Marché de l'œuf : Des opportunités à saisir pour la filière française
À condition d’améliorer son efficacité à l’industrie, la France est bien placée pour capter le marché allemand.
À condition d’améliorer son efficacité à l’industrie, la France est bien placée pour capter le marché allemand.
Entre la grippe aviaire, l’inflation et la guerre en Ukraine, la filière œuf française a dû faire face à une année 2022 très mouvementée. Malgré un contexte économique qui reste difficile, 2023 devrait être bien plus optimiste au niveau du marché européen, avec des opportunités à saisir pour la France, selon l’analyse de Nan-Dirk Mulder, de Rabobank.
« Avec la hausse générale des coûts de production, l’œuf reste la protéine la moins chère, ce qui va favoriser sa consommation. » L’économiste table sur une augmentation de 350 000 tonnes d’œufs consommés en Europe entre 2021 et 2027, soit une croissance annuelle supérieure à celle de 1,1 % observée durant les quatre années précédant la crise Covid.
L’Allemagne change de stratégie
À plus long terme, les évolutions réglementaires européennes en termes d’environnement et de bien-être vont impacter la production et les échanges entre États membres. La France pourrait tirer son épingle du jeu, notamment pour capter le marché allemand, plus gros importateur « d’œuf industrie ». « L’interdiction de l’élimination des poussins mâles depuis 2022 pousse l’Allemagne à changer sa stratégie d’approvisionnement. » Son principal fournisseur, les Pays-Bas, n’a pas légiféré sur ce sujet. « D’autre part, la production néerlandaise devrait baisser de 20-25 % entre 2022 et 2023, à cause de la réglementation sur les nitrates. »
Cela ouvre une opportunité pour la Pologne, l’Espagne et surtout pour la France, qui a aussi mis fin à l’élimination des mâles et dont la part des œufs alternatifs est plus importante. « Cela dépendra aussi de la stratégie de développement de l’industrie de l’œuf française pour améliorer sa compétitivité prix. » Les données de Rabobank montrent un coût de production français en 2021, plus faible qu’en Espagne mais plus élevé que celui des Pays Bas ou de la Pologne.