En s'installant en volaille, Sébastien Tronchet a réalisé son rêve de gosse
Petit fils d’agriculteur et installé hors cadre familial, Sébastien Tronchet a réalisé son rêve en s’installant en deux temps, sans opposition apparente du voisinage.
Petit fils d’agriculteur et installé hors cadre familial, Sébastien Tronchet a réalisé son rêve en s’installant en deux temps, sans opposition apparente du voisinage.
« J’ai toujours eu à cœur d’être agriculteur et j’y suis arrivé à 33 ans, grâce à la volaille » résume Sébastien Tronchet, producteur de poulets et dindes du quotidien au nord du Mans depuis 2011. D’abord formé à la maintenance industrielle, il a obtenu son BTS agricole en 2007. Ne trouvant pas de foncier, il a choisi de s’installer en volaille sur une parcelle que ses parents conservaient. « En 2011, j’ai monté le premier bâtiment de 1400 m2 et je suis resté salarié à 80 % jusqu’en 2015, au démarrage de deux autres de 1800 m2. À l’époque, il n’y avait pas encore le mouvement animaliste pour s’opposer. Conseiller municipal, j’en ai naturellement parlé au maire. Les 360 habitants et la dizaine d’agriculteurs ont vite été au courant. Personne ne s’est opposé, d’autant que la maison la plus proche se trouve à 300 m. En 2014, avant que je sois élu maire, l’enquête publique d’extension à 120 000 emplacements s’est aussi très bien passée. N’avoir eu aucun souci avec le premier bâtiment a joué en ma faveur. »
Rester toujours dans le dialogue
En revanche, Sébastien Tronchet a plus de souci avec sa station de compostage construite en 2018 à 25 km, sur une exploitation où il est associé. Il arrive que des odeurs soient perçues par les voisins situés à 150 m. « Quand les problèmes ont commencé, le maire a réuni les plaignants, la DDPP et moi-même. Je me suis engagé à bâcher les tas et je ne composte plus l’été. Pour limiter les émissions, je manipule en début de semaine et selon la météo. Malgré cela, il y a parfois des pics d’odeurs. Je réponds toujours aux appels des voisins et leur explique pourquoi ça arrive. » Afin d’anticiper les inquiétudes vis-à-vis des pesticides, Sébastien vient de planter du miscanthus sur une parcelle contiguë à un lotissement. « Depuis mon installation, j’ai vu monter la contestation des pratiques agricoles. Je l’anticipe par le dialogue et par des actions concrètes. » En revanche, il regrette que le monde agricole ne soit pas toujours solidaire. « Quand je me suis installé, j’ai d’abord été perçu comme un concurrent pour le foncier et cela met du temps à s’estomper. »