MG2Mix teste des produits alternatifs contre la coccidiose
La firme services conforte son expertise par des essais réalisés dans ses outils expérimentaux. Elle a développé un modèle pour tester des solutions alternatives aux coccidiostatiques chimiques.
La firme services conforte son expertise par des essais réalisés dans ses outils expérimentaux. Elle a développé un modèle pour tester des solutions alternatives aux coccidiostatiques chimiques.
En 2015, MG2Mix avait mis au point un protocole pour reproduire expérimentalement les entérites non spécifiques avec l’objectif de tester l’efficacité d’additifs alternatifs en conditions challengées. C’est dans cette même optique qu’elle vient de développer un modèle de reproduction de la coccidiose en poulet de chair. Il a été présenté par Anaëlle Faouën, de MG2Mix, lors d’une journée technique en janvier dernier. « Il existe une large gamme de solutions alternatives et leur efficacité sur les coccidioses est variable, avec des résultats parfois contradictoires. » Elles sont régulièrement utilisées dans les productions à croissance lente mais pas en standard. L’ambition de la firme services est donc de mesurer l’efficacité et les éventuelles synergies d’additifs alternatifs aux anticoccidiens ionophores et chimiques en poulet de chair, avec un outil fiable et répétable. Pour construire son modèle, elle s’est appuyée sur l’expertise du service parasitologie de l’Anses Ploufragan. La difficulté étant de déterminer les espèces d’Eimeria et la quantité d’oocystes à inoculer pour atteindre l’effet dose au-delà duquel on observe des signes cliniques. « La présence de parasites à l’autopsie ou dans les fientes n’est pas un critère suffisant de diagnostic de coccidiose », a rappelé Jean-Michel Répérant. « Il est nécessaire d’avoir des modèles maîtrisés d’infection coccidienne pour évaluer correctement les solutions alternatives. Sinon on évalue seulement leur innocuité sur l’animal mais pas leur efficacité sur les coccidies. »
Un modèle fiable et répétable
Les essais challengés coccidioses sont réalisés dans la station MG2Mix de Domalain (35). La salle d’élevage divisée en parcs au sol en béton, proche des conditions du terrain, est séparée en deux zones bien délimitées : une zone contaminée et l’autre non contaminée. Le protocole de contamination consiste à distribuer par l’eau de boisson une solution contenant des oocystes d’acervulina et de tenella à 10 jours d’âge « pour avoir un pic d’infestation cinq jours après et avec une dose suffisante pour impacter les performances. » Au cours de deux essais successifs, la pertinence du modèle d’infestation a été validée par l’augmentation de la quantité d’oocystes excrétés et du score lésionnel, une baisse du poids vif vers 20 jours (-9 % et -5 %) et une dégradation de l’indice de consommation au même âge (-2,3 %). « Trois indicateurs nécessaires pour démontrer l’apparition d’une coccidiose. » Deux séries d’additifs alternatifs ont été testés dans ces conditions (tanins, huiles essentielles, acides organiques…) mais aucun ne s’est pour l’instant démarqué de façon significative. « Nous allons poursuivre ce travail de screening pour mettre en évidence des alternatives efficaces pour améliorer la santé intestinale des poulets de chair. »
Photo en attente MG2Mix ?
Une ligne de fabrication sans anticoccidien
En 2017, la firme services a commercialisé 28 500 tonnes de prémix, dont 60 % en volaille, 20 % en porc et 20 % en bovin. Cela représente près de 3.8 millions de tonnes d’aliment reconstitué destiné au marché national ainsi qu’à l’export. L’usine basée à Chateaubourg (35) sera dotée dans le courant de l’année de deux lignes de production, dont une blanche sans anticoccidien. « Cela permet de répondre à la montée des exigences sur les risques de contamination croisée, en particulier pour les cahiers des charges Label rouge. L’intérêt de cette seconde ligne est aussi de donner davantage de souplesse à un outil qui arrivait à saturation », précise Denis Chevalier, responsable volaille. Autre nouveauté, MG2Mix disposera en 2018 d’une station expérimentale poule pondeuse à Domagné (35), en plus des outils canard sur un second site et poulet de chair à Domalain (35) et dont le dispositif expérimental vient d’être agrandi.