Aller au contenu principal

Pour Matthieu Galland, « incorporer du blé entier allait de soi »

Ancien producteur de poulets frais Doux dans les Ardennes, Matthieu Galland a fait le saut de l’incorporation avec les Belges, sans regret.

Avec Doux, on gagnait correctement et cela nous convenait », explique Matthieu Galland qui a dû chercher un autre débouché après le dépôt de 2012. Il s’est tourné vers la Belgique. « Avec l’épisode Doux, on n’a pas investi tout de suite, mais le prix relativement élevé de l’aliment complet nous y a incités. »

La motivation a été avant tout économique. « Quand on travaille avec les Belges, il vaut mieux appliquer leurs méthodes pour faire du résultat. Pour le fournisseur d’aliment, transporter et manipuler en moyenne 27 % de volume en moins améliore l’efficience de l’usine et se ressent forcément sur le prix de l’aliment concentré. »

Après deux lots sans être équipé, l’éleveur a investi 40 000 euros dans une centrale regroupant tous ses silos, une cellule de blé avec bac de réception, la pesée et les divers élévateurs et conduits. « J’aurais pu y mettre moins (10 000 à 15 000 euros par bâtiment), mais je voulais du confort de travail. Nous l’avons amorti en quatre ans. » Sachant qu’il détenait 3 000 m2 et produisait environ 6,5 lots de poulets de 42 jours à l’année.

Le programme d’incorporation est assez simple : par palier avant 25 jours (5 % la seconde semaine, 15 % ensuite), puis progressif avec + 1 % par jour (à partir de 25 % à J25), pour terminer à 40 % à 40 jours, 41 % à 41 jours… « Le taux peut être modulé, par exemple s’il y a du gaspillage, mais c’est toujours à la baisse. Je n’ai pas eu la tentation de diluer le complémentaire. Je ne suis pas nutritionniste. »

Chacun joue le jeu de l’autre

L’éleveur ardennais produit 600 tonnes de blé par an qu’il valorise presque totalement sur ses poulets, selon le cours du jour. L’an dernier, il a obtenu une marge poussin-aliment (blé compris) d’environ 9 euros du mètre carré, correcte dans le contexte régional et largement suffisante pour rémunérer la main-d’œuvre sur un outil amorti.

Depuis quelques semaines, l’élevage de Matthieu a été agrandi de deux poulaillers de 2 200 m2, ce qui a conduit à construire une nouvelle centrale d’alimentation. « C’est mieux que deux systèmes séparés. Nous aurons un bien meilleur confort de travail avec ce hangar. Ici c’est un peu du luxe, mais il n’y aura qu’une personne à temps plein sur tout le site de 7 400 m2. »

L’incorporation a aussi des contreparties : plus de temps en manutention, des alarmes qui se déclenchent et des pannes. L’installation a coûté environ 100 000 euros qu’il espère amortir en cinq ans. Elle recevra 3 000 t de complémentaire et 1 200 t de blé dont il lui faudra acheter la moitié à la coopérative, moyennant un léger surcoût (stockage, marge). « Je ne vais pas jouer à l’acheteur. Cela ne changera pas grand-chose à ma rentabilité, car je me l’achetais presque à ce prix. L’avantage c’est qu’il aura été nettoyé. »

Quant au risque lié à la qualité du blé de ferme (mycotoxines, taux de protéines…), l’éleveur fait confiance au fabricant. « Selon les années, il tient compte des variations de qualité quand il formule le complémentaire. » Au final estime Matthieu Galland, « pour que chacun soit gagnant, il faut que chacun joue le jeu de l’autre. Et si on y gagne tous, alors autant le faire. »

Les plus lus

<em class="placeholder">Stève et Lydie Barreaud ont investi près de 150 000 euros pour loger 800 poules bio.</em>
Un poulailler mobile pour le confort des poules et de l'éleveur

Éleveurs de poules pondeuses à Port-d’Envaux, en Charente-Maritime, Lydie et Stève Barreaud ont récemment investi dans deux…

<em class="placeholder">Le travail en volière nécessite des compétences spécifiques, d’ordre animalière, technique mais aussi mécaniques pour les réparations.</em>
La volière a modifié le travail des producteurs d’œufs

L’élevage de poules pondeuses en volière est plus technique, physique et chronophage qu’en cage. Une enquête auprès d’éleveurs…

<em class="placeholder">Devant l&#039;un des bâtiments rénovés, Guillaume d’Hueppe à gauche, avec Florian Le Normand, de l’installateur TSE Hors-sol, Simon Hévin, de Tuffigo-Rapidex et ...</em>
Un site de trois poulaillers rénovés à l’identique en poulet lourd

Les poulaillers de Guillaume d'Hueppe, éleveur de poulet lourd sexés, ont été rénovés avec des équipements visant la…

<em class="placeholder">Guillaume d’Hueppe dans l’un des poulaillers refaits à neuf : « Mon objectif est d’avoir le même niveau de vie que lorsque j’étais salarié. »</em>
« Je m’installe en poulet lourd avec un site rénové et performant à 280 euros le mètre carré »

Guillaume d’Hueppe a repris un élevage de volailles reproductrices pour le transformer en poulet de chair. Son projet a été…

<em class="placeholder">Chantal Lepage et Ludovic Perrin, associés de la SCEA La ville es archers avec Alexandre (à gauche) en cours d’installation : « Nos poulaillers avec jardin d’hiver ...</em>
« Nos dindes mieux valorisées grâce à notre poulailler avec jardin d’hiver »

Les bâtiments de dindes de la famille Lepage ont été rénovés avec l’ajout d’un jardin d’hiver et de fenêtres pour produire des…

<em class="placeholder">Les intervenants extérieurs de l’Earl de la Petite Lande disposent maintenant d’un bâtiment dédié à leur confort qui sécurise mieux le sanitaire de l’exploitation.</em>
Un bâtiment d’accueil 100 % confort pour le personnel avicole

Depuis plus d’un an, le personnel intervenant chez Sabrina et David Le Navéaux dispose d’un accueil tout confort. Les éleveurs…

Publicité
Titre
je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Volailles
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Volailles
Newsletter COT’Hebdo Volailles (tendances et cotations de la semaine)