Comment garder des médecins en milieu rural ?
Un colloque national "aménagement du territoire et santé" sera organisé au printemps prochain à Aurillac.
"L´accès aux soins est devenu un thème central de l´aménagement du territoire. Les jeunes médecins ne veulent plus s´installer en milieu rural, et surtout pas dans le rural profond", constate le député Yves Coussain. Le législateur s´en préoccupe : la loi sur l´aménagement et le développement du territoire, dont le député cantalien a été le rapporteur, a prévu plusieurs dispositifs incitatifs pour tenter d´y remédier. Le député les a présentés vendredi 2 décembre à Aurillac à un groupe de professionnels de santé avant de leur demander leur analyse sur cette situation et les moyens d´y remédier. En fin de réunion, il a annoncé son projet d´organiser au printemps prochain à Aurillac avec plusieurs commissions de l´Assemblée nationale un colloque national "aménagement du territoire et santé" sous l´égide de la conférence des hôpitaux universitaires.
Pourquoi les jeunes médecins boudent le milieu rural
Les mesures d´exonérations fiscales et sociales réservées aux professionnels de santé qui s´installent dans les zones de revitalisation rurale suffiront-elles ? S´ils reconnaissent leur caractère incitatif, les membres du corps médical ne le pensent pas. En faisant le constat qu´il y a pourtant urgence à trouver des solutions : "Plusieurs médecins généralistes vont partir en retraite d´ici deux ou trois ans, et il n´y a personne pour les remplacer. On va par endroit vers des déserts sur le plan médical", constatent-ils. A la question de savoir pourquoi le milieu rural n´attire plus les jeunes médecins, les réponses sont multiples : les uns mettent en avant le fait que 70 % des jeunes qui sortent aujourd´hui des facultés de médecine sont des femmes et que leurs conjoints n´ont souvent pas la possibilité de valoriser un diplôme de l´enseignement supérieur dans le Cantal. D´autres font valoir que les jeunes médecins aspirent à une autre qualité de vie que leurs aînés : "Le type qui bosse 70 heures par semaine tout seul dans son village jusqu´à s´y épuiser, c´est fini", lance quelqu´un. "Beaucoup préfèrent le confort d´un emploi salarié qui leur permettra de gagner autant qu´un généraliste en travaillant beaucoup moins et en s´affranchissant de toute la paperasse sous laquelle on croule".
Trouver des solutions innovantes
Ce qui pose la question de la gestion des astreintes. Certains proposent de regrouper les secteurs de garde et de faire appel à des médecins remplaçants extérieurs pour les assurer. Mais la réglementation interdit de mutualiser les frais de garde (autrement dit de verser à un seul médecin les frais de garde attribués à plusieurs médecins qu´il remplacerait). L´idée d´obtenir le droit de mener une expérimentation est avancée, étant entendu "qu´il n´y a pour l´instant que 5 remplaçants inscrits à l´Ordre sur un effectif de 156 médecins libéraux", fait remarquer un participant. La mise en place avec le soutien financier des collectivités locales de "maisons médicales" que la loi rurale entend encourager est une autre solution mise en avant. Plusieurs intervenants estiment que c´est pendant la formation qu´il faut agir. A ce titre, le député indique que la loi ouvre la possibilité aux collectivités locales d´attribuer des bourses aux étudiants en médecine qui s´engageraient à venir exercer dans les zones déficitaires. Et si toutes les nouvelles mesures incitatives prévues par le législateur ne suffisent pas, faudra-t-il en venir à des mesures contraignantes ?, interroge le député. Les professionnels de santé ne semblent pas hostiles à une régulation plus autoritaire. Sans oublier de faire remarquer que le département a encore de gros atouts en matière de santé : "Se faire soigner dans le Cantal, c´est plus rapide, moins cher et avec une qualité de soins au moins égale à celle qu´on trouve dans les grandes villes", ont affirmé plusieurs médecins présents à la rencontre.
Pourquoi les jeunes médecins boudent le milieu rural
Les mesures d´exonérations fiscales et sociales réservées aux professionnels de santé qui s´installent dans les zones de revitalisation rurale suffiront-elles ? S´ils reconnaissent leur caractère incitatif, les membres du corps médical ne le pensent pas. En faisant le constat qu´il y a pourtant urgence à trouver des solutions : "Plusieurs médecins généralistes vont partir en retraite d´ici deux ou trois ans, et il n´y a personne pour les remplacer. On va par endroit vers des déserts sur le plan médical", constatent-ils. A la question de savoir pourquoi le milieu rural n´attire plus les jeunes médecins, les réponses sont multiples : les uns mettent en avant le fait que 70 % des jeunes qui sortent aujourd´hui des facultés de médecine sont des femmes et que leurs conjoints n´ont souvent pas la possibilité de valoriser un diplôme de l´enseignement supérieur dans le Cantal. D´autres font valoir que les jeunes médecins aspirent à une autre qualité de vie que leurs aînés : "Le type qui bosse 70 heures par semaine tout seul dans son village jusqu´à s´y épuiser, c´est fini", lance quelqu´un. "Beaucoup préfèrent le confort d´un emploi salarié qui leur permettra de gagner autant qu´un généraliste en travaillant beaucoup moins et en s´affranchissant de toute la paperasse sous laquelle on croule".
Trouver des solutions innovantes
Ce qui pose la question de la gestion des astreintes. Certains proposent de regrouper les secteurs de garde et de faire appel à des médecins remplaçants extérieurs pour les assurer. Mais la réglementation interdit de mutualiser les frais de garde (autrement dit de verser à un seul médecin les frais de garde attribués à plusieurs médecins qu´il remplacerait). L´idée d´obtenir le droit de mener une expérimentation est avancée, étant entendu "qu´il n´y a pour l´instant que 5 remplaçants inscrits à l´Ordre sur un effectif de 156 médecins libéraux", fait remarquer un participant. La mise en place avec le soutien financier des collectivités locales de "maisons médicales" que la loi rurale entend encourager est une autre solution mise en avant. Plusieurs intervenants estiment que c´est pendant la formation qu´il faut agir. A ce titre, le député indique que la loi ouvre la possibilité aux collectivités locales d´attribuer des bourses aux étudiants en médecine qui s´engageraient à venir exercer dans les zones déficitaires. Et si toutes les nouvelles mesures incitatives prévues par le législateur ne suffisent pas, faudra-t-il en venir à des mesures contraignantes ?, interroge le député. Les professionnels de santé ne semblent pas hostiles à une régulation plus autoritaire. Sans oublier de faire remarquer que le département a encore de gros atouts en matière de santé : "Se faire soigner dans le Cantal, c´est plus rapide, moins cher et avec une qualité de soins au moins égale à celle qu´on trouve dans les grandes villes", ont affirmé plusieurs médecins présents à la rencontre.