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« Repailler en manuel les bâtiments canard, c’est gérable » 

Sébastien Diaz est éleveur et gaveur à Bédeille (64). Lors de la dernière épizootie, il a élevé un lot entier à l’abri, avec de bons résultats.

Installé en 1997 dans une commune sans autre élevage de canards, classée hors ZRP et hors ZRD, Sébastien Diaz engraisse dans une salle de 1 200 places. Non autarcique, il élève aussi des canards avec trois bâtiments, construits dès son installation pour démarrer 4 000 canards toutes les neuf semaines. En 2016, il est passé à 4 500 animaux en bande unique, puis il a agrandi deux bâtiments en 2017.

« J’ai investi environ 25 000 € pour allonger les deux bâtiments de transfert (à 365 m2 et 315 m2) ainsi que l’alimentation automatique et installer des filets. Je peux assurer la mise à l’abri avec une densité de 4,5 canards par m2 dans les trois bâtiments occupés. Ma rentabilité n’est pas trop impactée car j’ai pu augmenter la capacité de 10 %, jusqu’à 5 000 canards. »

 

 

 

Les canetons sont démarrés à 12,5 canetons/m2 dans un statique à rideaux de type Louisiane de 400 m2, qui d’ordinaire reste vide à partir de 5 semaines. Ils sont ensuite passés sur deux parcours ayant deux autres statiques Louisiane.

L’hiver dernier, il a élevé une bande complète avec mise à l’abri, son secteur ayant basculé en abattage préventif quinze jours après leur départ. « Ça s’est plutôt bien passé. J’ai paillé manuellement, en moyenne tous les deux jours, sans aucun curage intermédiaire. Le sol en terre battue absorbe bien l’humidité. J’ajoutais quotidiennement des bouchons de paille sous les pipettes. Un paillage me prend au maximum deux heures à chaque fois. C’est tout à fait supportable. »

Épointage obligatoire en claustration

Pour améliorer la ventilation de sa poussinière, Sébastien Diaz ouvrait les portes d’un pignon protégé des intrusions par un filet. Ses deux autres bâtiments sont habillés de bac acier du côté ouest exposé aux intempéries et fermés par des filets des trois autres côtés. « La ventilation était donc optimale partout. »

 

 

 

Depuis peu, à partir de l’âge de cinq semaines il teste la coupure d’abreuvement entre minuit et six heures, de manière à éviter les pertes ou fuites d’eau. « Vu qu’ils ne boivent pas ou peu la nuit, les canards n’en souffrent pas, d’autant qu’ils peuvent sortir. Je le ferai aussi en période de mise à l’abri obligatoire. J’acidifierai car j’ai eu un problème de colibacille en milieu de bande. »

Jusqu’alors, Sébastien Diaz avait pris l’habitude de ne pas épointer ses animaux. « En élevage constamment claustré, j’ai connu un épisode de picage. Pour détourner leur attention, je les ai laissés se nourrir plus longtemps, ce qui s’est traduit par une consommation qui est restée stable alors qu’elle aurait dû décroître. »

Finalement, le seul surcoût occasionné aura été la paille et les bouchons pour environ 0,36 euro par canard, hors main-d’œuvre. « Je n’ai pas noté d’écarts importants sur les résultats techniques. Peut-être 0,5 à 1 % de mortalité en plus liée au picage… mais c’est le lot avec lequel j’ai fait la meilleure marge en gavage. »

Résultats du lot mis à l’abri

En élevage : 3 % de mortalité (2 à 2,5 % normalement en extérieur), 4 kg de poids moyen, 16,5 kg d’aliment consommés par canard, avec 4,5 kg de paille par canard

En gavage : 1 % de mortalité (avec les saisies), 3,055 kg de poids carcasse et 550 g de foie

 

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