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Un nouveau méga-bâtiment repro Gallus pour Orvia

Aurélie Chauvière frappe fort en s’installant avec un nouveau bâtiment de production d’œufs à couver de poulet construit d’après un modèle éprouvé dans les pays nord européens.

« Les chiens ne font pas des chats », dit-on. Fille d’aviculteurs, Aurélie Chauvière marche dans leurs traces, mais à une grande échelle. À 37 ans, après deux ans de gestation du projet et l’envie de retourner dans l’élevage à l’occasion d’une réorientation professionnelle, elle vient de démarrer un élevage de 20 000 poules reproductrices à Saint-Macaire-en-Mauges (Maine-et-Loire). Elles sont logées dans une salle de 3 000 m2 (28 m de large par 107 m de long, 7 m au faîtage). Rien à voir avec le projet initial. « Je voulais faire de la volaille de chair, puis j’ai opté pour la reproduction après la rencontre d’un conseiller avicole de la chambre d’agriculture. Je voulais m’associer, chacun avec un bâtiment de 1 500 m2, mais j’ai finalement choisi un grand bâtiment », explique Aurélie Chauvière qui a construit son projet avec le service technique du groupe Orvia. « Nous accompagnons le porteur de projet, pour le choix du matériel, pour l’appel d’offres aux entreprises et pour le prévisionnel technico-économique, explique Dominique Terrier, technicien en poule repro, mais pas dans la négociation bancaire. » Après la phase d’apprentissage durant laquelle elle sera secondée, il est prévu qu’Aurélie puisse mener seule ce bâtiment, dans la mesure où l’automatisation est poussée.

Matériel d’élevage éprouvé et validé

Le bâtiment est aménagé comme un 1 500 m2, mais en double. Le matériel approuvé par Orvia permet de maîtriser la ventilation, la distribution de nourriture et la ponte, conditions nécessaires pour que les poules pondent suffisamment et sans incidents. Il est équipé de 160 trappes bilatérales à ouverture guillotine (Tuldelhof-Sodalec) avec quatre lamelles qui permettent d’orienter le flux d’air entrant. En conditions climatiques tempérées, l’extraction au pignon est réalisée par trois ventilateurs (deux de 20 000 m3 et un progressif de 36 000 m3), complétés par douze turbines de 40 000 m2 pour la période chaude. S’ajoute une ligne de sept brasseurs centraux chargés de rabattre l’air chaud du sous-faîtage. Une brumisation basse pression, jugée suffisante en repro, complète le dispositif piloté par la régulation Mégavi Connect.

L’eau est fournie par des lignes de pipettes Lubing placées sur les caillebotis, tandis que les lignes d’alimentation se trouvent sur le sol bétonné partagé en trois zones ; la large zone centrale délimitée par les deux lignes de pondoirs comprend quatre circuits à chaîne (marque VDL) pour les femelles (15 cm d’accès par poule) et une ligne pour les coqs (assiette Roxell) ; les deux parties latérales comprennent deux circuits femelles et une ligne mâle. Pour éviter le tri dans les mangeoires linéaires, l’arrivée de l’aliment par le centre réduit les durées d’acheminement. Toutes ces lignes sont relevables sur tubes à roulements à billes (meilleure longévité que du filin) précise Matavicol, le fournisseur du distributeur Boissinot Élevage. Évidemment, l’aliment sera pesé (trémie Précidos Tuffigo-Rapidex).

Moins d’un million d’euros

La partie ponte comprend deux rangées de nids (Vencomatic), complétés de caillebotis courts (1,7 m de large). La lumière est procurée par huit lignes d’ampoules Agrilamp à induction de 11 ou 8 watts (devant les nids). Enfin une emballeuse à œufs (Prinzen) complète l’équipement. La structure et la maçonnerie ont été réalisées par des entreprises locales (Griffon et Jarry). Avec cet équipement, ce bâtiment peut être conduit à une seule personne, sept jours sur sept pendant 40 semaines. Aurélie sera seule, mais pas isolée. « Nous serons présents pour lui permettre de réussir et la soutenir, en maîtrisant la somme de détails qui font la différence », remarque André Huard, le technicien repro.

Tout compris jusqu’au dernier boulon, l’investissement atteint 980 000 euros pour 3 220 m2, annexes comprises (224 m2), conformément au souhait de ne pas dépasser le million. Il n’y a pas de fosses à fientes, soit une économie de 80 000 euros en maçonnerie. Aurélie a emprunté la quasi-totalité auprès de deux banques (au taux moyen de 1,1 % sur sept et quinze ans). Son prévisionnel prévoit de dégager environ 1500 euros de salaire. « Si ce n’est pas le cas, ce n’est même pas la peine de présenter son dossier aux banques », souligne André Huard. C’est aussi la raison pour laquelle, l’accouveur Orvia accompagnera Aurélie sur le long terme. Un contrat de 15 ans les lie, au terme duquel Aurélie aura touché 25 % de l’investissement sous la forme d’une avance (160 000 euros) qui est complétée par un surplus de rémunération à l’œuf produit correspondant en moyenne à 500 euros par mois (90 000 euros).

Orvia est très impliqué dans le poussin

En développant l’accouvage du poussin parallèlement à l’activité sélection-multiplication des palmipèdes, Orvia n’a pas mis tous ses œufs dans le même panier. En juillet, le groupe a démarré son nouveau couvoir de Saint-Hilaire-du-Loulay, qui devrait éclore un million de poussins par semaine en rythme de croisière. Durant la montée en charge, les poussins proviennent encore de l’ex-couvoir Anjou Accouvage (250 000/sem) et d’accouvage à façon en Côtes-d’Armor. Pour s’approvisionner en OAC, le groupe dispose d’un cheptel de 360 000 reproducteurs sous génétique Aviagen (35 % de Ross 308) placés chez quarante producteurs (sauf 46 000 en propre), tandis que la quasi-totalité des poussinières a été internalisée depuis quelques années.

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