Se restructurer en Bretagne avec un bâtiment de 2 400 m2
Producteurs de poulets lourds à Bignan, dans le Morbihan, Serge et Pascal Loric ont organisé une porte ouverte en décembre dans leur nouveau bâtiment de 2 400 m², conçu pour un confort de travail maximal.
Producteurs de poulets lourds à Bignan, dans le Morbihan, Serge et Pascal Loric ont organisé une porte ouverte en décembre dans leur nouveau bâtiment de 2 400 m², conçu pour un confort de travail maximal.
Comment restructurer son outil de travail de 6 400 m2 et augmenter la production (1) sans travailler plus ? C’est la question que se posaient Pascal et Serge Loric, éleveurs à Bignan dans le Morbihan. Installés respectivement en 1996 et 1998, ils abordent les quinze dernières années de leur carrière avec le souci de tenir leur outil à jour, autant pour leur confort de travail que dans la perspective d’une transmission. Il y a un an et demi, l’avenir d’un de leurs six bâtiments, un 1 000 m² ancien et situé à trois kilomètres de l’exploitation, est sur la sellette. Logiquement, émerge le projet de le remplacer par un plus grand au siège du Gaec du Point de vue. Après demande de transfert des droits à produire, la décision est prise de construire un 2 400 m², en 24 mètres de large. Polyvalent, ce bâtiment peut accueillir des poulets ou des dindes.
Simplicité et confort de travail avant tout
« Quand on construit un bâtiment de cette taille, on n’a pas le droit à l’erreur, dit Pascal Loric. Par exemple, la ventilation doit être étudiée pour ne laisser aucune zone de côté. Tout défaut d’ambiance entraîne en effet des retombées techniques et économiques importantes." Ce qui a été visé, c’est avant tout la simplicité et le confort de travail : un sol en béton surfacé, un plafond plat en mousse polyuréthane facile à nettoyer, une ventilation haute renforcée par des turbines progressives au pignon (Skov), qui interviennent en fin de lot. Le chauffage (Systel) est assuré par des canons à gaz extérieurs (pas d’émissions gazeuses intérieures). Les barrières de séparation sont motorisées et la totalité du relevage des mangeoires (Le Roy) et des pipettes (Lubing) est électrique. Enfin, une caméra permet de surveiller la totalité du bâtiment (C-Lines). "On a parfois travaillé sur ce qui semble être des détails, explique Serge, mais si cela facilite un geste ou évite de le répéter tous les jours, c’est énorme." Mis en service le 8 août dernier, le bâtiment a déjà accueilli deux lots et il apparaît que le temps de travail y est équivalent à celui qui était nécessaire dans l’ancien bâtiment de 1 000 m².
Le coût de construction représente presque 300 € le m². Un peu élevé, essentiellement à cause du terrassement qui s’est révélé plus compliqué que les sondages ne le laissaient prévoir. "Le terrassement représente le poste le plus lourd et le plus imprévisible, précise Jean-Marc Le Trionnaire, responsable technique chez Triskalia. Le coût peut aller d’un rapport de 1 à 6. »
Le positionnement du bâtiment a quant à lui été raisonné non seulement pour le confort de travail et des animaux, mais aussi pour l’installation de 680 m² de cellules photovoltaïques. Avec ses 98 kW, le Gaec du Point de vue s’offre ainsi une deuxième installation et développe la production d’électricité parallèlement à ses activités d’élevage.
Triskalia accompagne à tous les niveaux
Triskalia a développé un accompagnement administratif, technique et financier tout au long de la carrière des éleveurs. Pour un bâtiment neuf et pour les rénovations, actuellement nombreuses, les conseillers organisent le suivi de l’élaboration technique et la concertation entre les partenaires, et aident au montage administratif. Les aides directes vont de 10 à 50 € par m², codifiées selon la production et le projet (construction ou rénovation). La coopérative peut prêter, mais le fait rarement (taux bancaires plus avantageux). Elle n’intervient qu’à la marge, en cas de refus de la banque. Triskalia compte un parc de 600 000 m2 avec la moitié des éleveurs ayant plus de 50 ans (un tiers a plus de 55 ans). Le besoin de renouvellement et de modernisation est énorme. Depuis deux ou trois ans, le groupement note un regain des installations. Le groupement accompagne aussi la fin de carrière (trouver un repreneur, estimer la valeur, vérifier la faisabilité de la reprise). Il organise un « tutorat » des jeunes – futurs éleveurs ou récemment installés — avec des collègues expérimentés du même secteur.