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[Covid-19] L’interprofession du foie gras va communiquer pour relancer la demande

L’interprofession du foie gras prépare des outils de communication pour stimuler la reprise de la consommation qu’elle entrevoit plutôt progressive.

Qu’ils commercialisent en circuit court, dans la grande distribution ou la restauration, tous les metteurs en marché du foie gras et des produits dérivés du canard ont subi au moins un de ces trois chocs : fermeture des restaurants, fermeture de deux tiers des marchés de plein air, arrêt des exportations consécutif aux perturbations logistiques. « En définitive, tout le monde souffre, mais pas à la même hauteur. Les metteurs en marché les plus impactés sont les producteurs vendant en circuit court, constate Michel Fruchet, le président de l’interprofession (Cifog). Selon le Cifog, ce sont 60 à 70 % des débouchés qui se sont fermés et le recul moyen des ventes est d’environ 30 %, tous produits et acteurs confondus. Et pour les ventes de Pâques en GMS, le Covid-19 n’a fait qu’accentuer la mauvaise tendance de 2019 (recul de 10 %). « Nous reculons de 25 % en volume par rapport à l’an dernier qui déjà avait fait moins 24 % par rapport à 2018 », rapporte Marie-Pierre Pé, la déléguée générale du Cifog. Mais, elle souligne que les GMS ont quand même joué le jeu. Même si certaines ont diminué les commandes ou simplifié la gamme, 80 % des précommandes ont été confirmées.

Une baisse drastique et rapide de la production

Un premier ajustement radical au marché a eu lieu dès l’annonce du confinement pour éviter de stocker ou de transformer des foies crus programmés pour la restauration. Les entreprises ont réduit les mises en place de 25 à 35 %. Entre mi-mars et fin avril, près de 600 000 canetons ont ainsi été décommandés auprès des couvoirs. Se sont ajoutés 150 000 canards prêts à gaver (Pag) abattus pour la viande et le vieillissement de Pag pour lisser les volumes de foie. De janvier à fin mai, les mises en place nationales auront reculé de 11 % (1,5 million de canetons de moins). Les professionnels avaient anticipé une baisse annuelle de 8 % pour 2020, compte tenu de la mauvaise fin de saison. « À partir de juin, les prévisions seront encore en baisse, analyse Michel Fruchet, et elles dépendront de la manière dont nous sortirons de ce confinement. »

Un rebond à vitesse variable

En attendant la reprise, les stocks s’accumulent. À fin juin, le stock total devrait avoisiner les 22 000 t (dont 3 700 t de conserves). « Comme les autres filières viandes, nous allons demander à bénéficier de l’aide au stockage prévue à l’article 219 de l’OCM, l’Organisation commune de marché. » Michel Fruchet estime que la vitesse de reprise variera selon les acteurs en fonction de la réouverture progressive de leurs débouchés. Sans concurrent en restauration, le foie gras devrait rapidement reprendre. En revanche, l’incertitude est plus grande pour la viande. En 2019, le Cifog avait beaucoup communiqué sur le magret pour revenir à des stocks quasi normaux en fin d’année. Faudra-t-il renouveler l’opération ?

Trois vagues de communication

Pour le Cifog, il est impératif de redynamiser les ventes le plus vite possible, avec un plan en trois étapes. Dans l’immédiat, l’interprofession a incité les enseignes a proposé du confit pour les ventes en Drive, tout comme leur a été faite une offre festive pour les dimanches passés en confinement. Dès le mois de mai, une campagne de communication est prévue sur les réseaux sociaux pour le magret. Cet été, ce sera la mise en avant de la gamme estivale, dont le plan média reste à finaliser. La troisième vague aura lieu à l’automne dans les GMS avec le lancement du concept « Comptoir foie gras magret confit ». Ce comptoir sera déployé sous la forme de bacs ou de présentoirs réfrigérés verticaux aux couleurs et logos de la filière. « C’est une nouveauté et nous comptons énormément sur son impact », insiste Michel Fruchet. Cette action promotionnelle post-Covid sera aussi accompagnée d’une campagne radio sur le confit.

D’autres pistes en réflexion

En dehors d’actions de relance de la demande, l’interprofession réfléchit à la maîtrise de l’offre. En concertation avec la fédération européenne Euro foie gras qui regroupe les pays producteurs, le Cifog envisage de demander d’agir sur la régulation de la production européenne, conformément à l’article 222 de l’OCM. En cas de situation exceptionnelle, cette disposition permet à une interprofession d’ajuster l’offre à la demande. « Cela n’a de sens qu’au niveau européen, estime le président du cifog, sinon c’est laisser la porte grande ouverte aux importations. » Les éleveurs ne sont pas oubliés. « Nous nous interrogeons sur la piste du dispositif d’indemnisation sanitaire du fonds de mutualisation sanitaire et environnemental (FMSE) », avance Marie-Pierre Pé. Ce dispositif cofinancé par les agriculteurs permet de lever 4 € pour 1 € cotisé. Normalement, le FMSE permet de prendre en compte des pertes de production dans le cadre d’une maladie à déclaration obligatoire ou d’évènement environnemental. Serait-il possible d’élargir son champ d’application à une situation sanitaire exceptionnelle ?

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