Récolte de l'herbe
2021 : une bonne année pour les stocks fourragers
La météo de printemps et de début d'été a permis d'obtenir des stocks de fourrage corrects mais la qualité
n'a malheureusement pas toujours été au rendez-vous sur tous les secteurs.
La météo de printemps et de début d'été a permis d'obtenir des stocks de fourrage corrects mais la qualité
n'a malheureusement pas toujours été au rendez-vous sur tous les secteurs.
Les années passent et ne se ressemblent pas. Cette fois-ci, pas de canicule mais plutôt une météo capricieuse avec des pluies qui ont perturbé les plannings de récolte des exploitations agricoles. Patrice Mounier, adjoint au chef de service développement et animation des filières et animateur filière lait à la Chambre d'agriculture de Haute-Loire, retrace les grandes étapes de la pousse de l'herbe et de sa récolte en Haute-Loire. "Le printemps a démarré sous une météo plutôt sèche et fraîche, avec des gelées, qui a stoppé la pousse de l'herbe. Cette météo a par ailleurs retardé la mise à l'herbe des troupeaux ; les éleveurs ont lâché environ une quinzaine de jours plus tard que d'habitude (soit fin avril)" explique-t-il.
Dans le brivadois, les récoltes d'herbe pour l'ensilage se sont déroulées avant l'arrivée des pluies sur des ray grass italiens précoces, "mais les rendements étaient bas" note le conseiller.
Ensilage d'herbe : quantité et qualité au rendez-vous
L'arrivée des pluies fin avril-début mai a fortement stimulé la pousse de l'herbe. "La pousse très rapide a même compliqué la conduite du pâturage dans les exploitations en termes de refus et de qualité d'herbe. Et dès l'arrêt des pluies (fin mai - début juin), les ensilages ont pu débuter et se sont déroulés dans de bonnes conditions (par temps sec) et au bon stade de l'herbe. Au bilan, la récolte d'ensilage d'herbe, dont la quantité était au rendez-vous, devrait être de qualité correcte. Par contre, les agriculteurs qui ont raté la fenêtre de fin mai - début juin, ont récolté de grosses quantités d'herbe mais de moins bonne qualité étant donné que le stade optimal était passé".
Fenêtre de tir du 10 juin
En ce qui concerne les enrubannages, les chantiers qui se sont déroulés précocement (fin mai-début-juin) se sont bien déroulés. "Les agriculteurs qui sont intervenus autour du 10 juin ont fait de l'enrubannage et du foin de qualité. Les récoltes ont été plus compliquées pour les autres en raison d'une période de pluies qui s'est étalée du 17 juin au 14 juillet. Résultat : l'enrubannage et le foin ont été récoltés avec 1 mois de retard. Si la quantité est au rendez-vous, c'est un peu moins le cas de la qualité. Au bilan, cette année, les agriculteurs ont pu refaire leur stock de fourrage pour l'hiver et à ce stade de l'été (fin juillet), l'herbe sur pied continue de pousser "une situation qui présente un avantage pour les éleveurs qui n'ont même pas besoin d'affourrager aux pâturages" souligne Patrice Mounier.
Toutefois, les éleveurs en système enrubannage ou foin qui ont récolté un fourrage de moindre qualité devront procéder à quelques ajustements de ration pour leurs animaux. "La seule solution pour eux sera de complémenter les rations en azote (en apportant des tourteaux) et en énergie en apportant des céréales" conseille-t-il en évoquant la tension sur le marché des tourteaux qui laisse présager des problèmes d'approvisionnement cet hiver.