Coopérative fromagère de Planèze : les dés sont jetés, la CFP s’installe à Pierrefort
La coopérative fromagère de la Planèze ne montera finalement sa nouvelle unité, ni à Valuéjols, ni dans la zone intercommunale de Luc, mais à Pierrefort !

Bien malin, il y a cinq ans, celui qui aurait prévu un tel dénouement… La Coopérative fromagère de Planèze cherchait alors à se moderniser pour répondre à son développement et aux exigences sanitaires. Naturellement, une réinstallation de l’atelier lait cru de Valuéjols sur Valuéjols semblait logique. Mais lors du dernier conseil communautaire de Pierrefort (notre édition du 23 octobre), coup de théâtre ! L’implantation de la CFP, assortie d’une demande de pôle d’excellence rural (PER) est annoncée sur… Pierrefort. Lors de l’assemblée générale de la coopérative, par 53 voix pour et 36 contre, les producteurs réunis mercredi dans la ville de Louis Galtier ont validé ce choix. Fuyant les tensions de tous ordres et les conflits qui ont retardé l’affaire : “Time is money !” La CFP a donc remis les pendules à l’heure, son heure… À l’issue de l’assemblée générale, Marc Pradeille, directeur, et Pierre Seguis, président, ont justifié ce choix.
Un projet moins onéreux
“La CFP s’attache à valoriser ses produits, son territoire sa démarche de qualité mais il faut adapter nos sites pour répondre aux exigences des clients et donc, investir. Nous sommes la dernière coopérative indépendante du Cantal à collecter, transformer, affiner et commercialiser des fromages. Nous voulons continuer à créer de la valeur ajoutée pour nos producteurs, notre territoire et maintenir nos 35 emplois. Nous devons aussi répondre à un marché qui nous demande de la diversification sur nos produits” : voila pour la philosophie de la maison. Selon Pierre Seguis, la solution Pierrefort représentait “1,5 million d’euros de moins que le projet initial de sept millions d’euros pour un atelier au lait cru en Planèze couplé à la restructuration de l’unité lait pasteurisé de Pierrefort”. Le projet consiste à “traiter les volumes actuels de la coopérative soit 1 300 tonnes de fromage”. L’objectif est de “disposer de deux sites opérationnels en 2012 : Pierrefort, où la nouvelle unité complètera l’installation existante sur le site de Faverolles et Valuéjols, modernisé pour la fraîche découpe et l’emballage, l’affinage”. Sur 93 producteurs de la CFP, 29 travaillent en haut herbage “bien répartis la zone de collecte, soit au total cinq millions de litres de lait dont 1,8 millions de litres pour les seuls producteurs de Valuéjols”. Et la démarche qualité séduit : “Nous avons aujourd’hui de nouvelles demandes pour faire du haut herbage”. Plus value : 50 e les 1 000 litres, 322 e étant le prix moyen payé par la coopérative, “soit 27 € au dessus du prix moyen du département”…
Pilule amère pour Valuéjols
De son côté, la maire de Valuéjols a dû mal à digérer la nouvelle : “La CFP avait sollicité la commune. Nous avions donc trouvé un terrain que nous lui proposions à un prix défiant toute concurrence”, explique Christiane Missègue. Selon elle, “la base de cette situation vient de la communauté de communes de la Planèze pour qui c’était la zone de Luc ou rien… En tant que maire, je suis choquée par la méthode qui consiste à déshabiller Pierre pour habiller Paul…” Quant à l’argument économique, elle en doute : “Une tournée plus longue, une heure de route pour le personnel, c’est incohérent avec le développement durable. Que l’on me prouve que le gain d’un million va compenser les nouveaux frais de fonctionnement, alors même que le projet pouvait être réduit sur Valuéjols. De plus, 36 producteurs s’y opposent, ce n’est pas rien… Certains risquent même de ne pas suivre. Il est enfin pour elle “désolant de perdre cet outil emblématique créé en 1928 à Valuéjols et qui va dans un zone allaitante… L’avenir dira qui avait raison ou tort”…
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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