Environnement : Les effluents avicoles respectent les teneurs en éléments métalliques traces
Les lisiers et fumiers avicoles sont conformes aux valeurs réglementaires du projet de décret de socle commun qui va imposer de nouveaux seuils de teneurs et de flux sur les éléments traces métalliques.
Les lisiers et fumiers avicoles sont conformes aux valeurs réglementaires du projet de décret de socle commun qui va imposer de nouveaux seuils de teneurs et de flux sur les éléments traces métalliques.
L’Itavi a été chargé par l’Ademe et le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation de fournir un référentiel sur la teneur et les flux de neuf éléments métalliques traces présents dans les effluents avicoles retournant au sol. Ce travail permet de situer la contribution des pratiques de fertilisation des effluents avicoles sur la contamination des parcelles agricoles qui accumulent et exportent ces micropolluants via les cultures.
Les seuils à respecter ont été prescrits par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Ils visent à encadrer les conditions d’emplois des effluents d’élevage afin de garantir l’absence d’effet nocif sur la santé humaine, la santé animale et l’environnement. L’Anses a fixé des valeurs limites sur la teneur des effluents et sur la quantité des apports réalisés pendant dix ans.
Concernant les flux, les calculs de l’Itavi simulent un apport répété correspondant à une dose de 150 kg N/ha/an. Quand la teneur analysée était inférieure au seuil de détection des laboratoires, c’est cette dernière qui a été retenue, conduisant donc à une surestimation des quantités d’éléments épandues.
Une épreuve passée haut la main
Aussi bien sur les teneurs que sur les flux durant 10 ans, les analyses et les calculs montrent des valeurs largement inférieures aux futurs seuils réglementaires, malgré la marge de sécurité prise sur les flux, comme indiqué.
Sans surprise, le cuivre et le zinc ont présenté des valeurs plus élevées que pour les autres composés. En effet, ces deux oligo-éléments sont ajoutés dans l’alimentation des animaux, principale porte d’entrée dans les élevages.
A contrario, les autres éléments non volontairement ajoutés sont des « indésirables ». Il n’est pas surprenant de constater que le mercure, le plomb, l’arsenic et le chrome VI ont des teneurs souvent inférieures aux seuils de détection des méthodes analytiques. Le nickel, le chrome total et le cadmium sont quantifiés, mais à des niveaux dix voire cent fois inférieurs aux valeurs limites.
Des premières références à enrichir
La robustesse de ces résultats est fondée sur la répétition de prélèvements (3 par élevage) et sur la vérification de leur cohérence au moyen d’un bilan de masse sur le cuivre et le zinc, réalisé avec le Bilan réel simplifié.
En revanche, ces références proviennent d’un seul élevage pour chaque type d’effluent, ce qui offre une faible représentativité des plans d’alimentations appliqués à une même production.
Les limites de détections des laboratoires sont un autre point sensible à bien appréhender. C’est le cas des lisiers qui ont un faible taux de matière sèche dans laquelle se concentrent les éléments traces rendant plus difficile leur quantification. Les analyses de micro-éléments ne se faisant pas toujours en routine, il est aussi important de bien sélectionner son prestataire et de lui spécifier les valeurs à contrôler.
Le retour au sol des effluents avicoles peut être réalisé sereinement vis-à-vis de leur innocuité, mais des marges de progrès sont encore possibles. Des techniques alimentaires visant à réduire les intrants de cuivre et de zinc existent déjà mais sont encore peu répandues en raison de leur surcoût.
Effluents d’élevage : des déchets comme les autres
Ce décret prévoit d’homogénéiser les critères d’innocuité de ces produits considérés comme des déchets.
Les charges d’éléments traces métalliques ramenés au sol par les effluents d’élevage seront réglementées comme c’est déjà le cas pour les autres déchets. Afin d’exempter les éleveurs d’analyses systématiques, le suivi pourra être réalisé via les valeurs forfaitaires.
Pour l’instant, les effluents d’élevage sont directement épandus, avec un plan d’épandage si l’élevage a plus de 40 000 emplacements, ou mis sur le marché comme matière fertilisante à condition de remplir les critères d’une norme NFU. Par exemple la NFU 44 051 pour les amendements organiques, applicable aux composts de fumier.