CAMPAGNOL TERRESTRE : Un arrêté préfectoral permet la prise en charge de la lutte
Après le Cantal et le Puy-de-Dôme, la lutte contre le campagnol devient obligatoire en Hte-Loire.
Après plusieurs mois de négociations intenses, la préfecture de Haute-Loire entend les revendications de la profession et emboîte le pas au Puy-de-Dôme et au Cantal pour prendre un arrêté de lutte obligatoire contre le campagnol terrestre.La lutte rendue obligatoire sur l’ensemble du département fait suite au travail mené d’arrache pieds par la FDGDON et soutenu par la FDSEA.L’arrêté préfectoral impose aux agriculteurs du département de mettre en œuvre des moyens de luttes sur leur exploitation. Deux possibilités existent, une organisation locale de lutte collective avec un engagement des exploitants dans un plan d’actions concerté ou, s’il n’y a pas de plan d’action collectif, une surveillance accompagnée de la mise en place d’au moins deux méthodes de lutte alternative. Cet arrêté ne modifie en rien l’arrêté interministériel qui régit la lutte sur l’utilisation des appâts traités à la bromadiolone.
Lutte collective encouragée
S’il est un signal au vu de la problématique importante que les campagnols font peser sur l’agriculture, cet arrêté encourage l’application collective du plan d’action régional. Les luttes collectives avec l’utilisation du panel de moyens qu’offre la «boîte à outil» de lutte contre le campagnol ont l’avantage de maintenir une pression sur un territoire plus large et ainsi de limiter les risques de dégâts très importants. Cet arrêté permet également pour les agriculteurs qui le souhaitent, de bénéficier du Fonds de Mutualisation Sanitaire et Environnemental. Ce fonds, créé par la profession agricole en 2012 suite au bilan de santé de la PAC, est un dispositif d’indemnisation financé en partie par les agriculteurs et par les fonds de la PAC. La problématique des campagnols devenant de plus en plus importante au niveau national, la profession a décidé de la prise en charge des coûts de luttes contre les campagnols terrestres. Afin de pouvoir bénéficier du FMSE, les agriculteurs doivent s’engager à lutter contre les campagnols à l’aide d’un contrat annuel ou pluriannuel. De l’achat de pièges au gazage des taupes en passant par le broyage des refus, les agriculteurs qui s’engagent pourront bénéficier d’une prise en charge des luttes qu’ils ont mis en œuvre ou d’une prise en charge de prestation de service (ex : gazage des taupes). Un deuxième volet du FMSE en cours de discussion pourrait permettre à terme la prise en charge des pertes liées aux dégâts de campagnols terrestres.Avec la prise en charge des luttes et potentiellement des pertes, la profession a mis en œuvre un outil d’intervention permettant de limiter l’impact financier dans les exploitations. Beaucoup d’espoirs sont cependant placés dans la recherche afin de comprendre les mécanismes de ces pullulations et de les stopper.
Jérémy CONVERS - FDGDON