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En Tunisie, des poulaillers performants aussi l’été

L’intégrateur tunisien Sopat investit dans des poulaillers dotés d’équipements de dernière génération, pour améliorer sa production de poulets, y compris pendant les périodes chaudes.

Sur le site d'élevage d'Enfidha de l'intégrateur Sopat, ces deux bâtiments de 1 400 m2 produisent du poulet sexé de 40 jours, destinés au marché intérieur.
Sur le site d'élevage d'Enfidha de l'intégrateur Sopat, ces deux bâtiments de 1 400 m2 produisent du poulet sexé de 40 jours, destinés au marché intérieur.
© A. Puybasset

Sur le site d’élevage d’Enfidha, dans le nord-est de la Tunisie, les deux bâtiments de 1 400 m2 construits en 2021, bardés de panneaux sandwich avec leur toiture verte à double pente, contrastent avec les deux autres poulaillers, plus traditionnels de la région, aux murs de chaux et toit arrondi. 

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Racheté en 2018 par la société Sopat, ce site agrandi et spécialisé en poulet sexé de 40 jours rentre dans la stratégie de développement et de modernisation de ses outils de production. Il est l’un des trente sites d’élevage (de 3 000 à 16 000 m2) détenus par l’entreprise d’intégration, appartenant au groupe Rose Blanche, premier collecteur de céréales en Tunisie.

Lire aussi : « J’aborde les périodes chaudes plus sereinement dans mes poulaillers »

 

 
En Tunisie, des poulaillers performants aussi l’été
© A. Puybasset

« Dotés d’équipements et de technologies similaires à ceux que l’on trouve en France, ces poulaillers hyperéquipés sont conçus pour être performants, y compris pendant les mois les plus chauds où la température extérieure monte facilement jusqu’à 50 °C », expliquent Guirec Rollando, Fabrice Poisbeau et Sami Zinelabidine de la société Sodalec Distribution, qui a en grande partie équipé le site.

 

 
Nizar Nahali, directeur technique de Sopa : « Quatrième producteur de volailles au niveau national, Sopat intègre tous les maillons de la production de l’élevage de ...
Nizar Nahali, directeur technique de Sopa : « Quatrième producteur de volailles au niveau national, Sopat intègre tous les maillons de la production de l’élevage de reproducteurs jusqu’aux points de vente des volailles. » © A. Puybasset

L’air entrant rafraîchi de 12 à 15 °C

Bien isolés (5 cm de laine de verre au plafond, 4 cm sur les côtés), les deux poulaillers sont dotés d’une ventilation longitudinale 100 % pignon, couplée à un refroidisseur d’air « cooling » (voir ci-contre). « Il permet de baisser jusqu’à 12 à 15 °C la température de l’air entrant. Il est mis en route dès que la température extérieure est supérieure à 35 °C et lorsque la température intérieure dépasse de 2 °C la consigne.

 

 
Les deux nouveaux poulaillers sont dotés d’équipements et de technologies similaires à ceux que l’on trouve en France.
Les deux nouveaux poulaillers sont dotés d’équipements et de technologies similaires à ceux que l’on trouve en France. © A. Puybasset

L’objectif est de ne pas aller au-delà de 28 à 30 °C dans la salle d’élevage », détaille Nizar Nahali, directeur technique de Sopat. « Sur des lots d’été, le 'cooling' peut être enclenché dès l’arrivée des poussins et fonctionner en continu, sauf lorsque l’hygrométrie dépasse 80 % (air saturé en eau). » L’efficacité du « cooling » est d’autant plus importante dans ce contexte climatique chaud et sec. En parallèle, la densité d’élevage est réduite à 18 à 20 poulets par mètre carré contre 25 sujets habituellement.

Une alimentation de précision

La salle d’élevage de 100 mètres de long sur 14 mètres de large est divisée en trois compartiments, avec les femelles au centre qui seront enlevées par les portes latérales et les mâles à chaque extrémité, élevés jusqu’à 40 jours. La litière sur sol bétonné est composée de copeau de bois (peu de paille disponible en Tunisie). Le rajout se fait manuellement chaque jour (copeau livré en vrac, désinfecté et stocké en sacs). Chaque bâtiment comprend une trémie peseuse à tambour permettant de bien maîtriser les quantités d’aliment distribuées via les trois lignes d’assiettes Le Roy. S’y ajoutent quatre lignes d’eau, trois lignes d’éclairage LED et une ligne de radiants. Pour l’anecdote, ces derniers sont alimentés par des petites bouteilles de butane, raccordées à une nourrice dans le magasin, cette source de gaz étant subventionnée par l’État a contrario du propane en vrac.

