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Approvisionnement
Ÿnsect : partenariat avec Noriap pour livrer en nourriture sa future usine d'insectes près d’Amiens

Ce site de fabrication d'ingrédients à base de larve de scarabée Molitor, à la capacité de production record, « consolidera sa position de leader mondial et lui permettra de répondre à la demande de ses nombreux clients à travers le monde ».

ŸnFarm est la plus grande ferme verticale au monde avec une surface de 45 000 m², une hauteur de 36 m et une capacité de production à terme de 200 000 t d’ingrédients par an.
© Ÿnsect

Pour alimenter en son de blé son site de fabrication d’ingrédients à base d’insectes, en cours de construction à Poulainville dans la Somme, Ÿnsect a engagé un partenariat avec les agriculteurs des Hauts-de-France en signant un accord pluriannuel avec Noriap, précise un communiqué en date du 6 mai. Baptisée ŸnFarm, la plus grande ferme verticale au monde d’élevage de larves de scarabée Molitor, d’une superficie de 45 000 m² et d’une hauteur de 36 m, possèdera une capacité de production à terme de 200 000 t d’ingrédients par an, dont 65 000 t de protéines.

Une montée en puissance progressive

Les travaux ont commencé le 17 mars 2020. Les machines seront mises en route à la fin 2021, pour une production d’ingrédients courant 2022. Dans un premier temps, ŸnFarm produira 100 000 t d’ingrédients à base de larve de scarabée Molitor, soit environ 33 000 t de protéines. Les 200 000 t seront atteintes à terme avec l’extension, déjà programmée, de la ferme verticale.

« Il y a une montée en puissance qui correspond à la fois à la création de la population nécessaire pour constituer notre élevage en quantité et en qualité, et une montée en performance de notre outil industriel qui devraient durer environ un an, tout en nous permettant de satisfaire la demande de nos clients », explique Anaïs Maury, la porte-parole d'Ÿnsect. Et d’ajouter : « Au cours des trois premières années d’exploitation, nous devrions saturer l’outil industriel et nous menons donc un projet en parallèle pour agrandir l’usine puisque nous avons la possibilité de doubler notre capacité de production, grâce à notre réserve foncière sur le terrain existant. »

Une contractualisation triennale

Sachant qu’il faut compter entre 1,5 et 2 kg de nourriture pour produire 1 kg de protéines, l’approvisionnement en son de blé de la ferme verticale représente un débouché significatif pour le groupe coopératif Noriap, avec lequel Ÿnsect a signé un accord. « Il s’agit d’un contrat de trois ans, qui ne sera pas renouvelable par tacite reconduction », précise Anaïs Maury.

S’il y a des spécifications sur la matière première agricole propres à l’activité d’ŸnFarm, Ÿnsect met également en place « tous les standards relatifs au secteur agroalimentaire en termes de traçabilité, sécurité sanitaire, cross-contamination... », ajoute la représentante du leader mondial de la production naturelle de protéines d’insectes et d’engrais.

Le prix de la matière première agricole sera calculé sur une « base Matif coté à Euronext », souligne Anaïs Maury. Ce dernier présentera « de très fortes fluctuations » liées à la volatilité du marché à terme.

Trois produits et deux débouchés principaux

Les ingrédients issus des larves de scarabée Molitor sont au nombre de deux, avec un coproduit associé. Ÿnmeal est la marque des protéines pour l’aquaculture et les animaux de compagnie. Il présente des « effets exceptionnels : jusqu’à 35 % de croissance en plus et 40 % de mortalité en moins des poissons d’élevage par rapport à une farine de poisson ; moins de maladies de peaux et d’allergies pour les chats et chiens », insiste la porte-parole d’Ÿnsect. L’autre ingrédient est l’Ÿnoil, une huile utilisable en alimentation animale. Quant à Ÿnfrass, c’est un engrais naturel à base de déjections, utilisable en agriculture biologique, avec des « effets aussi très importants sur le rendement et la biomasse ».

La ferme verticale de Poulainville, près d’Amiens, produira des protéines et des huiles pour l’alimentation des poissons et crustacés carnivores (saumon, bar, dorade, crevette) et le petfood, dans un premier temps. La ferme historique de Dole produira des ingrédients pour l’alimentation humaine, tout comme la ferme d’Ermelo aux Pays-Bas. Pour ce dernier débouché, « les premiers marchés seront ceux des ingrédients techniques (poudre à incorporer) pour l’alimentation santé et sportive. Vous pourrez trouver nos ingrédients dans des barres de céréales, boissons, pâtes, biscuits, par exemple », énumère Anaïs Maury.

« Nous avons déjà plus de 105 M€ de contrats signés, la demande étant très forte sur l’ensemble des secteurs. La durabilité et les propriétés exceptionnelles de nos produits en font des ingrédients premium. Notre ambition est de construire une dizaine de fermes à travers le monde pour répondre à la demande globale », conclut la porte-parole d’Ÿnsect.

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