Le groupe volailler LDC candidat au rachat de Ronsard
Le groupe Eureden a entamé des négociations exclusives pour la vente de ses actifs industriels avicoles Ronsard au groupe LDC, leader du marché de la volaille de chair.
Le groupe Eureden a entamé des négociations exclusives pour la vente de ses actifs industriels avicoles Ronsard au groupe LDC, leader du marché de la volaille de chair.
Lors de la conférence de présentation des résultats annuels de LDC du mercredi 27 mai, le PDG du groupe Denis Lambert, a confirmé les rumeurs de rachat de Ronsard, numéro 4 français, qui rencontre des difficultés. Son propriétaire, le groupe coopératif Eureden né de la fusion de Triskalia et de d’Aucy, a préféré le français au néerlandais Plukon. Dans un communiqué commun LDC-Eureden-Région Bretagne diffusé un peu plus tard, il est précisé que « le groupe Eureden souhaite confier ses activités de transformations de volailles à un tiers dont c’est le cœur de métier. » Les trois partenaires se félicitent de ce projet structurant pour la filière en Bretagne et en France, et qui préservera l’emploi.
Pour l’instant, rien n’est signé, insiste le volailler sarthois, et rien ne préjuge d’une issue favorable. Cette opération est soumise à la consultation des représentants du personnel (sans doute la semaine prochaine), d’un audit des sites (sans doute courant juin), de la signature d’un accord entre les deux parties et au final de l’aval de l’Autorité de la concurrence. Elle pourrait tiquer sur le fait que LDC occupe 40% des parts du marché français de la volaille. Le bouclage de la procédure ne devrait pas intervenir avant la fin de l’année 2020.
Six sites sont concernés : deux en Bretagne avec le siège à Bignan et ses trois usines (abattage/découpe, préparation cru, élaborés cuits) et au Faouët (abattage de dinde à façon), un dans l’Eure, un dans les Landes et deux en Bresse. L’ensemble réalise 160 millions d’euros de chiffre d’affaires avec 775 salariés et 700 éleveurs fournisseurs, aussi bien en volailles du quotidien que de qualité.
Refonte totale du site amiral de Bignan
Denis Lambert a précisé que les actifs seraient repris et non les dettes. En contrepartie, LDC s’engage à souscrire un contrat d’approvisionnement avec les éleveurs d’Eureden et à reprendre tout le personnel. De plus, le site amiral situé à Bignan (Morbihan) serait modernisé. L’abattoir de poulets serait remplacé en 2023 par un nouvel outil destiné à reconquérir le marché français des produits utilisés par l’industrie de la transformation agroalimentaire. Ce qui aurait l’avantage de conserver le personnel morbihannais déjà formé. Il serait calqué sur le schéma industriel des trois sites existants en Bretagne. Dans un premier temps, il aurait une capacité de 400 000 poulets lourds par semaine, pouvant ensuite doubler. A date, l’abattoir de Bignan fait moins de 250 000 poulets par semaine. Quant aux deux usines de préparation de produits crus (saucisses, brochettes, paupiettes...), de surgelés et cuits (poulets et découpes fumés, rôtis, abats confits...), elles seraient l’objet d’une modernisation pour augmenter les volumes. Les deux sites bretons seront rattachés à Société bretonne de volailles (SBV), la filiale régionale de LDC. Les sites des autres régions, plutôt tournés vers les productions sous signes de qualité, viendraient renforcer les offres régionales de LDC.
Abattoir Châteaulin 2 « non prioritaire »
Si le rachat des actifs Ronsard aboutit, LDC reverra sa politique d’investissements en Bretagne. Le projet d’abattoir de Châteaulin n’est plus jugé prioritaire. Pour rappel, la construction de cet abattoir avait été décidée en 2018, lors du rachat des actifs de Doux avec le saoudien Al Munajem qui a repris l’abattoir Doux de Châteaulin rebaptisé Poultry France. L’investissement prévu était de 55 millions d’euros, avec une aide de la région Bretagne de 15 millions d’euros. Dans un climat d’incertitude sur les débouchés du poulet exporté au Moyen Orient, il s’agissait de sécuriser le potentiel de production des éleveurs du Finistère en les faisant évoluer vers une production destinée au marché français. Or, ceux-ci ont continué à approvisionner Poultry France et le marché export a mieux tenu que prévu. En deux ans, le contexte a beaucoup changé et la nécessité d’un abattoir finistérien semble moins prioritaire. Pourtant tout espoir n’est pas perdu, car le groupe LDC n’a pas annoncé l’abandon du projet, mais sa suspension. La région Bretagne qui se satisfait de l’issue positive pour Bignan, a confirmé qu’elle maintenait son accord de principe de participation au financement de l’abattoir de Châteaulin. En revanche, la concrétisation attendra encore quelques années.