Ce qu’il faut retenir du rapport de l’OFPM
Toujours très attendue par la profession agricole, la parution du rapport de l’Observatoire de la formation des prix et des marges (OFPM) a été singulière cette année.
« Nous avons accès à une décennie d’observation dans le domaine que sont les marchés agricoles », s’est félicité Philippe Chalmin, président de l’Observatoire de la formation des prix et des marges (OFPM), lors de la publication de la 10e édition de son rapport annuel le 15 juin.
Ce recul permet de constater entre 2010 et 2020 l’instabilité des prix agricoles. « Nous ne pouvons qu’être frappés en reprenant l’évolution à partir de la compétitivité agricole et des résultats avant impôts de la très forte instabilité pour toutes les filières », a expliqué l’universitaire lors de la conférence de presse. En face, il y a la « stabilité des prix des produits de base qui font le fond du caddie ». Cette instabilité des prix agricoles et le lissage des prix au stade du consommateur « peuvent expliquer un partage des marges parfois difficile entre industrie et distribution », a-t-il écrit dans son rapport au Parlement.
« Sur dix ans il est intéressant de voir comment s’est opéré le jeu des marges entre industriels et distributeurs », contraints de procéder à un ajustement de leur marge. « L’analyse de l’évolution de la répartition des marges brutes au fil de cette décennie ne fait pas apparaître de tendance claire », a-t-il noté. L’analyse des dix rapports de l’OFPM montre que la transmission des chocs de prix agricoles est en général absorbée par l’un ou l’autre maillon dans un premier temps avant que ne s’effectue un certain rééquilibrage. C’est souvent le segment industriel qui subit le premier choc, mais dans nombre de cas, la marge brute de la distribution peut diminuer afin de maintenir la stabilité du prix de produits emblématiques.