De nouvelles normes bio qui inquiètent
Jeudi 3 juin, la FDSEA, les JA et la chambre d'agriculture ont rencontré les députés de l'Aveyron. Au centre de la rencontre : des mesures du nouveau cahier des charges de l'agriculture biologique (AB) jugées « déconnectées ».
Le président de la FDSEA Laurent Saint-Affre, le membre de la mission AB de la Chambre d'agriculture David Argentier et le 1er adjoint de la commune de Saint-André-de-Najac Nicolas Bosc, étaient présents au Gaec des Belles vaches, lieu de la rencontre. Éleveurs de métier avant tout, ils ont détaillé aux députés les raisons de leurs doutes concernant les nouvelles mesures AB. « Les députés nous ont écoutés, ont compris nos demandes. Maintenant, le chantier est ouvert », avance Laurent Saint-Affre, évoquant des mesures manquant de clarté à six mois de leur application.
Au coeur des préoccupations, la mesure qui prévoit par exemple qu'un veau batifole en extérieur dès sa naissance dès que les conditions climatiques le permettent. « Si on met des veaux de six mois dehors entre octobre et avril, ce que préconise le cahier des charges, cela peut avoir des conséquences très néfastes sur leur bien-être. Ce n'est pas du tout pragmatique, pas du tout concret », estime Laurent Saint-Affre.
Le même raisonnement est appliqué pour l'engraissement des bovins en bâtiment, interdit en fin de période de pâture. « Mettre les bêtes en extérieur l'été quand il fait 35 degrés, ce n'est pas concevable. Ces mesures ne répondent à aucun besoin de bien-être des animaux. Ce n'est pas leur rendre service. Il faut aussi ajouter que plus les conditions sont régulières et stables pour les animaux, plus la qualité de la viande sera meilleure. Et le consommateur n'en sera que plus satisfait. C'est cela que nous défendons », insiste le président de la FDSEA.
Troisième point clef des critiques envers les mesures, la base de données des animaux reproducteurs AB. Celle-ci est obligatoire pour tout éleveur souhaitant acheter un animal référencé bio. « Ce choix exclut, dans la filière ovine, les centres conventionnels qui garantissent des normes sanitaires et génétiques des animaux. Chose que ne prévoit pas la base de données bio. Ce que nous souhaitons c'est que ces critères-là soient inclus dans la nouvelle réglementation, nous permettant l'accès à des animaux sains et dont la production sera convenable », explique David Argentier.
Une autre mesure floue et impraticable selon les premiers concernés serait l'accès à des zones d'exercices extérieures attenantes au bâtiment. Il est parfois impossible et extrêmement onéreux de modifier les bâtiments afin que de telles aires soient accessibles. « Prendre en compte les périodes de pâturages et reconnaître les aires paillées des mères comme aire d'exercice extérieure serait une solution », propose Laurent Saint-Affre.