AOC cantal : les effets attendus de la révision du décret
Les producteurs attendent de la révision du cahier des charges de l’AOC cantal une meilleure valorisation du lait. C’est ce qui est ressorti des réunions organisées par le Cif.

Environ 250 producteurs ont participé aux cinq premières réunions d’information organisées par le Cif (ici à Marcolès).
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L´Union du Cantal
Le Comité interprofessionnel des fromages (Cif) espère la parution du nouveau décret qui régira l’AOC cantal en 2007. Dans cette perspective, il a entrepris de réunir les acteurs de la filière pour leur expliquer le nouveau cahier des charges. Environ 250 producteurs de lait ont participé aux cinq premières réunions, en posant partout la même question : s’ils font le choix d’adhérer à l’AOC cantal, quelle valeur ajoutée peuvent-ils attendre sur le prix du lait en contrepartie des nouvelles contraintes qui leur seront imposées ? “Notre objectif est de faire en sorte que, lorsque le nouveau dé-cret sortira, nous soyons en mesure de pouvoir dire quel prix du lait nous pourrons mettre en face”, a répondu Michel Lacoste, président du Cif.“On ne révise pas le cahier des charges pour se faire plaisir, mais dans un objectif économique, de valeur ajoutée, et de meilleure répartition de cette valeur ajoutée entre les différents acteurs de la filière”, a insisté le président du Cif devant des producteurs en attente d’engagements sur le prix du lait. Car, après avoir suscité pendant plusieurs années des débats passionnés, le contenu du projet de cahier des charges de l’appellation n’a quant à lui appelé que peu de réactions lors des premières réunions. Preuve qu’il fait désormais l’objet d’un consensus. S’ils ont insisté sur le prix du lait, les producteurs ont aussi pris conscience qu’ils ne seront pas les seuls à devoir faire des efforts. Le choix de la “technologie longue” de fabrication, actée dans le projet de décret, obligera en effet les transformateurs à investir lourdement dans de nouvelles chaînes de fabrication.L’allongement de la durée d’affinage du fromage obligera d’autre part à créer 18 000 places supplémentaires pour autant de fourmes dans les caves des affineurs. Le tri sélectif du lait entraînera aussi des surcoûts de ramassage. Dans tous les cas, l’adhésion à l’AOC cantal restera un choix, ont expliqué les responsables du Cif, en indiquant que des audits d’exploitation seront proposés à tous les producteurs de lait du Cantal d’ici la fin de l’année afin qu’ils puissent appréhender les modifications à opérer dans leurs systèmes et choisir en connaissance de cause. Les premiers audits seront réalisés chez les producteurs de lait installés sur la zone d’appellation commune à l’AOC cantal et l’AOC saint-nectaire, dans le cadre d’un partenariat entre les syndicats des deux appellations.