Grippe aviaire : le virus H5N1 HP s’étend sur l’Europe de l’Ouest
Depuis fin octobre, le nombre de foyers détectés dans les basses cours et élevages commerciaux monte en flèche de la Pologne jusqu’au Royaume Uni, ainsi qu’en Italie.
Depuis fin octobre, le nombre de foyers détectés dans les basses cours et élevages commerciaux monte en flèche de la Pologne jusqu’au Royaume Uni, ainsi qu’en Italie.
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Pour ceux qui en douteraient encore, il est certain que les virus influenza H5 hautement pathogènes sont transportés par les migrations des oiseaux hivernant à l’ouest de l’Europe.
Cette année, selon des experts néerlandais, il s’agit d’un virus H5N1 génétiquement différent de la variante retrouvée en 2020 et au début de 2021. Son génome est étroitement lié à un virus trouvé dans le sud-ouest de la Russie en septembre. Ces experts estiment qu'il y a de fortes chances que le virus soit venu de Russie avec des oiseaux migrateurs. Ils excluent l’hypothèse d’une contamination par l’avifaune locale.
Vague déferlante depuis fin octobre
Les premiers foyers dans des basses cours et des élevages commerciaux ont éclos quelques semaines après le début des détections dans la faune sauvage dès août. C’est à partir du 20 octobre que l’épizootie européenne a vraiment commencé.
Au 15 novembre, la plateforme française Esa de veille sanitaire avait répertorié 57 foyers européens au cours des quatre semaines précédentes. Il s’agit d’oiseaux en captivité, de basses-cours et d’élevages commerciaux de toutes espèces (reproducteurs, poulet, canard, dinde, caille).
Depuis, le tableau s’est notablement aggravé. Notre bilan non exhaustif fait état de :
- 64 foyers en Italie, déclarés jusqu’au 17 novembre (1er foyer le 19 octobre) concentrés dans la province de Vérone et touchant principalement des dindes. Elle en comptait 40 le 14 novembre ;
- 17 foyers en Allemagne, déclarés jusqu’au 17 novembre (1er foyer le 21 octobre), répartis au Nord vers la mer Baltique, sauf un cas ;
- 15 foyers en Pologne jusqu’au 16 novembre (1er foyer le 2 novembre), avec plusieurs clusters dans différentes régions ;
- 8 foyers détectés aux Pays Bas jusqu’au 14 novembre (1er foyer le 26 octobre), également situés au nord du pays;
- 9 foyers au Royaume Uni jusqu’au 17 novembre (1er foyer le 26 octobre) disséminés dans tout le pays (Ecosse, Pays de Galles, Angleterre).
D’autres pays sont également affectés comme le Danemark (1 foyer), la Bulgarie (1 foyer), la république tchèque (1 foyer).
Cluster en France dans l’avifaune
Et la France dans tout ça ?
Réagissant à cette montée des foyers européens, les autorités ont décidé de passer en niveau de risque élevé le 5 novembre pour que les élevages et les particuliers protègent leurs volailles contre un contact direct ou indirect (plumes, fiente) avec des oiseaux migrateurs.
Un foyer potentiel de contamination est apparu en Meurthe et Moselle. Depuis le 9 novembre, 87 cygnes tuberculés, deux oies bernache, deux oies cendrées et un foulque macroule ont été trouvés morts près du lac de Madine, situé en Zone à risques particuliers. Le virus H5N1 HP a été confirmé le 16 novembre.
La migration des oiseaux aquatiques étant toujours en cours, le nombre maximum d'oiseaux hivernants n'a pas encore été atteint, estiment les expert néerlandais.
Le risque de contaminations devrait rester très élevé aux Pays Bas dans les mois à venir. Il sera d’autant plus élevé qu'il y a plus d'élevages de volailles dans les zones où se trouvent des oiseaux sauvages infectés. D’autres pays dans une situation comparable, dont la France, sont concernés.