Année compliquée pour le tabac
La récolte de tabac a débuté dans le Puy-de-Dôme après avoir souffert des fortes chaleurs et du manque d’eau.
Les premières récoltes de tabac ont débuté il y a une semaine avec plus de sept jours d’avance. Si, à cette heure, le rendement des premières parcelles est satisfaisant, il n’en sera pas ainsi pour beaucoup d’autres. Les 59 hectares de tabac du Puy-de-Dôme ont souffert des fortes chaleurs et du manque d’eau. Le développement des plantes a été fortement impacté laissant d’ores et déjà présager quelques ennuis au séchage d’après Stéphanie Seguin, technicienne du syndicat des planteurs de tabac du Puy-de-Dôme.
Un été préjudiciable
Comme pour beaucoup de cultures, la saison 2015 a été préjudiciable au tabac. Dès la plantation au mois de mai dernier, les jeunes pieds n’ont pas bénéficié de conditions optimales à leur développement. Cela s’est traduit par une moindre croissance racinaire qui a eu des conséquences majeures quelques semaines plus tard. « Lorsqu’il a commencé à faire très chaud, les tabacs ont été rapidement en stress hydrique du fait des racines peu profondes. Le manque d’eau n’a pas permis aux feuilles de se développer convenablement. Elles sont restées fines, petites et peu nombreuses. Habituellement, un pied de tabac compte en moyenne 18 feuilles d’environ 70 cm de long. Cette année, la moyenne est plutôt entre 10 et 15 feuilles et d’une longueur de 30 cm. Seuls les planteurs qui ont pu arroser ont sauvé leur production» explique Stéphanie Seguin.
Récoltes très hétérogènes
Les récoltes de tabac devraient se poursuivre durant plus de deux mois avec des rendements très hétérogènes suivant les secteurs. Dans les terres légères, la récolte semble particulièrement compromise d’après la technicienne. « Il y a toujours un décalage dans les récoltes, mais cette année, ils sont importants car certaines parcelles ont eu plus d’eau que d’autres. Sans eau, les feuilles ne se développent pas. De plus, les plantes n’absorbent pas l’azote correctement. Les producteurs se retrouvent alors avec des feuilles de tabac très vertes sur le haut et moins sur le bas. Au séchage, ces tabacs risquent de ne pas avoir une couleur homogène.»
Une situation que Christophe Fournier, agriculteur à Thuret, a tenté de limiter en irriguant sa parcelle de tabac. « Près de 70% de ma surface est en culture de printemps. J’ai privilégié l’irrigation du tabac par rapport au maïs consommation parce qu’il y a une meilleure valeur ajoutée. »
Premier producteur à récolter, bien d’autres ont suivi les jours et semaines suivantes.
A la recherche de planteurs
Malgré des progrès importants dans l’automatisation des travaux, la culture du tabac a encore bien du mal à séduire. La coopérative Périgord Tabac offre toujours la location des séchoirs pour les nouveaux producteurs et prend en charge les frais financiers (intérêts des emprunts) dans la limite de 25 000€ pour ceux qui réalisent des investissements. Les nouveaux planteurs pourront également bénéficier d’une filière tabacole forte de son expérience. Le syndicat des planteurs et la Cuma tabacole assurent le soutien et suivi technique.
De plus, une forte demande d’un industriel américain pour du tabac Virginie Bio voit le jour. Une opportunité à saisir selon Stéphanie Seguin et qui pourrait attirer de nouveaux producteurs.