L’Itavi étudie la dynamique des poux rouges
L’efficacité de pièges à poux
a été testée pour évaluer le niveau d'infestation d'un bâtiment et définir le moment opportun pour traiter.
de poux a été décelée à l’aide
de tubes à eau
ou de rubans adhésifs repliés.
Évaluer la population de poux dans un élevage de pondeuses est difficile. Ceux que l’on voit correspondent à la partie visible d’un iceberg. Celle « immergée » est peu accessible lors des traitements par pulvérisation.
Depuis 2012, Lise Roy, experte en acarologie de l’école vétérinaire de Lyon (VetAgro Sup) et l’Itavi ont démarré une étude sur la dynamique des populations de poux rouges (1). L’objectif est de mieux comprendre leur évolution à l'échelle du bâtiment et d’aider à détecter les moments clés pour traiter. L’utilisation d’un piège à eau (tube en plastique contenant de l’eau) semble la plus efficace pour déceler leur présence (le pou étant attiré par l’eau). Elle est néanmoins difficile à appliquer en élevage car elle nécessite une filtration et un comptage avec une loupe binoculaire. La pose de morceaux de rubans adhésifs (ceux utilisés pour la peinture) est plus facile à mettre en œuvre. « En hébergeant les poux de retour de repas, ce piège passif mesure essentiellement l’activité alimentaire », a précisé Geoffrey Chiron, de l’institut technique, à l’occasion de la journée Pondeuses du 5 décembre.
Concentrés dans les endroits où les poules restent immobiles
Il a présenté les principaux enseignements des suivis réalisés dans deux élevages en cage et un au sol. Tout d’abord, ils confirment que les populations de poux sont concentrées dans les endroits où les poules restent immobiles longtemps : près des perchoirs et des grattoirs en cage, près des perchoirs et dans le nid au sol. « Fainéant, le pou se déplace peu de lui-même. Sur le plan horizontal, il se dissémine à travers les bâtiments sol par l’intermédiaire de son hôte au moment du repas de sang. » Une disparité dans la distribution sur le plan vertical (entre les cages du bas et du haut) a été également constatée mais pour le moment aucune règle n’a pu être établie.
Une infestation en l’espace de quelques semaines
La population de poux passe très rapidement de la phase de latence à la phase d’infestation maximale. Cette transition est réalisée en quelques semaines. Cependant, la période de latence qui la précède peut être très longue et dépasser les trois mois selon les élevages. Dans tous les cas, le moment de l’accélération reste difficile à déterminer. Les travaux de l’Itavi se concentrent aujourd’hui sur la détermination d’un seuil de contamination à l’aide des pièges Scotch-peinture pour réaliser les traitements appropriés au bon moment : suffisamment tôt pour être efficaces et pas trop souvent (limitation des résistances et des coûts de traitement et protection de l’environnement).
(1) Financée par la région Rhône-Alpes et le CNPO.