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Les dindes de Jean-Paul Madec aiment le miscanthus

Convaincu par le miscanthus, Jean-Paul Madec a planté 12 hectares pour ses 3 750 m2 de bâtiments consacrés à l’élevage des dindes.

Entre Quimper et Audierne poussent 12 hectares de miscanthus planté en 2015 et 2016. À raison de 20 tonnes de rendement espéré en rythme de croisière, cela devrait suffire amplement pour les quatre poulaillers, abritant exclusivement des dindes. Chez Jean-Paul Madec, éleveur depuis trente ans, cette matière a déjà commencé à remplacer le copeau acheté pour le démarrage, qui est complété par la paille d’orge de l’exploitation (32 ha broyés au champ et stockés en vrac). « Avant de me décider, j’ai réalisé plusieurs essais avec du produit fourni localement », rapporte l’éleveur. Sa motivation est avant tout technique. L’éleveur est très exigeant sur la propreté et la tenue des pattes, gage de santé et de performances. Chez lui, le rechargement avec une pailleuse Méca-Pulse (Dussau) se compte en dizaines d’heures par lot, voire en plus de cent. « Je n’attends pas que le problème de litière arrive. J’ai mes critères d’alerte (qualité d’ambiance, odeur, aspects visuels, comportements…) qui me poussent à repailler aussi souvent que nécessaire, et ponctuellement (lignes d’abreuvoirs et de mangeoires). »

Une litière qui roule sous les pattes

Sa paille de miscanthus se présente sous forme de morceaux presque carrés d’environ un centimètre. Quand on en serre une poignée, elle pique la peau, mais les oiseaux, même jeunes, s’en accommodent très bien. Selon Jean-Paul Madec, cette « dureté » aurait l’avantage de nettoyer les pattes sans les blesser. Mais, ce qui a vraiment séduit l’éleveur, « c’est son comportement mécanique », avec la fluidité du mélange miscanthus-fientes. « Cette litière est très facile à travailler pour l’éleveur et surtout pour les dindes. À la différence des autres matières, elle reste aérée et ne se plaque pas, ni ne se colmate. » Le miscanthus peut générer de la poussière à sa récolte et lors des manipulations (stockage, reprise pour confection de la litière, rechargement). Mais une fois épandue, aucune émission de poussière n’est constatée. Par ailleurs, sa capacité d’absorption est excellente (à peu près 3 fois celle de la paille). « Il a une capacité nettement supérieure à la paille et au copeau, d’où davantage d’eau piégée. De plus, le miscanthus passe très bien dans la pailleuse. » Au final, l’éleveur recharge moins souvent.

Autonomie et économie circulaire

Pour Jean-Paul Madec, le miscanthus a l’avantage d’être une matière prête à l’emploi dès sa récolte, à condition d’être sec le jour de l’ensilage, d’être broyé de manière homogène, et d’être sans impuretés. « J’ai acheté du miscanthus chez plusieurs fournisseurs. Tous ne se valent pas. » Il estime plus judicieux de le produire, d’autant que les coûts de transport sont élevés (masse volumique d’environ 100-120 kg/m3). La plantation s’inscrit aussi dans une démarche de durabilité : réduction des fertilisants, diminution du bilan carbone, recyclage des effluents compostés à la ferme… Au plan économique, les charges concernent principalement l’implantation (2000 €/ha de plants + la prestation amortis sur 20 ans) et la récolte annuelle (environ 200 €/ha). Jean-Paul Madec n’a pas fait le calcul détaillé, mais il est sûr d’être gagnant. « Je vais perdre un peu sur les céréales non produites, gagner sur l’achat du copeau (200 €/t) et surtout gagner plusieurs euros par m2 et par an sur les marges d’élevage. »

Un système de production cohérent

Chez Jean-Paul Madec, le miscanthus s’inscrit dans une démarche de confort des dindes développée depuis plus de dix ans. Pour optimiser le démarrage, depuis 2006 l'éleveur n’utilise que ses deux plus récents bâtiments statiques mieux isolés. Mais la double densité (17 à 20 jusqu’à 4 semaines) impose une litière impeccable (copeau obligatoire) et une très bonne ambiance. En 2009, il s’est équipé de deux grands échangeurs de chaleurs Aggro Supply dans les deux poussinières. « Le changement d’ambiance a été radical. J’ai dynamisé la phase démarrage. » Et l’élevage consomme peu de propane (1,35 kg/m2/an sur 6 ans). « Donner beaucoup de confort aux dindes m’a aussi permis de réduire la température d’ambiance et de mieux les oxygéner. » En 2010, il a investi dans une distributrice pneumatique extérieure aux poulaillers et soufflant la litière. « En dinde plus qu’en poulet, l’investissement humain compte plus que l’effet bâtiment. »

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