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Gérer autrement la coccidiose du poulet

En poulet à croissance rapide, l’idée de gérer le risque coccidiose par la vaccination et/ou des solutions alternatives aux coccidiostats, fait progressivement son chemin, sous la pression sociétale.

Vaccination coccidiose de poussins au couvoir de Cléden-Poher.
© A. Puybasset

On estime à environ 10 centimes par poulet à croissance rapide l’incidence d’une coccidiose associée à de l’entérite. Son impact dépend de l’espèce de coccidies, de sa dose infectante, de l’état général de l’oiseau et de son immunité protectrice. Elle peut s’exprimer sous sa forme clinique (avec des symptômes de type frilosité, diarrhée…) ou le plus souvent par une coccidiose sub-clinique, avec un impact sur la croissance et sur l’indice de consommation. Sa forme libre dans le milieu extérieur, l’oocyste, est très résistante dans l’environnement et tous les élevages sont potentiellement concernés par le risque coccidiose. En poulet standard, il est géré classiquement et efficacement par l’emploi d’additifs coccidiostatiques dans l’aliment. Classés en deux catégories (chimiques ou ionophores), ils agissent en tuant les coccidies ou en bloquant leur développement dans le tube digestif des oiseaux. Toutefois, le principal inconvénient des coccidiostats est le risque d’émergence de résistances des coccidies, même si celui-ci est limité par les programmes d’alternances de molécules. Ils posent aussi un problème d’image auprès de la société, celle-ci exprimant de plus en plus son désir de limiter d’une façon générale tous les intrants non naturels (réduction des antibiotiques…).

La solution de prévention alternative est la vaccination, mais celle-ci est très peu répandue en poulet standard. Selon les avis concordants des trois laboratoires fabricants (Hipra, Huvepharma, MSD Santé Animale), tous les reproducteurs Gallus et une petite majorité des poulets label rouge sont protégés de la coccidiose par un des six vaccins disponibles en Europe. Les futures poules pondeuses logées en cage ne le sont pas et celles hors cage assez peu. La vaccination se répand en poulet certifié. Les organisations commencent à manifester un intérêt récent en poulet standard, sans pour autant franchir le pas, sauf exception. Introduite en France en 2000, la vaccination protège des coccidioses et ne crée pas de coccidies résistantes. Le premier frein à son utilisation est économique. Pour être objectif, il faudrait intégrer l’économie du traitement continu, la suppression du risque de contamination croisée dans l’usine d’aliment et lors du transport, ainsi que l’impact sur les performances, notamment la meilleure homogénéité qui profite à l’abattoir. C’est ce qu’ambitionne d’évaluer Nutréa, qui expérimente ces mois-ci la vaccination coccidienne à grande échelle. Cette démarche nécessite un investissement et une vigilance accrus sur la conduite d’élevage : démarrage, ambiance, qualité de l’eau, litière…

En parallèle, comme l’expliquent dans ce dossier Ségolène Roche, de Jéfo et Thierry Mauvisseau, du Réseau Cristal, se développent d’autres solutions alternatives. Sans promettre les mêmes performances qu’avec des coccidiostats, elles permettent de limiter et de récupérer plus vite d’un challenge coccidiose, nous expliquent-ils.

Les changements s’opérant de plus en plus sous la pression sociétale que réglementaire, nos filières ont tout intérêt à innover et avoir un temps d’avance. D’autant que d’autres pays y travaillent (arrêt volontaire du coccidiostat Narasin en Norvège en 2016), mais pas seulement en Europe. Sous la pression notamment de la restauration rapide, les États-Unis auraient basculé en cinq ans de quelques pourcents à près de 40 % de la production de poulet sans antibiotique et sans anticoccidien ionophore.

Le coût, principal frein à la vaccination

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