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La France interdit l’importation des viandes nourries aux antibiotiques «facteurs de croissance»

Devançant la réglementation européenne, la France interdira à partir du 23 avril l’importation et la mise en marché des viandes issues d’animaux ayant reçu des antibiotiques visant à favoriser leur croissance ou leur rendement.

Barquette de poulet dans un hypermarché de Kiev. Il est probable qu'une partie des poulets élevés en Ukraine reçoivent des facteurs de croissance, mais le principal fournisseur s'adaptera à la règlementation européenne pas encore opérationnelle
© P. Le Douarin

L’arrêté paru au Journal officiel de ce 22 février instaure l’interdiction de l’importation et de la mise en vente de produits à base des viandes issus d’animaux ayant reçu des antibiotiques facteurs de croissance. Cette mesure concerne uniquement les viandes en provenance des Pays tiers, puisque cette pratique est interdite dans l’UE depuis 2006.

Administrés en dehors de toute pathologie et durant toute la vie de l'animal, les antibiotiques améliorent les performances des animaux. En revanche, cette pratique peut se traduire par des phénomènes d’antibiorésistance de la part des bactéries colonisant les animaux traités.

Cette mesure s’ajoute à l’obligation d’étiquetage de l’origine, obligatoire à partir du 1er mars pour toutes les viandes crues commercialisées en France.

Anticipation de la réglementation européenne

Cet arrêté national a été pris en attendant l’entrée en vigueur de l’article 118 du règlement de l’Union européenne sur les médicaments vétérinaires, lui-même appliqué depuis le 28 janvier. Mais plusieurs actes juridiques à finaliser retardent l’application de cet article, notamment les modalités de contrôle sanitaire.

Un délai de deux mois est accordé pour que les opérateurs ou aux metteurs en marché de viandes puissent adapter leurs procédures. En effet, il revient aux professionnels de « mettre en œuvre les moyens de maitrise du risque d’introduction » indique un communiqué du ministère de l’agriculture et notamment de recueillir les attestations de conformité.

Réagissant à cette publication, Yann Nedelec, directeur de l’interprofession volaille (Anvol) considère que « cette décision va dans le bon sens, mais c’est une première étape. En effet, elle fait reposer la responsabilité des contrôles sur les entreprises. La seconde étape serait de contrôler aux frontières et d’auditer dans les pays fournisseurs. »

En pratique, la portée de cette interdiction française risque d'être assez faible, car l’immense majorité des viandes de volailles des pays tiers arrivant en France et originaires transitent d’abord par les ports de la Mer du Nord (Belgique et Pays Bas). C'est pourquoi les responsables professionnels attendent l'entrée en vigueur de cet article 118.

Avec près d’un million de tonnes de viandes de volaille importées dans l’UE, le secteur avicole européen sera le plus concerné par cette mesure. De plus, il est difficile d'en prédire l'impact réel, faute de données officielles sur la part des importations recevant ces facteurs de croissance.

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