Le pidolate de calcium améliore la qualité de la viande du poulet
Des essais nutritionnels font apparaître l’intérêt de l’ajout de pidolate de calcium dans l'alimentation du poulet pour réduire des défauts de qualité de la viande, rapporte Dietaxion.
Des essais nutritionnels font apparaître l’intérêt de l’ajout de pidolate de calcium dans l'alimentation du poulet pour réduire des défauts de qualité de la viande, rapporte Dietaxion.
Connu pour son action de renforcement de la résistance des os et des coquilles, le pidolate de calcium joue également un rôle améliorateur sur la qualité de la viande. C’est ce que rappelle le fournisseur français Dietaxion qui détient un brevet européen (en pondeuse et volaille de chair) sur cet ingrédient fabriqué à partir du glutamate de la betterave.
Une première étude de 2019, faite au Brésil (Université fédérale de Lavras) sur des poulets Cobb 500 de 42 jours, a montré que le syndrome de wooden breast – littéralement « muscle en bois » – pouvait diminuer de 17 % avec du pidolate et de 8 % si la formulation nutritionnelle est abaissée en énergie (-150 kcal/kg en croissance finition) et en protéines brutes (-1,1 %). Le taux de wooden breast sur les poulets était de 53 % avec l‘aliment témoin. La tendreté était aussi améliorée (moindre résistance au cisaillement).
Le syndrome du wooden breast est une myopathie du filet (muscle pectoralis major) décrite depuis 2014. Elle toucherait 30 à 50 % des poulets lourds de plus de 4,2 kilos à 8 semaines.
Ce constat fait, les promoteurs du pidolate avancent deux hypothèses à vérifier. Entrant dans la chaîne de fabrication d’un acide aminé (l’arginine) lui-même à l’origine d’un vasodilatateur (l’oxyde nitrique), le pidolate faciliterait l’oxygénation des muscles et l’évacuation de déchets métaboliques. L’autre hypothèse est que le pidolate agit sur l’allongement du squelette, ce qui changerait le rapport largeur/longueur du filet. Or un muscle compact est plus sensible au wooden breast.
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Réduire aussi le carbonate de calcium
En revanche, l’inconvénient du pidolate est d’augmenter le prix de l’aliment (de moins de dix euros par tonne sur les trois semaines de distribution), ce qui a conduit Dietaxion à rechercher des compensations dans la formulation de manière à rester à prix constant, voire moindre.
Sa proposition est basée sur la réduction simultanée des niveaux de calcium et de phosphore de la ration. Ces deux minéraux sont « liés », car il est nécessaire de respecter un rapport Ca sur P de 2 environ. Par ailleurs, trop de carbonate de calcium inhibe les phytases (enzymes) qui ne peuvent plus libérer assez de phosphore phytique.
Des études menées en Argentine (2019) et en Espagne (2020) montrent que l’utilisation de pidolate dans des formules avec phytase (750 FTU/kg ou 1000 FTU/Kg) et avec des taux de phosphore et de calcium diminués de 20 %, améliore la résistance et l’élasticité osseuses. L’ingrédient a permis aux oiseaux de mieux utiliser le Ca et le P ingérés en moindre quantité. De plus, le poids vif et l’indice de consommation ne sont pas dégradés. Le coût de revient alimentaire du poulet est amélioré en utilisant simultanément le pidolate et une phytase.
Formuler à coût constant
Cette nouvelle approche aura-t-elle l’oreille des formulateurs français d’aliments des poulets ? Dietaxion l’espère, d’autant qu’il a réalisé une simulation. Avec une baisse de 15 à 20 % du niveau de Ca et de P, le prix moyen de l’aliment baisserait de 2,9 euros par tonne (242,1 euros versus 245 euros) sur toute la période d’élevage, sachant que le pidolate est distribué jusqu’à 21 jours.
Ce n’est que 1,2 centime par poulet, mais Mickaël Pezot de Dietaxion, estime qu’il faudrait adopter une approche globale en considérant d’autres impacts comme la baisse des rejets de phosphore et la plus-value sur la viande. Avec une baisse de Ca-P limitée à 5-10 %, il arrive au même coût d’aliment.
Un renforcement structurel bien connu
L’intérêt du pidolate de calcium a été démontré depuis longtemps sur les problèmes de locomotion, sur l’amélioration de la croissance et sur la résistance du squelette et de la coquille. Le squelette est mieux développé grâce à un meilleur dépôt minéral du calcium et à l’amélioration de la trame protéique (collagène) de l’os. Des essais réalisés pour Dietaxion en France et en Europe entre 2010 et 2018 ont montré que l’incorporation du pidolate accroît non seulement la longueur (+7 %), mais également la résistance de l’os (+14 %) et son poids (+9 %) avec une teneur en calcium osseux supérieure (+4 %).