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Elections Chambre d’Agriculture/installation
Défendre l’installation aidée pour garder un territoire ouvert et dynamique

Cédric Gauthier, vice-président des JA43 et responsable installation JA Auvergne, évoque les ambitions du syndicalisme majoritaire pour l’installation.

Cédric Gauthier encourage tous les électeurs à voter en janvier 2013 pour éviter un fort taux d’abstention qui selon lui «nuira forcément à l’agriculture».
Cédric Gauthier encourage tous les électeurs à voter en janvier 2013 pour éviter un fort taux d’abstention qui selon lui «nuira forcément à l’agriculture».
© JA43
Quel bilan dressez-vous sur l’installation au cours de ces dernières années en Haute-Loire ?
Cédric Gauthier : «Le nombre d’installations réalisées est assez satisfaisant puisque nous nous apprêtons à clôturer l’année 2012 avec 80 installations contre 54 en 2011. On peut donc parler d’un retour d’une certaine dynamique de l’installation.
Sur ces 5 dernières années, le nombre d’installations avait certes un peu diminué. Mais ces installations ont été pérennes (90% des installations aidées perdurent dans le temps) et sont de surcroît bien  réparties sur le territoire ; ce qui contribue à maintenir un paysage ouvert et une bonne dynamique de territoire.
De plus en plus de femmes s’installent. Elle représentent 28% des jeunes installés et acquièrent ainsi le statut de chef d’exploitation. C’est une bonne chose.
Les installations en Hors Cadre Successoral représentent 30% des installations. Or, notre agriculture a besoin de ces «Hors Cadre» car nous manquons de jeunes candidats émanant du monde agricole. L’arrivée de Hors Cadre apporte de surcroît un oeil extérieur intéressant.
Les installations sous forme sociétaire sont plus nombreuses que les installations individuelles. Une évolution que l’on juge favorable pour la vivabilité des projets des jeunes qui s’installent.
On peut toutefois regretter que le niveau d’études des jeunes  reste majoritairement peu élevé, même si cette année le nombre de BTS a augmenté. Les jeunes s’installent aussi de plus en plus tôt, d’une part en raison de l’abaissement de l’âge légal pour pouvoir s’installer (18 ans au lieu de 21 ans) et d’autre part parce que le bac professionnel s’effectue désormais en trois ans au lieu de quatre. Or, à 18 ans, on est encore un peu jeune pour se trouver à la tête d’une entreprise !
Enfin, s’installer coûte de plus en plus cher aux jeunes, notamment en raison de la taille grandissante des exploitations.

Quels sont les principaux freins à l’installation ?
Cédric Gauthier : Le foncier est un vrai problème. 26 m2 de terres agricoles disparaissent chaque seconde en France au profit des zones d’activité, des infrastructures et de l’urbanisation. Les personnes qui souhaitent devenir agriculteur ont parfois du mal à trouver les surfaces nécessaires à la concrétisation de leur projet.
Nous sommes également confrontés à des problèmes de financement des projets d’installation ; les banques sont de plus en plus frileuses et hésitent à financer certains projets, en particulier ceux portés par les Hors Cadre successoraux.
L’autre frein à l’installation réside dans le manque de visibilité (en terme de prix) au sein de certaines filières.

Comment le syndicalisme majoritaire compte-t-il s’y prendre pour contourner tous ces freins qui pénalisent l’installation ?
Cédric Gauthier : Pour préserver le foncier, une taxe sur le changement de destination des terres a été instaurée en 2012.
Mais pour être encore plus efficace dans le domaine du foncier, nous voulons renforcer le rôle de la commission des structures pour qu’elle maintienne le maximum des terres dans leur vocation agricole.
Nous encourageons les jeunes agriculteurs à s’impliquer davantage dans les collectivités locales;  ils se trouveront ainsi en bonne position pour défendre le foncier agricole et l’agriculture en général.
Concernant le financement des projets d’installation, nous demandons une revalorisation de la DJA, des aides Hors Cadre ainsi que la maintien des taux bonifiés.
Nous sommes par ailleurs à la recherche de nouveaux financeurs (auprès des collectivités territoriales, des OPA…) ; ces financements seront assortis d’un cautionnement. Si une collectivité cautionne 1 euro, cela permettrait au jeune d’investir 5 euros.

