Le bien-être animal au cœur de la "Solution alterbiotique"
La démarche "solution alterbiotique" du réseau Cristal accompagne les éleveurs et leurs filières, afin de prendre en compte les attentes sociétales tout en préservant la rentabilité économique.
La démarche "solution alterbiotique" du réseau Cristal accompagne les éleveurs et leurs filières, afin de prendre en compte les attentes sociétales tout en préservant la rentabilité économique.
À l’origine de la "solution alterbiotique" proposée par les vétérinaires du réseau Cristal il y a l’utilisation mieux raisonnée des traitements antibiotiques pour prévenir et guérir les pathologies des animaux de rente, mais pas que. Faire de l’alterbiotique, c’est surtout faire évoluer ses pratiques en élevage. La méthode repose sur trois piliers incontournables : maîtriser et réduire les antibiotiques, mettre en place les mesures techniques nécessaires au respect du bien-être animal et assurer la performance économique avec un objectif fixé.
Lors de la rencontre annuelle du réseau Cristal avec la filière des volailles label rouge et bio, un point a été fait sur quatre dossiers alterbiotiques en cours. Ils concernent un groupe d’éleveurs de canards de Barbarie pour maîtriser l’antibiothérapie et améliorer leur marge ; un élevage et un abattoir de pigeonneaux à la recherche d’une différenciation vers la haute qualité ; l’intégration, le transport et la commercialisation de poulets et pintades en apportant des garanties sur le bien-être animal et la médication ; enfin le chaponnage avec l’arrêt de l’antibiothérapie d’accompagnement.
Lire aussi : L'évolution du rôle du vétérinaire en débat autour d'Emeraude
Analyse rétrospective et retours d’expériences
À travers tous ces exemples, le vétérinaire Jérôme Durand met en avant que cette approche globale permet une meilleure prise en compte des problématiques infectieuses. Tous les incidents sanitaires sont réexaminés a posteriori avec un retour d’expérience et des échanges avec les éleveurs pour en faire une analyse critique très précise.
L’usage de l’antibiothérapie devient une non-conformité au cahier des charges et elle est prise en compte ainsi par le dispositif d’assurance qualité avec fiche de signalement, traçabilité et analyse, mise en place d’actions correctives. Les lots avec antibiothérapie ne sont pas pénalisés et les éleveurs conservent leurs marges.
Cette approche par retour d’expérience et « non punitive » a permis de stopper l’antibiothérapie chez 80 à 100 % des éleveurs de volaille de chair et chapons d’une organisation. De manière globale, Jérôme Durand observe que « la démarche alterbiotique se traduit par une baisse du coût de l’antibiothérapie mais aussi des produits alternatifs utilisés, car les solutions apportées sont techniques ».