Contractualisation
« Chacun a vu les contraintes de l’autre »
La Société Fromagère du Livradois et l’association de producteurs ont réussi à élaborer leur contrat cadre, le premier signé du Puy-de-Dôme.
Didier Thuaire n’est pas mécontent. Loin de là d’ailleurs ! La Société Fromagère du Livradois, qu’il dirige, est la première PME (Petite et moyenne entreprise) du Puy-de-Dôme à avoir signé un contrat cadre avec ses producteurs.
Les discussions ont été longues jusqu’à la signature ?
D.T. : « Oui, un peu. Les premiers contrats ont été envoyés à tous les producteurs en avril 2011. De là, des réunions ont eu lieu et une association de producteurs s’est constituée. Nous sommes ensuite passés à une phase de négociation du contrat. Peu de choses ont été changées par rapport au premier. Nous nous basons sur la grille du CNIEL pour les prix. Quant aux volumes, nous nous fixons par rapport aux données de FranceAgriMer. Les pertes de temps résultent de périodes de non négociations. Nous avons du attendre que certains décrets, notamment sur l’AOP, soient publiés pour avancer.»
Pourquoi préférer une association plutôt qu’une organisation de producteurs ?
D.T. : « C’était le principal point de débat. L’entreprise souhaite discuter avec ses producteurs et en aucun cas avec des producteurs extérieurs. Notre volonté avec l’association est d’avoir un lieu de rencontre. Désormais, nous prenons des décisions ensemble et échangeons sur les problèmes que nous rencontrons les uns les autres. Sur 200 producteurs, 130 ont signé. Certains n’ont pas signé car ils arrivent en fin de carrière. »
L’élaboration d’un tel contrat engage forcément, de la part des deux parties, des sacrifices ?
D.T. : « Bien sûr, comme toutes discussions. Comme je l’ai dit, peu de choses ont changé entre la première et la deuxième version du contrat. D’après moi, le plus important dans ces négociations a été la prise de conscience de la notion d’engagement. Aujourd’hui nous avons un document signé. L’engagement n’est plus seulement tacite. Il devient réel à la fois pour le producteur mais aussi pour l’entreprise. C’est bénéfique pour notre relation avec les éleveurs.»
Comment anticipez vous l’après 2015 ?
D.T. : « C’est très difficile de se projeter. Aujourd’hui, avec toutes les modifications de la PAC et autres, nous nous posons beaucoup plus de questions. Le devenir du lait est une préoccupation permanente. La population mondiale augmente en même temps que la demande alimentaire. Mais les prix du lait fluctuent avec des conséquences sur les entreprises et les producteurs. Nous ne pouvons pas être sûrs de ce que sera l’après 2015. Les éleveurs et l’entreprise doivent se développer pour rester compétitifs. Nous travaillons ensemble ! Il faudra trouver un équilibre pour qu’aucune des deux parties, ne soit pénalisée. »