Défendre le revenu des producteurs, une priorité de toujours
Thierry Roquefeuil, président de la FNPL et du CNIEL viendra à la rencontre des agriculteurs du Puy-de-Dôme le 6 décembre prochain à Gelles.
Alors que la loi alimentation, annoncée par le gouvernement a été votée et que l’amélioration du prix à la production peine à se concrétiser sur les exploitations, JA + FNSEA 63 organisent une journée laitière pour débattre de la place de la production laitière dans le département. Cette journée ouverte à tous les agriculteurs, débutera sur l’exploitation de Patrick Ganne actuellement en conversion bio, et se poursuivra, après un buffet convivial, dans la salle du temps libre.
Thierry Roquefeuil, président de la Fédération Nationale des Producteur de Lait et de l’interprofession (CNIEL) participera aux débats. En amont de cette journée, il répond à deux questions.
Comment la FNPL défend-elle le revenu des producteurs de lait ?
La défense du revenu de tous les producteurs de lait est l’ADN de la FNPL. On ne s’en préoccupe pas, tous les 6 ans, pour tenter d’exister avant ces échéances majeures qui déterminent notre poids syndical. Je parle évidemment des élections aux chambres d’agriculture. Notre syndicalisme, celui que je défends, que nous défendons ensemble avec cette ambition collective et cette volonté de proximité est constant dans ses valeurs. Nous assumons à la FNPL, de défendre notre spécificité laitière. Notre activité est gage de territoires vivants économiquement et socialement.
Être un syndicat responsable, c’est défendre les producteurs de lait dans le cadre d’une filière durable. Sans des industriels engagés sur nos territoires, et le massif central en est un bon exemple, l’avenir de la production laitière à la française est fragile. C’est d’ailleurs le sujet de la rencontre laitière organisée le 6 décembre à Gelles à laquelle je participerai. Et une ferme qui abandonne son activité laitière n’y revient jamais.
Que va apporter la loi post EGA aux agriculteurs ?
Les EGA ont abouti à une loi et un plan de filière. Des dispositions législatives prévoient la prise en compte de coût de production dans les contrats depuis le 1er novembre. Ce dispositif exige que soient diffusés des indicateurs fiables. L’interprofession laitière avec les 3 collèges en a validé certains que ce soit des coûts de production, des prix de revient en plaine, en zone montagne et en bio.
À titre d’exemple, le chiffre de 396 euros/1000 litres qui est sorti (*) est la référence d’un prix de revient en plaine qui inclut une rémunération des éleveurs. Ce chiffre doit servir de base de référence dans les contrats pour répondre à l’objectif d’un prix du lait juste. J’ai demandé, au Cniel, dans le cadre du plan de filière, de lancer un observatoire des coûts de production pour coller au plus prêt à notre réalité. Ce chiffre de 396 euros n’est pas un chiffre politique.
Propos recueillis par Fabienne Antheaume
(*) Prix de revient moyen des exploitations laitières françaises conventionnelles révélés par la Fnpl dans un communiqué de presse du 8/11/2018.