Grippe aviaire : les éleveurs fermiers veulent être pris en compte
A l’occasion d’une rencontre à la préfecture de Nantes, les éleveurs de volailles fermières ont exposé les difficultés spécifiques qu’ils rencontrent et les pistes qu’ils envisagent pour la reprise.
A l’occasion d’une rencontre à la préfecture de Nantes, les éleveurs de volailles fermières ont exposé les difficultés spécifiques qu’ils rencontrent et les pistes qu’ils envisagent pour la reprise.
Comme ailleurs en France, une centaine d’éleveurs de volailles fermières et de consommateurs des Pays de la Loire et des Deux-Sèvres se sont rassemblés le 13 avril devant la préfecture à l’appel de la Confédération paysanne, de la Coordination agrobiologique des Pays de la Loire et du collectif Sauve qui Poule 44.
Un dépeuplement qui laisse interrogatif
Une délégation a été reçue par le cabinet du préfet, le responsable de la Draaf et la DDPP. Les éleveurs ont exprimé leurs interrogations sur la nécessité d’un dépeuplement massif et les conditions de la reprise. «Nous avons été écoutés, relate Gérard Macé, du collectif Sauve qui Poule.
"On nous a dit que la priorité est le dépeuplement, qui aurait dû finir le 15 avril mais se terminera plutôt en fin de mois et sera suivi d’au moins un mois de vide. Bien qu’ils soient tous déclarés, certains petits éleveurs des zones concernées ne sont pas répertoriés par la DDPP, ce qui retarde le dépeuplement. Il a été demandé que ces élevages se signalent aux services de l’état.»
Des indemnisations à venir sélectives
La délégation a aussi parlé des indemnisations sanitaires, qui se passent plutôt bien, mais avec des «trous dans la raquette» pour l’avenir. «Les éleveurs en zone indemne qui ne pourront recevoir de poussins ne seront pas indemnisés pour les pertes de non-production », signale Gérard Macé.
Les éleveurs ont également parlé de la désorganisation des outils d’abattage des filières courtes. A l’abattoir de la Cuma du Champ du Coq (44) situé en zone indemne, la moitié des 30 adhérents sont en zone de surveillance. Ils ne pouvaient plus abattre leurs animaux sains dans l’outil et obligés d’aller en Vendée contaminée. L’abattage est désormais autorisé, sous certaines conditions. En revanche, l’abattoir fonctionnera à demi-charge cet été car les éleveurs de la zone réglementée ne pourront pas recevoir de poussins.
La délégation a aussi évoqué le coût des tests avant abattage, beaucoup plus fréquents en circuit court et coûteux par rapport au nombre de volailles. Si le département de la Vendée a annoncé le 8 avril un soutien de 100 000 € pour leur prise en charge (160 € HT pour 20 prélèvements trachéaux et limite de 480 € HT pour 60), les éleveurs des autres départements n’ont encore aucune information à ce sujet.
Enfin, les éleveurs ont exprimé leur inquiétudes sur les conditions de la reprise. «Nous avons la preuve que la claustration n’est pas efficace. Elle est de plus inadaptée aux petits élevages et pose un problème par rapport au cahier des charges des volailles plein air. »
Les éleveurs ont finalement exposé les pistes qu’ils envisageraient pour la suite : la vaccination pour sécuriser la reprise, et surtout la baisse de densité du nombre d’élevages et dans les élevages.