Cheptel allaitant : la recapitalisation engagée dans le Cantal ?
Pour la première fois depuis 2018, le nombre de vaches allaitantes repart à la hausse (légère) dans le Cantal.
Pour la première fois depuis 2018, le nombre de vaches allaitantes repart à la hausse (légère) dans le Cantal.
La décapitalisation du cheptel allaitant cantalien amorcée en 2018 est-elle enrayée ? C’est ce que pourraient laisser penser les dernières statistiques de l’identification bovine (IPG gérée par la Chambre d’agriculture) en début de campagne 2024. Mais il est sans doute prématuré d’évoquer une inversion de tendance : sursaut ponctuel ou redressement plus pérenne enclenché par la dynamique de prix ?
Au 1er août dernier, ce sont 196 819 femelles de races allaitantes, qui étaient recensées dans le département, dont 144 643 âgées de plus de 3 ans. Un effectif en hausse de 0,64 % (+ 1 257 têtes) par rapport à août 2023, sachant que c’est la catégorie des génisses de 1 à 2 ans qui assure ce très léger redressement. On retrouve ainsi en 2024 l’effectif de femelles allaitantes qui était en place en 2014. Leur nombre avait alors sensiblement progressé jusqu’au pic de 2018 (209 669 têtes) avant d’accuser un repli continu (- 6,7 % entre 2019 et 2024).
S’agissant des naissances, l’année 2023 a vu un nouveau recul de 1,2 % avec un total de 138 428 veaux nés ; entre 2019 et 2013, le cheptel allaitant cantalien accuse un déficit de près de 11 000 naissances. Les chiffres de 2024 diront si la courbe des naissances se redresse ou, à défaut, se stabilise.
Dans le détail, seule la race aubrac poursuit sa trajectoire ascendante, avec en 2024, 43 311 femelles de + 3 ans recensées, soit près de 1 000 supplémentaires en un an. Depuis 2019, l’aubrac a vu ses effectifs grimper de 7 %. Dans le même temps, salers et limousine ont enregistré un repli de 10 % chacune : en 2024, on comptabilise 77 905 vaches salers (+ 3 ans), soit 576 de moins en un an ; 17 730 vaches limousines (- 166 en un an) et 4 774 vaches charolaises (- 9 % en cinq ans). Les effectifs des autres races allaitantes se stabilisent autour de 870 têtes ces quatre dernières années.
Lire aussi : https://www.reussir.fr/agriculture-massif-central/salers-decapitalisation-et-croisement-plombent-les-effectifs-0
Aubrac : une dynamique non démentie
Si elle reste la race allaitante majoritaire dans le Cantal, la salers a vu sa part relative passer de 62 % en 2009 à 54 % aujourd’hui ; et ce au profit de l’aubrac (passée de 21 à 30 %) tandis que la part de la limousine est restée globalement stable à 12 %.
Autre indicateur, suivi avec attention par les instances raciales, le taux de croisement : il semble avoir atteint un plafond (ou palier ?) à 63 % en 2023 pour la salers, tandis qu’il a encore reculé en aubrac : 23 % en 2023 (vs
35 % en 2012).
Toujours moins de vaches en salle de traite
En bovins lait, la tendance baissière se poursuit avec 77 211 femelles (+ 3 ans) recensées dans le département en 2024, soit 12 % de moins qu’en 2019 et près d’un quart de moins en dix ans. Leur répartition reste globalement stable : avec respectivement 22 612 et 22 026 têtes (chiffres 2024), montbéliarde et prim’holstein représentent 90 % des effectifs. Chacune de ces races enregistre un recul de près de 1 000 têtes entre 2023 et 2024 et un déficit de 18 % depuis 2019. Le repli est plus fort sur cette période (2019/2024) pour les abondance (- 21 %), elles sont 1 643 (femelles + 3 ans) en 2024. Avec 1 400 têtes chacune, simmental et brune tirent elles leur épingle du jeu avec des progressions respectivement de 17 et 20 % depuis 2019. Sur la décennie, la part des montbéliarde a reculé de 49 à 45 % au profit de la prim’holstein (42 à 44 %) et des autres races.
Ovins, l’effet FCO redouté
Toujours au registre des ruminants, le Cantal comptait en août 25 881 ovins reproducteurs, c’est - 4 % par rapport à 2023, un effectif qui devrait malheureusement sévèrement régresser au vu des ravages de la FCO. On recense en outre 4 272 reproducteurs caprins (+ 5 %), auxquels s’ajoutent 4 053 reproducteurs dans des cheptels mixtes (ovins-caprins). Le nombre de détenteurs est globalement stable en ovins (692 en 2024), mais en nette hausse en caprins (117 détenteurs, + 22 % en quatre ans) et ovins+caprins (90 détenteurs, + 22 %). En revanche, la taille des troupeaux a sensiblement évolué vers des unités modestes : 469 détenteurs ont moins de 10 reproducteurs (+ 9 %/2020), 269 ont entre 11 et 50 reproducteurs (+ 5 %) et
5 seulement ont plus de 50 reproducteurs (- 3 %).