper sur 2019.
En conclusion, l’on peut envisager un impact « net » de -10 à -20 % de l’EBE et des effets indirects en 2020, d’ou la nécessité de prévoir la mise en place d’un accompagnement technico-économique (alimentation, fourrages, stocks, coûts de production,…). Compte-tenu des impacts cumulés, une campagne de reproduction est à anticiper dès maintenant. Autre constat, même si les prairies semblent parfois reprendre du « poil de bête », il faut faire attention à l’état de la flore.
Retenues d’eau
Un point a été fait en présence de la Direction départementale des territoires. Des ouvertures de l’Administration se confirment. Toute étude, qui a un coût non négligeable, ne peut débuter qu’après autorisation administrative. Madame Rizand, directrice de la DDT précise que la réponse peut être rapide dans des cas de figures simples, sinon, il faut envisager un an pour obtenir une réponse. Aujourd’hui, il existe une dizaine de projets de nature variée. Pour Madame Rizand, il faut essayer d’être pragmatique et utiliser les marges de manœuvre qui existent.
La région Auvergne-Rhône-Alpes s’implique avec 40 % d’aides à l’investissement, mais de nombreuses questions subsistent : quid des subventions, avant ou après autorisation administratives ; quels sont les critères pour être subventionné ; quel est le financement des mises en dérivation ; quels sont les secteurs éligibles; quelles sont les échéances, … Autant de questions adressées, par courrier, à Laurent Wauquiez le 9 novembre et en attente de réponses. Eric Foncelle souhaite souligner, au sujet des retenues d’eau, « nous avons un devoir d’accompagner ces projets agricoles avec l’administration sur le territoire. Les élus territoriaux se préoccupent de la réalisation de réserves nécessaires entre autre dans des cas d’incendies. Dans un esprit de développement, il faut lier les deux. »
Sécheresse et TéléCALAM
Suite à la reconnaissance de l’ensemble du département en calamité sécheresse, Patrice Bonnin a, au nom de la Chambre d’agriculture et de la profession tenu à remercier de vive voix l’administration, à savoir Madame la Préfète et Madame Rizand, pour leur rôle tenu dans la réussite de cette demande. L’administration a confirmé l’ouverture de TéléCALAM le 2 janvier 2019 et la Chambre d’agriculture sera force d’aide pour accompagner les agriculteurs dans leurs déclarations.
Pour aller plus loin dans la démarche d’accompagnement des agriculteurs, la Chambre d’agriculture va adresser un courrier à la DDFIP, pour demander une améliration des dégrèvements de la TFNB.
Quelles nouvelles règles VIVEA pour le financement du dossier PPP ?
Suite à une évolution exponentielle des financements mobilisés avec des personnes qui ne s’installent pas forcément, une alerte a été faite auprès des Ministères de tutelle. Ceci a conduit, depuis un an, à une réflexion des élus du Conseil d’administration. Leur volonté est désormais de concentrer leur soutien aux personnes réellement en démarche d’installation.
Au 1er janvier 2019 les cartes vont changer avec un retour à l’application stricte de la loi. La prise en charge de Vivea ne sera que pour les candidats en PPP ; uniquement pour les formations inscrites au PPP et nécessaires à l’installation, dans la limite de 2 000 €. Par ailleurs, Vivea n’interviendra dans le financement que lorsque le candidat ne pourra plus mobiliser d’autres fonds tels que le CFP, Pôle emploi, …
Une action courageuse et volontaire
La reprise de l’abattoir de la Famille Pouzadoux est en recherche de nouveaux clients et d’agriculteurs demandeurs de ce service. En 2016, Jean Pouzadoux, alors gérant de l’abattoir de volailles et de lapins à Gannat annonce son départ en retraite en 2017 et donc la fin de l’activité. En mai 2017, appuyé par la Chambre d’agriculture de l’Allier, naît l’Association d’abattage de volailles de ferme d’Auvergne, avec statuts et règlement intérieur. L’association compte huit membres actifs. L’abattage, le mardi et quelques jours complémentaires au moment des fêtes, est réalisé par dix personnes. Une moyenne de 700 volailles sont abattues à la semaine.
Belle aventure à soutenir.
Souhaitons que d’autres initiatives innovantes et courageuses soient menées en 2019 !