 

 
En Tunisie, les poulaillers sont alimentés par des petites bouteilles de butane, raccordées à une nourrice dans le magasin, cette source de gaz étant subventionnée par ...
En Tunisie, les poulaillers sont alimentés par des petites bouteilles de butane, raccordées à une nourrice dans le magasin, cette source de gaz étant subventionnée par l’État a contrario du propane en vrac. © A. Puybasset

Chaque bâtiment de 1 400 m2 a coûté 700 000 dinars, soit environ 205 000 euros, dont 90 000 euros pour la coque. Un coût, avant inflation, à remettre dans le contexte économique de la Tunisie, où le salaire d’un responsable d’élevage est de 250 euros par mois et le prix de détail d’un poulet PAC se situe autour de 2,50 euros le kilo (filet à 6 euros le kilo).

Les performances élevées du bâtiment (2,100 kg à 33 jours avec un IC de 1,43 et un taux de perte de 3 %) s’expliquent aussi par la formulation de l’aliment riche en énergie. Il est fabriqué dans l’une des deux usines du groupe, avec une formule classique (blé, maïs, soja, CMV…).

Par rapport aux anciens bâtiments du site équipés d’une alimentation manuelle, le gain de coût de production s’explique par la baisse de la main-d’œuvre (distribution automatique) et l’économie de gaz (isolation). Cinq personnes, dont un responsable, d’élevage travaillent sur le site de 4 800 m2.

L’efficacité du « cooling » est d’autant plus importante dans ce contexte climatique chaud et sec

Une ventilation 100 % pignon

Le bâtiment à ventilation longitudinale comprend deux zones de ventilation, gérées par l’automate Mégavi de Sodalec. L’entrée d’air bilatérale se fait par des trappes discontinues, dont le nombre est doublé sur la première moitié du bâtiment. C’est sur cette zone que sont installés les Pad cooling.

 

 
Bien isolés (5 cm de laine de verre au plafond, 4 cm sur les côtés), les deux poulaillers sont dotés d’une ventilation longitudinale 100 % pignon, couplée à un ...
Bien isolés (5 cm de laine de verre au plafond, 4 cm sur les côtés), les deux poulaillers sont dotés d’une ventilation longitudinale 100 % pignon, couplée à un refroidisseur d’air « cooling ». © A. Puybasset

En période chaude, les trappes de la deuxième zone sont fermées de façon que l’air entrant passe obligatoirement par les refroidisseurs. L’extraction se fait en pignon par deux ventilateurs de 23 000 m3 par heure, dont un progressif, complétés par six turbines de 35 000 m3 par heure. La vitesse d’air est régulée en fonction de la dépression (objectif de 14 bars).

 

 
Composé de panneau de cellulose sur lequel s’écoule de l’eau en recyclage, le Pad cooling abaisse de 12 à 15 °C la température de l’air entrant dans le poulailler.
Composé de panneau de cellulose sur lequel s’écoule de l’eau en recyclage, le Pad cooling abaisse de 12 à 15 °C la température de l’air entrant dans le poulailler. © A. Puybasset

Une filière d’intégration Sopat complète

L’entreprise Sopat appartient au groupe Rose Blanche, premier collecteur de céréales en Tunisie. Quatrième producteur de volailles au niveau national, il intègre tous les maillons de la production de l’élevage de reproducteurs jusqu’aux points de vente des volailles. Il compte une trentaine d’élevages de poulet et de dinde de chair (entre 3 000 à 16 000 m2), deux couvoirs (poussins), deux usines d’aliment, un abattoir de poulets (40 000 têtes par jour, 5 calibres de 1,5 à 3,5 kg) ainsi qu’un abattoir de dindes (3 500 sujets par jour). 75 % de ses volailles sont vendues dans son réseau de points de vente sous la marque Mliha.

 

 
En Tunisie, des poulaillers performants aussi l’été
© A. Puybasset

En chiffres

Groupe d’intégration Sopat

Quatrième producteur de volailles en Tunisie
30 élevages de poulet et de dinde de chair (entre 3 000 à 16 000 m2 chacun)
2 couvoirs (poussins)
2 usines d’aliment
1 abattoir de poulets (40 000 têtes par jour, 5 calibres de 1,5 à 3,5 kg)
1 abattoir de dindes (3500 sujets par jour)
75 % des volailles vendues dans son réseau de points de vente sous la marque Mliha

 

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