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L’abattoir Galliance d’Ancenis au top de la protection animale

Opérationnel depuis l’automne 2022, le nouvel abattoir de Galliance consacré aux poulets non conventionnels (label rouge, bio, volailles festives) a été conçu avec des ONG militant pour le bien-être animal.

Bridage des poulets bio préalablement calibrés. 40 % des poulets sont commercialisés en entier.
Bridage des poulets bio préalablement calibrés. 40 % des poulets sont commercialisés en entier.
© Galliance

« Un outil de cette taille, il s’en fait un tous les quinze ans en France et il servira pour les quarante prochaines années, expliquait mi-avril Dominique Grasset, président de Galliance et éleveur, lors de l’inauguration du site poulets différenciés à Ancenis avec les élus. Ce sont plus de 600 exploitations familiales, dans un rayon de 100 km, qui fourniront les volailles. Ici, on travaille sur du temps long, on pourra mieux passer les crises avec cet outil qu’avec l’ancien. »

Pour le moment, à cause de la grippe aviaire printanière, la montée en puissance du nouvel abattoir Galliance de la coopérative Terrena a été perturbée par manque de poulets. Néanmoins, il devrait atteindre la capacité et les performances attendues au second semestre, a indiqué Arnaud Poupart Lafage, le directeur général de Galliance,

Concertation avec des ONG Welfaristes

Dédié à ces produits et aux volailles festives, cet abattoir a une capacité de traitement de 550 000 unités par semaine quand l’ancien affichait 400 000. L’investissement de près de 45 millions d’euros (dont 5,6 millions d’euros de subventions France Relance, FranceAgriMer, région des Pays de la Loire) est aussi plus spacieux avec 18 000 m² couverts au lieu de 8 000 m².

Mise en barquette des filets robotisée, en poids fixe ou nombre de pièces selon la demande.
Mise en barquette des filets robotisée, en poids fixe ou nombre de pièces selon la demande. © Galliance
La coopérative a sollicité des ONG Welfaristes comme l’OABA, pour valider des technologies répondant au bien-être animal et anticiper des référentiels de bien-être animal, notamment celui de l’European Chicken Commitment. Les salariés ont aussi été sollicités pour rendre les postes de travail plus ergonomiques et diminuer les troubles musculosquelettiques

La première amélioration bien-être animal se déploie sur le quai d’attente qui est mieux ventilé et tempéré. Une lumière bleue réduit le niveau de stress. Le bâchage microperforé des camions facilite la circulation de l’air l’été et protège du froid l’hiver. S’ajoute un haut niveau de biosécurité. Chaque camion est désinfecté avant de ressortir du site et une désinfection embarquée peut être activée à l’élevage par le chauffeur. Autre détail qui compte, les caisses de transport ont des coins arrondis pour améliorer le confort.

Déjà bien connue, mais pas systématisée, l’anesthésie au gaz consiste à faire transiter les poulets six minutes dans un tunnel sous atmosphère contrôlée afin de remplacer l’électrocution. Le poulet est endormi de manière moins stressante. « Les volailles n’ont plus du tout de points rouges qui sont la marque d’un stress », précise Dorig Le Floch, directeur du site.

Des innovations à tous niveaux

La haute performance s’incarne par le recours à la robotisation. De l’accrochage à la mise en barquette, la volaille n’est touchée que deux fois.

Le process d’abattage et de découpe est passé de 24 heures à 6 heures, dont 4 pour l’abattage-ressuage. Le gain de temps se fait lors du ressuyage entièrement en ligne. « On a amélioré notre compétitivité, on est plus performant dans le traitement de la matière avec une plus belle qualité possible, a souligné Arnaud Poupart-Lafarge. Grâce à une meilleure productivité, on peut générer plus de flux ; on est capable de livrer plus rapidement ; on est capable de réagir à une commande qui tombe à 8 h. »

La robotisation de la découpe des filets permet un dépilement et une mise en barquette un gain de productivité très notable. Chaque filet est pesé et le robot sait rassembler les filets correspondant au poids fixe ciblé. Il sait aussi faire du poids variable (nombre de pièces déterminé). Pour l’instant 40 % des poulets restent entiers, ce qui correspond aux attentes du marché bio et label rouge.

Toutes espèces confondues, les filières différenciées pèsent lourd dans le portefeuille de Galliance : 8 % du chiffre d’affaires en bio avec la filiale Bodin (130 éleveurs), 10 % en label rouge (280 éleveurs), et 20 % avec la marque transversale La Nouvelle agriculture de Terrena. À Ancenis, la marque LNA pèse 50 % de l’activité.

Un marché bio crispé

Malgré les difficultés du marché du bio, Galliance poursuit sur cette voie, en qualité de leader. Olivier Touzalin, directeur marketing, relativise : « le Covid avait gonflé les ventes bio. Il faut les comparer avec 2019 et on n’est pas très loin de ces chiffres. Il y a bien un trou d’air dû à l’inflation mais on doit garder de l’ambition sur ces parts de marché ».

La vraie inquiétude se situe au niveau des installations. Selon Dominique Grasset « peu d’éleveurs arrêteront à cause de la grippe aviaire, certainement ceux plus proches de la retraite. La difficulté concerne le recrutement de nouveaux éleveurs. Les promotions en formation avicole ne sont pas très fournies ».

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