Groupama, aiguillon de la prévention des incendies de poulaillers
Faute d’une réglementation complète, la mutuelle d’assurance Groupama a été leader pour faire évoluer à la source le niveau de prévention du risque d’incendie.
Faute d’une réglementation complète, la mutuelle d’assurance Groupama a été leader pour faire évoluer à la source le niveau de prévention du risque d’incendie.
« Dans les années quatre-vingt-dix, il y avait vingt-cinq poulaillers qui brûlaient chaque année en Bretagne, se remémore André Paugam préventeur chez Groupama Loire Bretagne. Aujourd’hui, la fréquence d’incendie est tombée à une quinzaine chaque année. » Même si la défaillance du chauffage reste encore la cause majoritaire, « nous avons fait bouger les lignes en travaillant sur le chauffage et sur les isolants."
Agir sur le chauffage à trois niveaux
Sur le chauffage, la démarche de l’assureur s’est faite en plusieurs étapes. « On ne pouvait plus assurer des élevages avec des radiants à flamme nue alimentés par des tuyaux souples, comme dans une cuisine domestique. » Élaboré en 1991 avec l’Association française du gaz et le bureau de normalisation du gaz, le « guide des règles d’installation et d’utilisation du chauffage au gaz en élevage » est devenu une référence que tout installateur se doit de connaître. La cinquième version est sortie en 2019.
Après la sécurisation de l’installation fixe et des raccordements souples, est venue celle des appareils de chauffage à la fin des années 90. « Avec l’expert du gaz FL Formation, nous avons créé un cahier des charges vis-à-vis du risque incendie et du risque monoxyde de carbone. Depuis, le tri des fournisseurs s’est fait, d’autant qu’existent maintenant quelques normes CE spécifiques (radiants, générateurs d’air chaud…). »
Enfin, en 2007 Groupama a lancé une charte nationale destinée aux installateurs et 24 sont agréés « charte qualité gaz en élevage » , que Groupama diffuse sur demande. Presque tous sont situés dans le Grand Ouest et spécialisés en bâtiments avicoles. Ces entreprises peuvent réaliser dans ce cadre des contrôles d’installations au gaz au minimum tous les trois ans, ce qui entraîne pour l’éleveur assuré chez Groupama une réduction de 5 % sur sa cotisation d’assurance. Il en est de même pour les contrôles électriques périodiques.
Isolant de classe D au minimum
En bâtiment avicole, l’extrême inflammabilité des isolants est un élément aggravant le sinistre. « Entre 1995 et 1998, nous avons testé de nombreux isolants et clairement démontré qu’un panneau à base de mousse polyuréthanne (PUR) pouvait s’embraser en quelques secondes. » Depuis 2004, les isolants sont classés en sept catégories « Euroclasse feu », allant de A incombustible (laine de roche) jusqu’à F très combustible (mousse PUR non évaluée). « Depuis 2000, Groupama n’assure plus les nouveaux clients ayant des isolants E ou F. » Si la plupart des bâtiments des années 1990 à 2000 en étaient équipés, les constructeurs proposent maintenant du C ou D à base de mousse PIR, d’un prix plus accessible que les A et B dont le comportement au feu n’a plus rien à voir avec celui des anciens produits. Par ailleurs, Groupama préconise des cloisons coupe-feu pour éviter la propagation du feu entre des locaux communicants ou à partir d’un local technique.
Que contient le guide chauffage
Un référentiel technique détaillé pour tous les éléments du circuit, de la cuve jusqu’à l’appareil de chauffage (règles de position, de montage…);
Des conseils pratiques (réception matériel, mise en service, entretien).
La sécurité du chauffage au quotidien
Un éleveur acteur de sa sécurité :
- Entretient le matériel de chauffage : enlèvement et nettoyage après chaque lot, vérification du bon fonctionnement avant le redémarrage et durant le lot (thermocouples, filtre, grilles accroche flamme, raccords, chambres de combustion) ;
- Contrôle l’étanchéité du circuit avant chaque lot (remplir le circuit de gaz, couper l’alimentation et voir sur le manomètre si la pression baisse sans faire fonctionner le chauffage).