Aviculture
Bien respecter les règles de biosécurité
Durcissement de la réglementation sur les salmonelles, explosion des charges et influenza aviaire... la filière altiligérienne croule sous les soucis.
Durcissement de la réglementation sur les salmonelles, explosion des charges et influenza aviaire... la filière altiligérienne croule sous les soucis.
![Poule au nid avec des oeufs](https://medias.reussir.fr/pamac/styles/normal_size/azblob/2023-12/haute-loire-paysanne_Poule%20pondeuse-AdobeStock_24172166.jpg.webp?itok=mw01L9Pn)
La filière avicole de notre département est plongée dans une période de turbulences. Comme toutes les autres filières agricoles, elle est concernée par la hausse permanente des charges mais depuis quelques mois, elle subit en plus les conséquences de l'entrée en vigueur en France de la nouvelle réglementation 2018 sur les contrôles de salmonelles.
Réglementation salmonelle
Plus dure, cette réglementation a déjà pénalisé quelques élevages de poules pondeuses de notre département. "Jusqu'à présent, lorsqu'un prélèvement était positif, un autre était effectué par la suite pour confirmer ce résultat. Et en cas de deuxième prélèvement négatif, un troisième était réalisé pour le confirmer. Avec cette nouvelle réglementation, un seul prélèvement positif induit l'abattage total du poulailler !" indique Richard Vernet, responsable de la section aviculture de la FDSEA avec Claire Michel. C'est justement pour obtenir plus d'information sur cette problématique que la section a obtenu une entrevue le 3 mai dernier avec Richard Delabre, chef de service santé animale à la Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations (DDETSPP).
Ce dernier a présenté le protocole de recherche en vigueur sur la salmonelle en élevage. "La recherche s'effectue sur les murs des bâtiments de volailles au moyen de chiffonnettes, au sol via des pédo-chiffonnettes et de prélèvements sur les œufs des poules pondeuses. L'exploration des murs vise à vérifier si l'éleveur a correctement nettoyé et désinfecté les murs de son bâtiment ; c'est une étape essentielle pour prévenir l'apparition et le développement de salmonelles. Dans le cadre de ces contrôles, des investigations sont ensuite conduites sur les souches de salmonelles" explique Richard Vernet. C'est notamment pour étudier ces souches, et en particulier dans le cas de contaminations répétitives, que les contrôleurs demandent parfois à poursuivre leur recherche dans des bâtiments situés à proximité au sein d'une même exploitation. "Je ne peux qu'encourager les éleveurs à accepter ce type d'analyses supplémentaires" ajoute-t-il.
Recrudescence de cas en Haute-Loire
"Depuis 3 ou 4 ans, la DDETSPP constate une recrudescence de cas de salmonelles en Haute-Loire, que l'on peut expliquer par plusieurs facteurs : une probable dégradation de la qualité du lavage-désinfection des bâtiments de volailles mais aussi une possible propagation de la bactérie via les fabricants d'aliments ou les collecteurs... Deux acteurs de la filière qui font également l'objet de contrôles" indique-t-il.
Si les élevages de poulets de chair sont également contrôlés pour les salmonelles, l'incidence de la maladie est bien moindre puisque le poulet se consomme cuit et que la bactérie ne survit pas au delà de 60°C. "Les lots de poulets concernés sont donc ramassés et abattus en dernier" précise Richard Vernet. Dans ce contexte sanitaire délicat eu égard à la salmonelle comme à l'influenza aviaire, qui gagne du terrain en France, le responsable professionnel invite les éleveurs de volailles à respecter de manière stricte les règles de biosécurité et de bien penser à changer de tenue et de chaussures avant de pénétrer dans les bâtiments.
Hausse des charges
La filière subit également de plein fouet la hausse des charges actuelle. Les aliments pour volailles ont augmenté de + 100 €/tonnes et de nouvelles augmentations sont attendues en blé et en maïs... S’ajoute la hausse du prix de l'énergie (nécessaire pour chauffer les installations accueillant des poussins...). "Si jusqu'à présent, les intégrateurs ont réussi à faire passer des hausses de tarifs à l'aval pour compenser cette inflation générale, ces derniers risquent de demander à rallonger les vides sanitaires des élevages. À l'avenir, on risque de manquer de poulets !" conclut-il.