Les haies chauffent les poulets bio au Gaec Beaulieu
Le Gaec Beaulieu s’est converti à l’agriculture bio, à l’occasion de l’installation de Florian Chaignon. Pour plus de cohérence, les nouveaux bâtiments avicoles ont des dalles chauffées au bois de l’exploitation.
Le Gaec Beaulieu s’est converti à l’agriculture bio, à l’occasion de l’installation de Florian Chaignon. Pour plus de cohérence, les nouveaux bâtiments avicoles ont des dalles chauffées au bois de l’exploitation.
Depuis septembre 2020, le Gaec Beaulieu élève des volailles bio dans le cadre de la filière longue Bodin, une filiale de Galliance. « Nous sommes situés sur une zone de captage, expliquent Florian Chaignon et ses parents Françoise et Jean-Pierre, qui exploitent 250 hectares de cultures et trois bâtiments de volailles à Échiré (79). À l’installation de Florian, nous avons voulu un projet à long terme pour protéger la nappe phréatique et répondre aux attentes des consommateurs et de la société. Nous avons donc choisi de passer toute l’exploitation en bio. »
Des poulets chauffés par les pattes
Les poulaillers existants étant en fin de vie, trois nouveaux bâtiments de 480 m² avec parcours ont été construits en 2020. « Nous voulions des volailles qui sortent, mais aussi des bâtiments performants. » Leur originalité est qu’ils sont équipés de dalles chauffées avec du bois de l’exploitation, sans radiants d’appoint.
Les planchers chauffés au bois local étant innovants en volaille, une étude de faisabilité a été réalisée par le Centre des énergies renouvelables (Crer), l’association régionale qui accompagne les projets d’énergies renouvelables.
Moins de litière à épandre et évacuer
En l’absence de références sur ce mode de chauffage pour les poulets bio, les éleveurs gèrent pour l’instant les bâtiments de façon intuitive. « Les consignes sont réglées 30 °C à la mise en place et à 17 °C à la sortie des volailles quarante jours plus tard. Les volets d’entrée d’air disposent d’une ouverture cyclique, puis un programme adapte l’ouverture selon l’hygrométrie. Nous modifions les paramètres selon la météo. »
Bâtiments ouverts 24 heures sur 24
Sur les deux premiers lots de poulets et le lot de dindes, le Gaec s’est toujours situé dans les résultats du premier tiers des élevages Bodin et sa rentabilité correspond pour l’instant aux objectifs.
« Le Crer va suivre les indices de consommation et chiffrer les économies d’aliment, paille et chauffage, précisent les éleveurs. Nous réfléchissons aussi à utiliser les planchers pour rafraîchir les bâtiments, en faisant circuler de l’eau froide. »
Pour rester en cohérence avec leur engagement bio et pour favoriser le bien-être animal, les bâtiments sont ouverts jour et nuit. Les parcours clôturés ont été électrifié contre les prédateurs. En revanche, les systèmes intérieurs antiperchage ne sont pas électrifiés. Enfin, des arbres et des haies ont été implantés.
9 000 euros d’économie annuelle
L’étude du Centre des énergies renouvelables chiffre à plus de 9 000 euros les économies générées par les planchers chauffants : 6 500 euros pour le chauffage par rapport à du gaz, 1 100 euros de paille en moins et 1 800 euros de prime d’assurance.
L’investissement total (hors photovoltaïque) s’est élevé à 446 500 € avec les bâtiments et les parcours (310 euros par mètre carré). Coté chauffage, 174 000 euros ont été investis dans la chaudière de 150 kW, le silo de stockage couvert de 180 mètres carrés, le réseau hydraulique enterré et les trois planchers.
Le Gaec a perçu 222 900 euros d’aides : 84 400 euros de Terrena et de Bodin, 76 000 euros du PCAE et 62 500 euros d’aide Innovation chauffage de la région Nouvelle-Aquitaine.
« Un système à étudier » selon Véronique Piton Dregoire - responsable production
« Par rapport aux radiants, un chauffage au bois implique 40 % de litière en moins au démarrage, moins de litière à évacuer et épandre et une meilleure ambiance, puisqu’il n’y a pas de production d’eau par combustion et pas de risque d’intoxication au monoxyde de carbone. Le confort des animaux est amélioré. Le nettoyage est facilité. Et comme le risque d’incendie est diminué, l’assurance est réduite d’environ 1 500 euros par an. Au bout de quatorze ans, le coût global en investissement et fonctionnement est équivalent au système gaz, en comptant l’aide du Conseil régional. Il ne faut toutefois pas l’installer pour un seul bâtiment. Et il faut un accompagnement financier. »