Volailles : Mieux cerner la pression parasitaire des élevages en plein air
Selon l’Observatoire des helminthes, les volailles élevées en plein air sont fortement contaminées, notamment les poules. Une prise de conscience est nécessaire.
Selon l’Observatoire des helminthes, les volailles élevées en plein air sont fortement contaminées, notamment les poules. Une prise de conscience est nécessaire.
L’Observatoire des helminthes mis en place par l’Itavi et l’Anses en 2019 a confirmé une charge parasitaire élevée : 84 % des 54 lots de poules pondeuses plein air ou bio étudiés étaient porteurs de nématodes. La moitié hébergeait aussi des cestodes. Par ailleurs, il a été noté que 30 % des poulets traités sont porteurs de parasites. Le suivi a été réalisé d’août 2019 à mars 2020 dans 40 élevages de poulets de chair et 54 élevages de poules pondeuses, en plein air ou biologique.
Toutefois, il ne faut pas conclure trop vite : la présence de parasites n’est pas toujours synonyme de problèmes parasitaires. Du niveau d’infestation et de la nature des espèces d’helminthes présentes dépendent la baisse de performance des volailles et l’altération de leur santé.
Anne Christine Lefort (Itavi) a présenté le 23 mars à Valence les résultats de l’observatoire des helminthes qui a été constitué pour mieux connaître la prévalence croissante des vers intestinaux chez les volailles. Les poules élevées en plein air sont davantage touchées parce qu’elles vivent plus longtemps et peuvent être infestées à plusieurs reprises.
Respecter la fréquence des traitements
À l’issue de cette première phase d’étude, il a été convenu d’aller plus loin avec le réseau des 21 laboratoires d’analyses vétérinaires formés à la nouvelle méthode de diagnostic parasitaire. Il s’agissait d’évaluer l’impact des vers sur la production, les facteurs de risques, l’optimisation des programmes de vermifugation, la recherche de solutions alternatives…
L’observatoire a été étoffé pour suivre l’évolution de la pression parasitaire sur quelques élevages, en ciblant les pondeuses plein air et bio. La collecte des données a été réalisée de mai à novembre 2022. Les résultats complets de cette phase de travail devraient être prochainement publiés.
Selon les premières données récoltées et communiquées, on retient que sur les 33 lots suivis durant l’été 2022 (28 en bio et 5 en plein air), 89 % des lots bio ont été traités avec 100 % porteurs de nématodes et 56 % de cestodes. En lots plein air, 100 % étaient traités et 100 % porteurs de nématodes, dont un également porteur de cestodes. Angélique Travel qui coopère avec Anne Christine Lefort insiste sur cette forte prévalence, avec notamment tous les élevages porteurs de nématodes.
La recherche des espèces d’helminthes a permis de détecter Heterakis dans 95 % des élevages, Ascaridia (70 %), Raillietina (40 %) et Capillaria (20 %). Ceci dans des proportions supérieures à ce qui avait été mesuré dans la première phase des travaux.
À l’issue de cette étude, la recommandation d’Angélique Travel est celle-ci : « Le bon suivi des protocoles de prévention recommandés par le vétérinaire et la réalisation de contrôles parasitaires réguliers par analyses sur animaux doivent permettre de prévenir les infestations et d’évaluer le niveau de protection ».