[Adventice] Désherbage : quelles solutions herbicides efficaces contre le coquelicot
Très remarquable à la moisson avec ses fleurs rouges, le coquelicot est plus délicat à identifier à l’automne sur les cultures d’hiver. Indications pour bien l’identifier au stade plantule et préconisations de lutte.
Très remarquable à la moisson avec ses fleurs rouges, le coquelicot est plus délicat à identifier à l’automne sur les cultures d’hiver. Indications pour bien l’identifier au stade plantule et préconisations de lutte.
Comment bien reconnaître le coquelicot au début de son développement
Au stade plantule, le coquelicot (Papaver rhoeas) montre de petits cotylédons minces et linéaires, de moins d’un centimètre de long. Ces cotylédons ne sont pas toujours bien visibles. La plantule se distingue par des feuilles alternes disposées en rosette et une teinte vert clair bleutée. Les premières feuilles sont ovales à lancéolées avec le sommet apiculé. À partir de la quatrième feuille, de premières découpures apparaissent, perpendiculaires au limbe. De longs poils mous sont présents à la base des pétioles.
Les feuilles suivantes présentent des aspects divers avec des découpures en forme de dents, de lobes… qui font ressembler la plantule de coquelicot à celle de la capselle bourse-à-pasteur. Mais contrairement au coquelicot, la plantule de cette crucifère est hérissée de nombreux poils visibles à l’œil nu ; elle présente une teinte vert foncé et de petits cotylédons de forme elliptique. Adulte, le coquelicot peut atteindre près d’un mètre de hauteur, avec des feuilles dentées de couleur vert mat.
Les herbicides restent efficaces comme moyens de lutte, quoique…
Agronomique : Les moyens de lutte agronomiques sont moyennement à peu efficaces, du fait de la longue durée de vie des graines de coquelicot dans le sol. Toutefois, l’introduction dans la rotation de cultures de printemps et d’été ou de cultures avec des solutions herbicides efficaces contribuera à réduire le stock semencier de l’adventice sur la durée.
Mécanique : À des stades jeunes de l’adventice, le passage d’une herse étrille, d’une houe rotative ou d’une bineuse avec des cultures semées à écartement large (colza) est efficace et complémentaire des traitements chimiques.
Chimique : Bien que des populations de coquelicot soient résistantes à plusieurs herbicides, de nombreuses solutions demeurent efficaces en culture d’hiver. Sur blés, des produits à base de pendiméthaline ou de diflufenicanil associé à une molécule de contact sont performants. MCPA, clopyralid, metsulfuron (et autres sulfonylurées) ou florasulame montrent un niveau de contrôle intéressant dans les situations non concernées par les résistances.
En colza, de nombreuses solutions de prélevée donnent satisfaction. Les programmes à base de napropamide sont les plus efficaces. L’association de métazachlore et de diméthénamid est également performante. En post-levée, l’herbicide Mozzar est efficace ainsi que le produit Ielo en solution de rattrapage.
Sur les cultures de printemps et d’été moins vulnérables aux coquelicots, des produits se montrent performants également. Il convient d’appliquer des produits avec des modes d’action variés au cours de la rotation culturale pour garder des adventices sensibles aux traitements.
Cinq points clés sur le coquelicot
Des populations de coquelicot résistent à des herbicides inhibiteurs de l’ALS (sulfonylurées, florasulame, imazamox…) sur une majorité des départements français. Des résistances aux herbicides auxiniques (groupe HRAC O), notamment au 2,4-D et au MCPA, émergent depuis quelques années.
La nuisibilité du coquelicot est élevée en cas de forte infestation (supérieur à 50 pieds/m2) avec une réduction de plus de 10 % du rendement d’un blé tendre. Cet impact sera d’autant plus fort que ce dernier est mal implanté. Le blé est très vulnérable à l’automne, davantage que le colza, l’orge et le triticale.
Un pied de coquelicot peut produire jusqu’à 30 000 graines, viables plusieurs années, d’où une grande persistance du stock semencier.
La présence de graines de coquelicots à la moisson, outre qu’elle augmente le taux d’impuretés, peut engendrer des refus de cargaisons dans certains cahiers des charges, du fait de la présence de substances toxiques.
N’en déplaise au slogan « Stop aux pesticides, nous voulons des coquelicots », cette adventice est notée fréquente et abondante dans plus de la moitié des parcelles de blé et d’orge dans les bassins de grandes cultures.