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Betteraves : canicule et maladies pénalisent les rendements dans un contexte difficile

Alors que les arrachages de betteraves ont débuté mi-septembre dans l'Allier et le Puy-de-Dôme, les acteurs de la filière auvergnate s'apprêtent à vivre une nouvelle année compliquée.

De nombreuses parcelles ont été touchées par la cercosporiose
De nombreuses parcelles ont été touchées par la cercosporiose
© Sophie Chatenet

Encore une fois, le potentiel betteravier, pourtant bien orienté a été altéré par la canicule d'août, la sécheresse qui perdure, la pression de cercosporiose et de rhizoctone brun particulièrement tenace. Au 19 octobre, environ 35% des 5530 ha de betteraves ont été arrachés « les chantiers de récolte se déroulent dans des conditions de plus en plus difficiles, certaines parcelles étant inarrachables, notamment dans l'Allier et le Nord Puy-de-Dôme », précise Pierre Pelloux directeur du syndicat betteravier CGB Limagnes. A ce stade, le rendement se situe aux alentours de 70T/ha à 16°, sachant que le rendement moyen sur 5 ans est de 83,5T/ha à 16°. La richesse en sucre est satisfaisante avec une moyenne de 18,9 °S à ce jour. Selon Pierre Pelloux, l'évolution climatique actuelle fait ressortir la nécessité de développer l'irrigation : « Cela ne pourra se faire qu'en augmentant les capacités de stockage, avec l'intérêt que cela pourrait avoir pour d'autres productions et usages. Sur les seize dernières années, nous avons connu huit périodes de sécheresse dont trois canicules ! ».

Pic de cercosporiose


Cette année encore, la cercosporiose (maladie du feuillage) s'est fortement développée, plusieurs causes à cela, dont l'une étant la résistance de certaines souches de cette maladie aux produits employés actuellement. Les planteurs attendent avec impatience l'homologation de nouveaux produits ou autres solutions alternatives tel que le développement de variétés plus résistantes. L'interdiction des néonicotinoïdes est aussi un coup dur porté à la filière betteravière, alors que celle-ci avait demandé une dérogation, étayée avec de solides arguments scientifiques. « Malheureusement l'idéologie l'emporte sur le bon sens. Quoiqu'il en soit nous n'en n'avons pas terminé avec ce dossier ! » affirme Régis Chaucheprat, Président de la CGB Limagnes. L'état actuel des marchés du sucre, fortement dégradé suite à la surproduction de la campagne 17/18 au niveau mondial, ne permettra pas aux planteurs d'équilibrer correctement les comptes de leurs exploitations. C'est pour cette raison que la CGB insiste auprès des fabricants de sucre dans le cadre de l'interprofession, pour mettre en place des outils de gestion des risques afin d’atténuer ces chocs de marchés dû à la volatilité des cours. Pour le responsable du syndicat « la période que nous traversons actuellement est compliquée, mais de tout temps notre filière régionale ne s'est jamais découragée, il est de notre responsabilité à tous, à la fois individuelle et collective de mobiliser les personnes et les moyens nécessaires pour franchir ce cap difficile, il en va de la pérennité de nos exploitations, de l'outil industriel et de ses emplois directs et indirects ».


Sophie Chatenet

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