Quel est le poids de la filière volailles de Maïsadour ?
Paul Le Bars - Notre filière plumes (volailles, palmipèdes, aliment, transformation…) pèse 560 millions de chiffre d’affaires, ce qui en fait le troisième groupe volailler français (deuxième rang en volailles label rouge). L’amont s’appuie sur 1 000 éleveurs dont 496 adhérents de Maïsadour. 29 millions de volailles sont produites et commercialisées, dont 10 millions en standard.
En volailles de chair, Fermiers du Sud-Ouest (FSO) réalise 210 millions de chiffre d’affaires, emploie 772 salariés et appartient à 100 % à Maïsadour, comme Fermiers Landais, l’une des trois sociétés filles. Fermiers du Gers est détenue à 50,5 % par Maïsadour et à 49,5 % par Volailles de Gascogne (Vivadour, Euralis et Terres du Sud) tandis que Fermiers du Périgord appartient à 60 % à Maïsadour et 35 % à Terres du Sud et des coopératives locales. Les coopératives actionnaires sont les apporteurs historiques de vif.
En quoi consiste votre feuille de route 2026 ?
P. L. B.- C’est la feuille de transformation du Pôle volailles, de l’amont jusqu’à la commercialisation, en passant par le bien-être au travail de nos collaborateurs. Côté amont, nous recherchons des éleveurs pour renouveler 20 % des élevages d’ici cinq ans. Notre capacité de production doit rester en phase avec nos outils industriels. Nous voulons valoriser le savoir-faire et l’image de nos produits de qualité et locaux, avec une production localisée dans le quart sud-ouest. Nous allons dynamiser la production en Périgord pour répartir nos zones d’élevage et diminuer le risque influenza.
Sur quoi misez-vous pour mener cette transformation ?
P. L. B.- Nous visons une croissance mesurée de 20 % de notre chiffre d’affaires d’ici 2026, en répondant avec agilité aux demandes spécifiques. Par exemple, développer des produits élaborés à partir de poulets label rouge, un segment peu développé.
Nous misons sur nos points forts : rester leader national avec Marie Hot chez les bouchers-charcutiers traiteurs et rôtisseurs, leader en GMS régionales au sud d’une ligne Bordeaux-Lyon avec nos IGP (Gers, Landes, Périgord), St Sever en label rouge et notre Poulet d’Ici, né, élevé et abattu en Nouvelle-Aquitaine et Occitanie.
Avec St Sever, nous visons un positionnement national, dont le Bassin parisien et la région Rhône-Alpes. L’export, aujourd’hui 10 % des volumes de FSO et 20 % de ceux de Fermiers Landais, sera renforcé. Un poulet label rouge sur deux exporté depuis la France vient de notre groupe. Actuellement, 50 % de la consommation française est fournie par l’importation, un territoire à reconquérir. Enfin, nous irons sur les marchés de la RHD et des ventes directes (aux industriels et en e-commerce).
Quel est l’avenir de la filière volailles ?
P. L. B.- La filière volailles de chair a besoin d’être dynamisée car malgré quelques turbulences, la consommation continuera à croître. Nous avons un rôle majeur à jouer car notre offre Poulet d’Ici répond aux attentes des consommateurs (prix, origine locale).
Après 15 millions d’euros pour Fermiers du Gers-Condom, prévoyez-vous d’autres travaux ?
P. L. B.- Condom est dédié aux volailles conventionnelles d’entrée de gamme, le Poulet d’Ici, nourri sans OGM à partir de céréales et soja locaux et destinés à une zone de chalandise Grand Sud. Cet investissement redonne de la performance industrielle avec un nouvel atelier de découpe sur 3 500 mètres carrés, une automatisation accentuée et une amélioration des conditions de travail. La capacité du site passe à 250 000 poulets par semaine, la découpe représentant 85 à 90 % des volumes.
En 2022, Saramon a bénéficié d’un million d’euros pour améliorer les flux produits. Enfin, d’ici 2026, nous investirons 1,5 million d’euros par site (cinq) pour pratiquer l’électronarcose sous atmosphère modifiée.