Quels sont les axes prioritaires de la liste FDSEA-JA pour l’installation ?
Cédric Gauthier : Le syndicalisme majoritaire a l’ambition de maintenir le nombre d’installations aidées à un niveau élevé.
Nous voulons faciliter la transmission des exploitations à travers une aide aux cédants et en proposant une reprise plus progressive afin d’ échelonner dans le temps le coût de la reprise. 
Il faudra aussi améliorer les filières dans l’optique d’une meilleure valorisation des produits sur chaque territoire.
JA est force de proposition et avec la FDSEA, nous tenons à défendre l’installation aidée avec des financements encore plus individualisés ; l’objectif étant d’obtenir des financements (DJA…) adaptés à la diversité des projets.
Nous défendons l’installation sur l’ensemble de la Haute-Loire afin de garder un territoire ouvert et dynamique.
L’installation doit se faire dans le cadre d’exploitations viables (qui permettent de dégager un revenu suffisant), vivables (bonnes conditions de travail) et transmissibles.
Notre territoire doit aussi cultiver sa spécificité «Montagne» en maintenant et en développant les filières qui permettent de dégager de la valeur ajoutée.
Nous devons aussi communiquer de manière positive sur notre métier d’agriculteur, notamment en multipliant les événement tels que l’opération sourire des JA organisée chaque été au Puy.

Élections Ch. Agriculture D’ici fin 2012, le nombre d’installation en Haute-Loire devrait atteindre 80.

2012 : année dynamique pour les installations


Si 2010 et 2011 ont vu le nombre d'installations de jeunes agriculteurs diminuer dans notre département, l'année 2012 est un bon millésime, avec aujourd'hui 72 installations effectives et une prévision de 80 d'ici la fin de l'année. Avec une hausse de 33 %, nous retrouvons ainsi les niveaux de 2008 et 2009.
Ces bons chiffres placent notre département en très bonne position en Auvergne comme au niveau français (à ce jour, le bilan définitif n’est pas encore connu).
La Haute-Loire peut par ailleurs être fière de maintenir une répartition des installations sur l'ensemble du territoire, avec au moins une installation sur quasiment chaque canton.
Le profil des candidats et des exploitations évolue peu à peu : le nombre de femmes continue d'augmenter (30,5% en 2012, 28% en 2011) et si les personnes possédant un BPREA restent majoritaires (37% en 2012, 54% en 2011), la proportion de Bac Pro et de BTS augmente progressivement pour atteindre 14% de BTS cette année.
Le pourcentage d'installations en GAEC s'accroît encore (72% en 2012, 68% en 2011), les installations en individuel restent quant à elles à peu près stables (28% en 2012, 26% en 2011).
L'âge des candidats demeure stable avec une moyenne de 28,5 ans (environ 1/3 de moins de 25 ans, 1/3 de 25 à 29 ans et 1/3 de plus de 30 ans), de même que la proportion d'installations hors-cadre, avec 24%.
L'une des principales évolution concernant le profil des exploitations est l'augmentation régulière de la surface moyenne des terres : elle est passée de moins de 70 hectares en 2010 à 82 ha en 2011 et 86 ha en 2012. A cela s'ajoute la hausse constante des investissements nécessaires à l'installation.
La Haute-Loire reste un département à la fois majoritairement laitier et diversifié : en 2012, 57% des projets le sont en système laitier avec au moins un autre atelier (veau gras, volailles, …) et 19% sont spécialisés en lait.


F. Augère - FDSEA

 

Une politique de redistribution laitière favorisant l’installation

Il n'y a encore pas si longtemps, un jeune qui voulait s'installer en production laitière ne pouvait pas prétendre à plus de 30 000 litres de quotas, ce qui n'incitait pas vraiment à se lancer !
Désormais, la redistribution laitière est gérée à l'échelle du bassin Auvergne-Limousin et le choix a été fait de privilégier les JA dans les critères d'attribution de lait gratuit.
Ainsi, aujourd'hui, un jeune qui veut s'installer peut prétendre à 100 000 litres octroyés sur deux voire trois campagnes laitières. La première tranche est plafonnée à 70 000 litres. La délivrance des volumes restant à débloquer reste cependant conditionnée à la bonne réalisation du quota déjà détenu, à savoir au moins 90% à la fin de la campagne précédente.
Cette politique n'est pas sans lien avec la dynamique laitière départementale (1320 producteurs demandeurs en Haute-Loire pour 33 913 491 litres de lait demandés.Au sein du bassin Auvergne Limousin ; 3 302 producteurs demandeurs pour 81 millions de litres de lait demandés) et avec le dynamisme des installations dans cette production.

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