Un bâtiment bien-être à 280 euros le m2
Dans le Morbihan, Yvan Le Callonnec se lance dans le poulet sexé avec un poulailler neuf de 1 800 m2 dont le choix des équipements répond aux attentes de confort de travail et de bien-être animal.
Dans le Morbihan, Yvan Le Callonnec se lance dans le poulet sexé avec un poulailler neuf de 1 800 m2 dont le choix des équipements répond aux attentes de confort de travail et de bien-être animal.
Le bâtiment clair flambant neuf et doté d’équipements de dernière génération dénote quelque peu à côté de son voisin à ventilation statique bientôt quarantenaire… mais toujours fonctionnel. Installé depuis 2012 à Grand-Champ après quelques années d’expérience de salarié, Yvan Le Callonnec y élève seul des dindes en partenariat avec Triskalia. Il exploite aussi 50 hectares de culture. Avec le nouveau 1 800 m2 tout juste sorti de terre, son atelier avicole passe à 3 000 m2. De 24 mètres de large sur 75 mètres de long, il est conçu pour du poulet lourd sexé, « car le marché est porteur et c’est une production qui permet de dégager du revenu, explique l’éleveur. Le choix d’une telle surface a permis d’investir dans un bâtiment performant tout en intégrant les attentes de bien-être animal. » Abattus par LDC, les poulets répondent à un cahier des charges comprenant l’éclairage naturel et le sol bétonné pour mieux maîtriser les pododermatites. « L’emplacement d’un rail de perchage est déjà prévu », liste Jean-Marc Le Trionnaire, responsable technique chair de Triskalia.
Une ventilation adaptée aux grandes largeurs
Conçu par BCM Constructions avec 60 mm d’isolant, le bâtiment dispose d’entrées d’air bilatérales et d’une extraction haute par huit cheminées dont quatre progressives, complétées par huit turbines en pignon, le tout sous concept Tuffigo-Rapidex. La ventilation tient compte du taux de CO2, mesuré par une sonde. Insérés sur les deux longs pans en dessous des trappes, les bandeaux lumineux sont équipés d’un volet extérieur. L’éclairage est complété par quatre lignes de néons à leds de l’installateur Simatel, dont les deux centraux pourront être abaissés grâce à des treuils électriques. Les lignes de vie sont également sur relevage électrique, soit 17 au total : huit lignes de pipettes et sept de mangeoires Twist’Joss « choisies pour leur lavage sans démontage », précise l’éleveur. Le chauffage provient de trois générateurs extérieurs à combustion indirecte CBX de 80 kW de Systel. Le CO2 et l’eau issus de la combustion du gaz sont rejetés à l’extérieur et non pas dans le poulailler, avec un effet positif sur la gestion de l’hygrométrie. « Chaque kilo de gaz brulé produit 1,8 litre d’eau », rappelle Cédric Hamon de Systel. « L’air chaud est soufflé sans vitesse d’air. La température d’ambiance est plus homogène », ajoute-t-il.
Des aménagements pour le confort
Le sol béton entièrement isolé est équipé de trois sondes de température, pour aider l’éleveur à mieux maîtriser la mise en chauffe.
Autre spécificité, le local d’entrée de 50 m2 comprend un sas trois zones avec brosse à chaussures mécanique (Josse) et une salle sanitaire (douche, toilette) avec une fenêtre vers la salle d’élevage. « Des équipements relativement peu coûteux mais qui apportent du confort au quotidien. » L’éleveur qui s’est chargé de la maîtrise d’ouvrage a investi 520 600 euros soit 281 euros/m2 et 241 euros/m2 en intégrant les aides État/région et de Triskalia.
Organisée cet été, la porte ouverte avait pour objectif de faire découvrir de nouvelles techniques et susciter de nouveaux projets d’investissement pour répondre aux besoins de renouvellement du parc. La coopérative compte 600 000 m2 de surface en chair (section chair de Triskalia + UKL), dont 200 000 m2 en poulet (sexé, export, rustique JA), 300 000 m2 en dinde, 100 000 m2 en canard de Barbarie et 450 000 canards mulards.