« Je ne compte pas mes heures au démarrage de mes poules en volière »
Adrien Hervault et son père Patrick passent beaucoup de temps dans leurs volières durant les premières semaines, très attentifs à la consommation d’aliment et à éviter la ponte au sol.
Adrien Hervault et son père Patrick passent beaucoup de temps dans leurs volières durant les premières semaines, très attentifs à la consommation d’aliment et à éviter la ponte au sol.
À la SCEA du Bois Jagut dans le Morbihan, chaque démarrage nécessite un « gros » mois de travail intense pour bien éduquer les poules pondeuses à leur nouvel environnement. « Mais ce temps investi en début de lot est largement compensé par la suite », souligne Adrien Hervault, en phase d’installation sur l’exploitation de ses parents Martine et Patrick Hervault. Ils exploitent deux sites de production d’œufs ; l’un à Mauron avec deux bâtiments de poules plein air de 28 000 et 22 000 places avec volière, rénovés en 2016 ; le second à Néant sur Yvel, avec un bâtiment transformé en 2018 en une volière de 70 000 places avec jardin d’hiver (code 2 +). Distants d’une dizaine de kilomètres, les deux sites sont démarrés en décalé pour lisser les pics de travail.
Bien caler les quantités d’aliment
Sur le site de Mauron, les poules de génétique Lohman pour l’un d’un bâtiment et Novogen pour l’autre, arrivées ensemble à 18 semaines, ont aujourd’hui 22 semaines. Leur taux de ponte atteint déjà 95 %. Le nombre d’œufs pondus au sol ne dépasse pas 150 œufs pour 50 000 poules. Des résultats dans la lignée des lots précédents, qui sont le fruit d’une surveillance accrue des éleveurs pendant les 4 à 6 premières semaines. « On passe toute la journée dans la salle d’élevage », confirme Adrien. La première semaine sert à caler les horaires de distribution de l’aliment en fonction de la consommation. « Je commande manuellement la distribution (deux repas au départ à 12 heures de lumière pour arriver à 4 ou 5 repas à 16 heures de lumière) et je teste différentes quantités d’aliment pour voir celle qui convient le mieux. L’objectif est que les poules ne fassent pas de tri et vident la mangeoire en consommant bien les fines particules. » La distribution est automatisée à partir de la 3e semaine.
Ne pas oublier le séchage des fientes au sol
Le jour de l’arrivée des poules, les grilles en bas de la volière sont abaissées et cela pendant 3 à 4 semaines pour empêcher les poules d’aller sous la structure. La clôture électrique sur les côtés est mise en tension dès le premier jour et arrêtée une fois le lot bien démarré. « On a enlevé celle située à l’intérieur de la structure du fait du risque de panique et d’étouffement. Le premier soir, on ne cherche pas spécialement à percher les poules car on se focalise sur l’épandage de chaux au niveau des allées pour assécher le sol et commencer à constituer une litière. » Cette opération est réalisée chaque soir pendant une semaine (après l’extinction). Pour le prochain lot, l’éleveur a prévu d’utiliser du bouchon de paille. « C’est un matériau plus coûteux, mais il peut être épandu de façon plus localisée et en journée. Il nécessite moins de protections pour la personne qui épand. »
Deux fois plus présent au démarrage
Pendant les 4 à 6 premières semaines, les éleveurs circulent très régulièrement au milieu des poules pour les brasser et pour retirer au plus vite les œufs pondus au sol.
La phase de travail la plus intense concerne surtout les trois premières semaines avec une présence dans la salle de 7h à 10h, de 14 à 16 h puis en soirée pour le perchage, à raison d’une personne par bâtiment. Une fois le lot bien éduqué, le temps de surveillance quotidien passe à 3 heures environ.
Une extinction progressive de l’éclairage
Concernant le programme lumineux, la durée d’éclairage est fixée à 12 h par jour à l’arrivée et passe à 13h en début de ponte. Elle augmente progressivement avec la prise de poids des poules pour arriver à 16h en pleine ponte. La luminosité est à 100 % puis diminue à partir de 24 semaines, voire plus tôt selon le comportement des poules. L’allumage est rapide (sur un pas de temps de 5 minutes) tandis que l’extinction est très progressive. Le dessous de la structure est éteint à 20 h. À partir de 21 heures, l’extinction se fait sur trois quarts d’heure en commençant par les couloirs, puis chacun des trois étages de la volière.