Élections Ch. Agriculture
Contraintes et contrôles, l’agriculture fait une overdose
Sur le terrain, les candidats FDSEA/JA entendent les inquiétudes
des agricultrices et agriculteurs.
La semaine dernière à Salzuit, Monlet, Bournoncle St Pierre, Lorlanges, Félines, Chomelix, St-Front et Moudeyres, les candidats FDSEA-JA poursuivent leurs échanges avec les agriculteurs du département.
S'il est bien un sujet qui revient à chaque rencontre sur les exploitations, c'est celui du ras-le-bol des contraintes en tout genre auxquelles sont désormais, et de plus en plus, confrontés les agriculteurs.
"C'est pas notre travail qui nous stresse ; ça, on maîtrise. Mais c'est toute la paperasse qu'on nous demande de remplir pour un oui ou pour un non, la peur de mal faire tellement c'est compliqué, et avec, la peur du contrôle qui peut nous tomber dessus à n'importe quel moment. C'est ce qui nous décourage le plus car on ne sait jamais ce qu'ils vont trouver et si on va toucher nos aides en temps et en heure ou même si on va les toucher" exprime l'un d'eux.
Et un autre de renchérir "Aujourd'hui, on passe plus de temps à se renseigner et comprendre la réglementation qui change tout le temps, à déclarer et justifier ce qu'on a fait sur notre exploitation plutôt qu'à le faire. Et c'est tellement compliqué parfois qu'on doit payer pour faire remplir nos papiers. Ce sont encore des charges supplémentaires dont on se passerait bien. Ce n'est plus possible de continuer comme ça ! "
Le ton est donné : les agriculteurs font une overdose de cette paperasserie envahissante, des contraintes environnementales et des contrôles intempestifs. Ils se sentent incompris et méprisés dans leurs pratiques.
Continuer à mettre la pression sur l'Administration
Les candidats FDSEA-JA ne peuvent qu'approuver les propos tenus par leurs collègues ; ils dénoncent également avec force cette situation. "Les contrôles sont devenus notre bête noire. On a le sentiment d'être confrontés à un délit de faciès de la part des contrôleurs qui arrivent sur l'exploitation avec l'a priori qu'ils vont trouver des anomalies. Et ils ne peuvent qu'en trouver d'ailleurs car, par exemple pour le calcul des surfaces, il faut savoir qu'il existe 4 outils de mesures différents, ce qui nous amène à des situations aberrantes : une année, un contrôleur nous enlève des surfaces et l'année d'après, un autre contrôleur nous les remet ! En France, la présomption d'innocence existe mais elle ne semble pas s'appliquer à nous ; nous, nous sommes présumés tricheurs ! La preuve, c'est que les acomptes des aides ne nous sont pas versées en cas de contrôle, sans même savoir si on aura des pénalités. Aucune erreur n'est tolérée pour nous, alors que l'Administration en fait elle-même régulièrement. Mais elle, personne ne la sanctionne ! C'est insupportable et nous continuerons à mettre la pression sur l'Administration pour que cette situation change" exprime Mikaël Vacher, Président des JA.
Suite à une série de contrôles abusifs, et après avoir organisé la grève des contrôles au printemps 2011, la FDSEA et les JA ont en effet déjà travaillé sur une charte des contrôles, rappelant les droits et devoirs de chacun. Ils ont par exemple obtenu que les agriculteurs soient avertis 48h avant le contrôle, ou encore que les contrôles tiennent compte de l’arrêté préfectoral départemenral sur les usages locaux. "Mais nous devons maintenant porter cette charte à l'échelle régionale pour que tous les contrôleurs la respectent car désormais, c'est surtout le niveau régional qui pilote" explique Jean-Michel Durand en charge de ce dossier à la FDSEA.
Revenir au bon sens
Concernant les contraintes environnementales, là aussi, la coupe est pleine. Les agriculteurs sont accusés des pires maux et se voient imposer des normes aberrantes, incohérentes sur le plan agronomique et économique, impactant de manière importante la gestion de leur exploitation.
Les candidats FDSEA-JA l'affirment "Il est urgent de remettre de l'intelligence et du pragmatisme dans les décisions politiques pour concilier performance économique et performance environnementale, et nous n'accepterons plus de nous voir imposer n'importe quelle contrainte décidée depuis Paris inapplicable sur le terrain. Nous réagirons. Nous sommes fiers d'être agriculteurs et nous affirmons haut et fort que les agriculteurs sont les premiers protecteurs de l'environnement. C'est d'autant plus vrai dans notre département où 46 % de la SAU et 64 % de la STH n’ont reçu aucun traitement phytosanitaire et aucun engrais minéral ! Sans les agriculteurs pour préserver les paysages, que seraient devenues nos campagnes ? Nous devons mieux communiquer sur nos pratiques et montrer à la société que nous ne sommes pas les pollueurs que les décisions politiques à connotation écologiste laissent penser que nous sommes."
Florence Augère - FDSEA
Stop aux normes aberrantes et inapplicables
Le réseau FNSEA-JA dénonce une mise en œuvre de la Directive «nitrates» technocratique, incompréhensible et extrêmement coûteuse. Il refuse toute mesure qui ne serait pas adaptée aux contextes locaux et à la diversité des systèmes agricoles, fondée agronomiquement, compréhensible et gérable par chaque agriculteur et viable économiquement. Il s’oppose à un dispositif qui accablerait l’agriculture française et anéantirait l’élevage.
Une pétition nationale est lancée, pour demander au Gouvernement :
- de mettre en place un moratoire sur l’extension des zones vulnérables ;
- de renvoyer au niveau régional la définition des calendriers d’épandage ;
- de revoir complètement sa copie sur le cadrage des programmes d’action ;
- d’arrêter un plan en faveur de la compétitivité de l’élevage français.
Renseignements à la FDSEA 04 71 02 60 44 ou aux JA 04 71 02 42 22.